• Il a été libéré sous caution après huit mois de détention préventive - Vishal Shibchurn : «Mo ena ankor bokou revelasion pour fer»
  • Le nouveau cabinet ministériel à la loupe - Kris Valaydon, observateur politique : «Le chantier est vaste pour le nouveau gouvernement...»
  • Des Junior Ministers «motivés»
  • Moi, ministre pour la première fois, je vais…
  • Au feu, les pompiers… sont enfin là !
  • Mare-Chicose en feu : le calvaire des villageois au bord de l'étouffement
  • 1ers Championnats d’Afrique d’air badminton : Maurice s’offre le bronze en équipe
  • Ruqayah B. Khayrattee met la femme en avant
  • Huawei Watch GT 5 Pro : du premium autour du poignet
  • Donald Trump, sa mission pour «sauver l’Amérique» et les «incertitudes»

Maurice en alerte

egypte2.jpg

Les affrontements ont fait encore un grand nombre de morts hier.

VKN_9166.jpg

Le ministre Arvin Boolell dit condamner tout coup d’État.

Le chaos est omniprésent au pays des pharaons, avec des affrontements violents. Les autorités mauriciennes se veulent toutefois plutôt rassurantes.

Le nombre de morts ne cesse d’augmenter. Et les soucis aussi. C’est une semaine très noire pour l’Égypte qui vit, en ce moment, un conflit violent entre l’armée et les sympathisants du président déchu, Mohamed Morsi (chassé du pouvoir le mois dernier). Le bilan fait état de près de 700 morts, alors que les Frères musulmans (FM), partisans de l’ancien président, parlent d’un bien plus grand nombre de victimes.

Comme le Canada, les Etats-Unis et la Belgique, Maurice a procédé à la fermeture temporaire de son ambassade en Égypte et a rappelé l’ambassadeur Djalim Fakim dans l’île. Le ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, a déclaré, sur les ondes d’une radio privée, qu’il «condamne tout coup d’Etat». «Maurice est membre de l’Union africaine et croit aux valeurs démocratiques. Le gouvernement est disposé à venir en aide aux Mauriciens qui veulent quitter l’Égypte», a-t-il dit.

Rajkumar Sookun, Chief of Protocol au ministère des Affaires étrangères, se veut, pour sa part, plutôt rassurant : «Avec la nouvelle technologie, les réseaux sociaux et Internet, c’est clair que le contact est beaucoup plus rapide quand on a un proche à l’étranger. Nous n’avons pas eu beaucoup d’appels de personnes inquiètes, ce qui est une bonne chose. Mais nous sommes disposés à aider ceux qui n’arrivent pas à joindre leurs proches en Égypte.» Qu’en est-il justement en Égypte ?

Riyad Hullemuth, qui a fait ses études islamiques en Égypte, se souvient de la révolution du temps de Mubarak. Mais là, confie-t-il, «ce n’est pas comparable. C’est beaucoup plus grave. Certes, je suis de retour à Maurice depuis un bout de temps, mais mes amis égyptiens sont là-bas. Et lorsque je leur ai parlé en fin de semaine, ils faisaient état d’une situation extrêmement tendue et difficile».

Un père de famille, souhaitant garder l’anonymat, nous a, lui, déclaré que son fils «faisait des études en Égypte». «Mais j’ai senti que la tension montait il y a des mois de cela. J’ai alors décidé de l’envoyer en Malaisie.» De son côté, un jeune mauricien employé dans une université en Égypte n’a pas voulu nous dire plus sur la situation actuelle dans ce pays, déclarant qu’il est «beaucoup trop occupé à faire des démarches pour rentrer à Maurice».

Vendredi dernier une conférence de presse s’est tenue, notamment en présence de Cassam Uteem et de plusieurs associations. Parmi, l’on compte la Société islamique de Maurice, l’Islamic Development Desk, la Century Welfare Association, la Muslim High School, la l’I Team Association, l’Action islamique de Maurice et la Société solidarité pauvreté.

Ils réclament la libération de Morsi et le rétablissement de la démocratie mais déplorent également le fait que les autorités américaines affichent un double langage dans ce conflit. Mercredi 14 août. Les forces de sécurité égyptiennes ont donné l’assaut contre les partisans de Mohamed Morsi, n’hésitant pas à tirer. Ce qui a provoqué des violences lors d’un «vendredi de colère». Les autorités, menées par le président par intérim nommé par les anti-Morsi, Adly Mansour, ont décrété l’état d’urgence, ce qui a donné à l’armée et à la police des pouvoirs étendus.

Or, les FM ont qualifié l’acte de destitution du président de «coup d’Etat», alors que l’armée, qui s’est rangée du côté des anti-Morsi, qualifie les FM de «terroristes». Les réactions ne se sont pas fait attendre à l’échelle internationale. Le président américain Barack Obama a, entre autres, condamné avec force la violente répression de l’armée égyptienne et a annoncé l’annulation des manœuvres militaires conjointes prévues en septembre.

À l’heure où nous mettions sous presse, les autorités égyptiennes ont annoncé avoir arrêté près d’un millier de militants ou sympathisants des FM. Ces derniers, malgré les centaines de victimes en trois jours, ont encore une fois appelé à des manifestations. La journée d’hier a, elle, fait près de 80 morts…

Archive: