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«J’ai vécu le martyre»

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Il doit son salut à ses proches qui ont dû réunir la somme de Rs 10 000 pour le libérer des mains de ses kidnappeurs. Celui qui a vu la mort de près raconte son calvaire.

Le vendredi 9 août, il célébrait la fête Eid. Mais le lendemain, Asraf Goolamhosen a vécu un véritable cauchemar. Ce jour-là, cet habitant de Glen-Park, Vacoas, a failli y laisser la vie. Il est environ 19h30, le samedi 10 août, lorsque ce père de famille – il a deux enfants – quitte son domicile pour se rendre chez ses beaux-parents à Balisson, Rose-Belle. «J’y suis allé à moto. Ma femme et les enfants s’y trouvaient déjà. Je devais les rejoindre pour fêter Eid avec la belle-famille», raconte Asraf Goolamhosen, receveur au sein de la compagnie United Bus Service (UBS).

Mais en cours de route, il se serait arrêté à hauteur de La Marie pour vérifier sa moto qui, dit-il, avait un problème mécanique. «Au même moment, un véhicule s’est arrêté non loin. Je pensais qu’on allait m’aider. Mais quatre personnes se sont dirigées vers moi et ont commencé à me tabasser. Deux hommes ont ensuite mis ma moto dans le caisson avant de m’obliger à grimper dans leur véhicule», explique Asraf Goolamhosen, toujours en état de choc.

«Celui qui était au volant a pris la direction de Tamarind Falls. Et moi, j’étais assis au milieu de deux malfrats à l’arrière du véhicule, un 4x4. Je ne savais pas ce qu’ils me voulaient car je n’ai pas d’ennemi», affirme notre interlocuteur. Il poursuit : «Puis, le van s’est arrêté à Bord Cascade où j’ai vécu le martyr. On m’a déshabillé et laissé en sous-vêtements et chaussettes. Ils m’ont roué de coups à l’aide d’un gourdin. Par la suite, on m’a traîné dans la boue avant de me prendre mon téléphone pour appeler ma famille afin de faire une demande de rançon, menaçant de me brûler vif.»

Les malfaiteurs auraient donné rendez-vous à Aslam Goolamhosen, le frère d’ Asraf Goolamhosen, à La Marie. Celui-ci se serait présenté aux alentours de 1 heure du matin. «Mon frère a dû réunir un montant de Rs 10 000. Mes parents, qui venaient de recevoir leurs pensions de vieillesse, et des proches se sont cotisés pour me faire libérer, raconte Asraf Goolamhosen. Après un accord, un des malfrats a pris ma moto pour rejoindre mes proches au point du rendez-vous. Plus tard, mon frère et le ravisseur sont arrivés là où je me trouvais. Aslam lui a tendu l’enveloppe qui contenait l’argent. Il a vérifié si le compte y était avant de me relâcher.»

Et là, c’était, dit-il, le soulagement : «J’ai cru que je n’allais plus revoir mes fils, ma femme, ma famille. J’ai pleuré en regagnant la maison, à moto, en compagnie de mon frère.» Toutefois, ajoute Asraf Goolamhosen, «je ne voulais pas faire de déposition par peur pour la sécurité de mes proches. Une fois à la maison, j’ai pris une douche et j’ai essayé de dormir, en vain. Ce n’est que lundi que j’ai eu la force de rapporter le cas à la police.»

Une fois dans l’enceinte du poste de police de Vacoas, Asraf Goolamhosen fait une découverte de taille. Il tombe nez à nez avec le véhicule dans lequel il a été transporté lors du kidnapping. «Je n’étais pas très sûr mais j’ai fait part de mes craintes aux policiers. Ils m’ont emmené voir le véhicule de près et là, j’ai trouvé mes chaussures. À ce moment-là, j’étais certain que c’était bel et bien le véhicule en question.»

Celui-ci avait été abandonné par les malfrats après un vol de diesel perpétré sur le chantier de Sino Hydro, à Mare-Longue, dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 août. Sur place, ils auraient agressé un employé du chantier, un ressortissant chinois, âgé de 32 ans. Une fois leur forfait commis, les quatre bandits ont pris la poudre d’escampette.

Toutefois, en cours de route, le véhicule aurait percuté de plein fouet un arbre. Résultat : il a été laissé sur place avant que la police ne mette la main dessus, ainsi qu’au collet des suspects.

Pour l’instant, Asraf Goolamhosen a toujours la peur au ventre. «Je suis angoissé de me faire attaquer une nouvelle fois. Je n’oublierai jamais ce traumatisme. J’ai eu une semaine de congé maladie. Je crains de voyager seul. Chaque jour, je quitte la maison à 5 heures du matin, au volant de ma motocyclette, pour me rendre au garage de la compagnie UBS à 16e Mile, Forest-Side.» D’autant, dit-il, que «cette route manque d’éclairage». «Cela ne va pas m’aider.»

René Grandcourt : une autre victime des quatre bandits ?

Le corps calciné de cet habitant de Stanley, Rose-Hill, porté manquant depuis le 23 juin, avait été retrouvé à Magenta le 25 juillet. Les enquêteurs penchaient dès lors pour la thèse de foul play. D’autant que le cadavre était recouvert de paille et entouré de quelques pierres.

C’est toutefois l’arrestation de Selven Valliamah et des trois autres suspects qui a apporté une nouvelle orientation à cette sordide affaire. En effet, le jeune accusé aurait fait des révélations sur le décès de René Grandcourt, 76 ans. Dans une déclaration à la police, il aurait affirmé avoir été présent sur les lieux du crime le jour où la victime s’est fait tuer. Il aurait raconté aux enquêteurs que l’habitant de Stanley avait été maîtrisé par plusieurs individus – il a également cité leurs noms – avant d’être agressé. La police est actuellement à la recherche des agresseurs de René Grandcourt.

Cependant, du côté des proches de la victime, la consternation est à son comble depuis que cette affaire a pris une nouvelle tournure. Nathalie, la fille de René Grandcourt, explique qu’«il est difficile de croire que c’est bien notre père.» «Car, souligne-t-elle, son corps n’a pas encore été identifié. On n’est pas sûr que c’est bien lui. On lui a fait des prélèvements pour faire des tests ADN. On est en attente des résultats.»

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