Son travail : enquêter sur des cas de fraude, d’escroquerie et de corruption.
Pourtant, c’est lui qui se retrouve aujourd’hui au banc des accusés. Sudesh Caulychurn, ex-enquêteur au sein de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), a été appréhendé à l’aéroport de Plaisance le jeudi 15 août, le Passport Office ayant reçu l’ordre de ne pas l’autoriser à quitter le pays. Sudesh Caulychurn s’apprêtait alors à se rendre à Rodrigues.
Il lui est reproché d’avoir puisé la somme de Rs 2 millions des caisses de Tote Lepep. Outre son emploi à l’ICAC, Sudesh Caulychurn gérait également une des succursales de cette entreprise. Confronté aux responsables de Tote Lepep, qui auraient découvert ce cas de malversation en décembre dernier, Sudesh Caulychurn leur aurait promis de rembourser le montant volé mais n’aurait pas respecté ses engagements. Les responsables de Tote Lepep ont alors rapporté l’affaire à la police.
Toutefois, ce n’est qu’en juillet, suite à une vérification du personnel (integrity vetting), que les responsables de l’ICAC ont découvert que Sudesh Caulychurn dirigeait une des branches de l’opérateur de paris. Appelé par ses supérieurs à comparaître devant un comité disciplinaire, Sudesh Caulychurn aurait tout bonnement refusé. Il aurait simplement soumis sa lettre de démission le 26 juillet.
Suite à cette affaire, l’ICAC, dans un communiqué à la presse, précise que «pratiquer une activité rémunératrice autre que les fonctions officielles et non avalisée par la commission place automatiquement l’employé en rupture de contrat. Cela est contraire au code d’éthique de la commission et est passible de sanctions sévères.» Interrogé par le CCID le vendredi 16 août, Sudesh Caulychurn aurait déclaré avoir déjà remboursé une partie des Rs 2 millions dues à Tote Lepep. Il a ensuite été autorisé à regagner son domicile. L’enquête suit son cours.