La belle-mère de Sharif (à g.) soutient sa fille Wahisa, écrasée de douleurs après la disparition de son époux.
Ce père de quatre enfants est décédé sur son lieu de travail. Il a été écrasé par une grue de porte-conteneurs. Sa famille, partagée entre colère et tristesse, réclame justice.
Le drame se serait déroulé en une fraction de seconde. Sharif Elybux, un aide-chauffeur de 36 ans, est mort écrasé par une grue sur son lieu de travail, à Pailles. C’était le jeudi 1er août, aux alentours de 11h50. L’accident se serait produit alors qu’un conteneur était transféré d’un poids lourd à un autre.
L’habitant de cité La Cure se serait penché pour ramasser une chaîne qui devait servir à accrocher le conteneur au camion. Cela, alors qu’il se trouvait sur la remorque. Au même moment, Ivan Gontran, le chauffeur du véhicule, aurait procédé à la manutention du conteneur.
C’est à cet instant que la grue aurait heurté Sharif Elybux, avant de compresser son abdomen. Les cris de celui-ci hurlant de douleur ont alerté le chauffeur et un autre aide-chauffeur qui se trouvaient sur les lieux et qui ont accouru pour lui porter secours, avant de le conduire d’urgence à l’Apollo Bramwell Hospital. Mais en route, le blessé a malheureusement rendu l’âme. L’autopsie a révélé qu’il est mort suite au choc causé par la compression de son abdomen.
«Inacceptable»
Arrêté dans le cadre de cette affaire, Ivan Gontran a déclaré à la police qu’il ne savait pas que Shafik Elybux se trouvait sur la remorque. Il a été présenté en cour, le vendredi 2 août, sous une charge provisoire d’homicide involontaire. Il a été libéré après avoir versé une caution de Rs 20 000. Le ministère du travail a également initié une enquête en vue de connaître les circonstances exactes de cet accident. Les officiers de la Health & Safety Unit de ce ministère ont également procédé à l’interrogatoire d’Ivan Gontran.
Chez les Elybux, c’est l’incompréhension totale. Wahisa, l’épouse de la victime, est inconsolable depuis son décès. Avec quatre enfants à sa charge, l’avenir s’annonce difficile pour elle. «Nous vivons dans une maisonnette en tôle sur les terres de l’État. Mon mari rêvait d’avoir sa propre maison. Il avait même envisagé d’ouvrir un compte Plan Épargne Logement (PEL)», confie Wahisa, 32 ans.
Complètement anéantie, la jeune femme, soutenue par sa mère Amatool, ne peut s’empêcher de cacher sa souffrance. «Je veux connaître la vérité sur la mort de mon époux. C’est inacceptable qu’il ait pu connaître une fin aussi atroce. Comment se fait-il qu’on ne l’ait pas vu ? Nous réclamons la vérité pour que notre famille puisse faire le deuil», lâche-t-elle, la voix cassée par le chagrin.
Car, souligne-t-elle, son époux avait pris de l’emploi comme aide-chauffeur il y a seulement trois mois, pour le compte de son oncle. Sa belle-mère Amatool, elle, ne voyait pas ce travail d’un bon œil. «Auparavant, il travaillait avec moi comme marchand ambulant à la gare Victoria. Lorsqu’il a décidé de changer de métier, je lui ai dit que cela comportait des risques énormes. Mais il me disait qu’il allait prendre des précautions», avance Amatool. «Vendredi dernier, j’ai fait un rêve prémonitoire. Le lendemain, je l’ai appelé pour lui dire de faire très attention et voilà que quelques jours plus tard, il meurt. C’est horrible», poursuit Amatool, toujours sous le choc.
Les quatre enfants de la victime – âgés de 16 ans, 13 ans, 8 ans et 11 mois – sont également dans un état de choc. «La benjamine fêtera son premier anniversaire le 15 août. On aurait fait une fête. D’ailleurs, Shafik avait déjà acheté les vêtements de la petite et du charbon en vue de faire un barbecue ce jour-là», confie Amatool.
Hélas, la petite Shubneez ne pourra souffler sa première bougie dans les bras de son père qui, lui, voyait cet événement en grand.