Il ne désire qu’une seule chose : marcher. Se tenir sur ses jambes, mettre un pas devant l’autre, avancer normalement, courir et jouer comme les autres enfants de son âge.
Né prématurément, Davisen Perianen, qui a maintenant 12 ans, a été privé de tout cela depuis sa naissance, suite à des complications au cerveau, qui lui ont enlevé toute mobilité. C’est en fauteuil roulant ou à quatre pattes qu’il se déplace, soutenu par ses parents, Davina et Danny, qui sont toujours là pour l’aider dans les simples tâches du quotidien comme se doucher et s’habiller. Selon sa mère, le traitement qu’il suit à l’hôpital depuis sa naissance n’a rien changé à son état jusqu’à ce jour.
Cependant, tout pourrait aujourd’hui changer. Davisen pourrait enfin marcher grâce à des interventions chirurgicales. «Grâce au CEDEM, l’école que fréquente Davisen, nous avons rencontré un médecin du privé qui, après l’avoir examiné, nous a assuré qu’il pourrait l’opérer en nous donnant une garantie de 97 % de chance de réussite», explique Davina. Les Perianen ont donc besoin de Rs 350 000, dans un premier temps, pour la première opération à une jambe et de la même somme, dans un deuxième temps, pour que le garçonnet soit opéré de l’autre jambe.
Dans l’incapacité de réunir cet argent, Davina et Danny se sont tournés vers les autorités concernées, mais cela s’est transformé en parcours du combattant. «Nous avons rencontré plusieurs personnes et même la ministre Sheila Bappoo qui nous a expliqué que nous ne pouvions bénéficier de l’aide du gouvernement, car Davisen allait se faire opérer à Maurice. Cela nous l’avons compris. Par contre, nous ne comprenons pas pourquoi la police nous a refusé le droit de récolter des fonds», déclare Danny.
Davina rencontre alors une nouvelle fois le médecin traitant de son fils à l’hôpital qui lui indique que, finalement, l’opération peut se faire à l’hôpital : «J’ai été très surprise car pendant 12 ans, il n’a jamais été question de l’opérer. Si c’était possible à l’hôpital, pourquoi donc avoir attendu tout ce temps pour nous le dire ?» s’insurge-t-elle.
Selon le ministère de la Santé, Davisen souffre d’un Cerebral Palsy – un disfonctionnement du cerveau le privant de mouvements dans les jambes. Dans un communiqué officiel, le ministère explique que «le patient a uniquement besoin d’une intervention qui vise à desserrer les contractures musculaires de ses jambes. Nous avons proposé à la mère qu’un chirurgien orthopédique le fasse, mais elle a refusé contre l’avis médical. C’est une procédure de routine réalisée dans tous les hôpitaux gratuitement». Davina, elle, n’en démord pas : «Pourquoi, pendant tout ce temps, mon fils n’a-t-il pas été opéré si c’est une procédure courante à l’hôpital ? Pourquoi le docteur ne nous a jamais parlé de ça avant que je ne dise que j’allais envoyer mon fils dans le privé ?»
Face à revirement de situation et au fait, dit-elle, que le médecin du public ne lui aurait donné «aucune garantie», Davina persiste dans sa démarche à faire opérer son fils dans le privé. «Je n’ai vraiment pas confiance, surtout quand on entend parler de tous ces cas de négligence médicale alléguée. Nous avons compris que le gouvernement ne nous aidera pas. Nous voulons juste avoir le droit de récolter des fonds pour que mon fils puisse enfin marcher», lance-t-elle, dans un cri du cœur. C’est l’appel au secours d’une mère…