Vishnu Bundhun et son avocat, Me Guy Ollivry, à l’issue du procès
Coupable. Le verdict des magistrats Pritviraj Feckna et Shameem Hamuth-Laulloo dans le procès intenté à l’ex-ministre de la Sécurité sociale, Vishnu Bundhun, est tombé comme un couperet, jeudi. Il était accusé d’avoir demandé des commissions sur un contrat de 105 000 molletons destinés aux personnes âgées. Il écope de six mois de prison. Il a donné avis d’appel.
L’acte d’accusation fait mention d’une commission réclamée par Bundhun à
Ishwarduthsingh Dabeesing, le beau-frère de Satyam Alleck, à qui le ministère avait
accordé le contrat pour la fourniture des molletons. Dabeesing a déclaré que le
ministre lui avait fait comprendre qu’il voulait Rs 10 par couverture.
Lors de son témoignage, Bawanydeal Doolhur, alors le Permanent secretary de Bundhun, explique que le Central Tender Board (CTB) avait lancé des appels d’offres en vue d’octroyer le contrat au soumissionnaire pouvant fournir le type de molleton voulu. Satyam Alleck avait été choisi. Il réclamait Rs 98 par molleton.
La cour fait ressortir que dans une lettre en date du 27 janvier 1999 signée par Doolhur, le ministère a demandé la liste des soumissionnaires. Ce qui, précise Doolhur, n’était pas une démarche en règle. Mais, dit-il, le ministre avait insisté.
Pour les magistrats, il n’y avait aucune raison pour que le ministère fasse cette demande. «Le ministre a bien demandé une liste des soumissionnaires bien qu’il ait été informé que cette requête n’était pas en règle...L’acte en question n’était pas illégal mais contraire aux procédures établies.»
L’officier Ramsurn et le PS Doolhur ont, en outre, expliqué que la signature du contrat se fait par le PS dans son bureau ou dans la salle de conférences. Or, Bundhun avait demandé que ce soit fait dans son bureau. «Le prévenu a demandé une liste des soumissionnaires, a été impliqué dans l’analyse des ‘spécimens’ et a insisté pour que le contrat soit signé dans son bureau (...) il montrait un intérêt personnel concernant l’achat des molletons», concluent les magistrats.
La poursuite était représentée par Mes Joanne Moutou-Leckning et Manish Gobin alors que la défense était assurée par Mes Guy Ollivry, Yanilla Moonshiram et Yousuf Aboobaker.
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Les magistrats Fekna et Hamuth-Laulloo menacés
Les magistrats Feckna et Hamuth-Laulloo ont consigné une déposition à la police jeudi dernier dans laquelle ils affirment avoir reçu des menaces de mort. Selon nos renseignements, ces menaces datent du début du procès. Ils auraient reçu pas moins d’une dizaine de lettres, sans compter les appels téléphoniques anonymes et les agressions verbales. À un moment donné, les menaces se seraient devenues plus précises. Il aurait notamment été question de salir la réputation des deux magistrats. Et des menaces de mort, faites verbalement, auraient suivi. «Tansion to kondane», leur aurait-on dit en début de semaine. L’attention du commissaire de police a été attirée sur cette affaire et une enquête a été initiée en vue de retracer l’auteur ou les auteurs des menaces.
Par Rudy Veeramundar