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Enfantillage

L’opacité est ce que le gouvernement fait le mieux ces derniers temps. Au lieu de crever l’abcès, Paul Bérenger se cache derrière des prétextes bidon pour ne pas donner sa position sur la partielle au No 3.

Ceux qui réclament une élection, pour remplacer Siddick Chady démissionnaire, comparent le ‘move’ du PM à celui de quelqu’un qui a peur de se faire rosser dans sa propre maison. D’autres, plus cyniques, le renvoient à l’époque où il avait démissionné de l’Assemblée nationale, non pas sur un principe, mais sur un simple coup de gueule. Une partielle ne coûtait pas alors.

Hier, lors de sa conférence de presse longue de deux heures, entouré de ses ministres sans cravate, Paul Bérenger a dit que le gouvernement a trois options : 1. donner une partielle ; 2. ne pas organiser de partielle pour permettre la présentation du Budget avant juin 2005 et dissoudre le Parlement ; 3. amender la ‘Representation of People’s Act’ pour repousser de 240 à 300 jours le délai légal pour la tenue d’une partielle, ce qui permettra au ministre des Finances de présenter le dernier Budget de l’alliance MSM/MMM en temps normal.

À aucun moment, le chef du gouvernement n’a pipé sur l’option qui serait privilégiée par son gouvernement. «Dans les jours à venir» ce sera chose faite, a-t-il répondu aux questions des journalistes.

Or, il est malsain de laisser perdurer ce climat d’incertitude, qui donne lieu à toutes sortes de spéculations, très souvent démagogiques.

Le Parti travailliste, principal parti de l’Opposition, ne veut , lui non plus, d’une partielle. Ce parti réclame des législatives anticipées. Étonnamment, les rouges auraient dû sauter sur l’occasion pour faire un autre croc-en-jambe au gouvernement après Rivière-du-Rempart. Mais, non ! Navin Ramgoolam a peur de prendre un coup dans l’aile en cas d’un désastre au No 3. Ce qui n’est pas totalement absurde dans une circonscription urbaine.

Par contre, on ne s’explique pas la position du MMM sur la question. Jadis, ce parti nous avait habitués à un certain panache. Le principe était sacro-saint, la démocratie n’avait pas de prix. Pourtant, le gouvernement que dirige un Premier ministre MMM rechigne à débourser Rs 25 millions pour la tenue d’une partielle au nom du respect de cette même démocratie qui était pourtant si chère aux mauves il y a quelques années.

Plaine Verte et Roche-Bois rêvent d’une partielle. Pour plusieurs raisons. Surtout celle, folklorique, pour avoir une concentration de ministres en limousines dans leurs quartiers et auxquels ils réclameront patentes de taxis, boulots et autres ‘petits cadeaux’. Contre une croix, qui peut tout aussi bien être aléatoire.

Si Paul Bérenger ne veut pas d’une élection de remplacement, qu’il vienne l’avouer publiquement et non se fier au «mood du pays qui ne veut pas de partielle». C’est désormais le mood qui a préséance sur la Constitution du pays. Ce n’est pas à son honneur.

Le PM gagnerait à jouer franc jeu, car son indécision risque de lui donner l’image d’un militant frileux d’affronter un électorat qui, il n’y a pas longtemps, était considéré comme un dépôt fixe des mauves.

Les temps ont-ils changé ? Le vent a-t-il tourné pour le MMM ? Qu’importe, puisque la politique est un cycle. Si le gouvernement fuit devant ses responsabilités quant à la partielle, il ne perd rien à attendre. Paul Bérenger devra faire face à ce même électorat dans une année lors des législatives. Le réveil risque d’être brutal. Il aura appris alors que l’enfantillage ne paie pas, à plus forte raison en politique.

dedans@5plus.mu

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