Bonjour, j’ai un problème qui mine mon existence. Dès que je pénètre ma partenaire, mon excitation monte très vite et j’éjacule très peu de temps après. J’essaie de penser à autre chose pour être moins excité, mais ça ne fonctionne pas vraiment. Lorsque nous pratiquons la position du missionnaire, j’éjacule un peu moins vite, mais lorsque je la pénètre par derrière, je suis tellement excité que j’éjacule parfois en moins d’une minute. C’est très frustrant car, c’est notre position préférée à moi et à ma partenaire et nous ne pouvons pas en profiter. Lorsque je me masturbe ou que c’est elle qui me masturbe, je n’ai pas ce problème. Pouvez-vous m’aider s.v.p.
Réponse :
Penser à autre chose pour vous distraire est un moyen utilisé par beaucoup d’hommes, mais comme vous le constatez, ça ne donne pas toujours les résultats souhaités. En plus, ça ne vous aide pas à apprendre à maîtriser votre éjaculation. Pour avoir du contrôle sur son éjaculation, il faut plutôt être attentif à la montée de son excitation sexuelle pour être en mesure d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Vous vous sentez probablement impuissant face à ce que vous vivez parce que vous vous faites prendre par surprise par votre éjaculation. Mais vous pouvez réussir à avoir du contrôle sur votre éjaculation et décider à quel moment vous éjaculerez. Il s’agit de mettre en pratique quelques techniques pour atteindre cet objectif.
Pour éviter de se faire surprendre par la survenue de son éjaculation et développer une meilleure maîtrise éjaculatoire, vous devez être en contact avec ce qui se passe dans votre corps. Cela nécessite que vous ne soyez pas dans votre tête en train de vous inquiéter d’éjaculer trop rapidement. Si vous voyez que c’est ce que vous êtes en train de faire, ramenez-vous à l’instant présent avec votre partenaire. Les hommes qui souffrent d’éjaculation rapide en viennent à vivre ce qu’on appelle l’anxiété de la performance. Ils anticipent l’échec et les pensées qu’ils alimentent les détournent du plaisir du moment présent et accentuent en plus leur niveau d’anxiété. Puisque l’anxiété est incompatible avec la maîtrise éjaculatoire, ils doivent plutôt se détendre.
Être à l’écoute de ce qui se passe dans votre corps vous servira à identifier les signes annonciateurs de l’imminence de l’éjaculation pour être en mesure de la contrôler. L’éjaculation est une réaction physiologique réflexe et une fois qu’elle est enclenchée, on ne peut plus l’arrêter. L’émission correspond à la première phase du processus éjaculatoire. Lors de l’émission, les spermatozoïdes sont transportés de l’épididyme au canal déférent par des contractions musculaires qui iront en s’intensifiant. Leur trajectoire à travers le canal déférent les amènera à se mélanger aux liquides qui forment le sperme, en provenance de la vésicule séminale et de la prostate. Ensuite, le liquide spermatique poursuit son chemin vers l’urètre à partir duquel il sera expulsé.
L’expulsion, qui est la deuxième phase du processus éjaculatoire, se caractérise par des contractions musculaires involontaires qui permettront d’expulser le sperme à l’extérieur du pénis. Le délai entre l’émission et l’expulsion est très court. Ce qu’il faut comprendre dans tout ça, c’est que dès que la phase d’émission est enclenchée, le reste du processus est en cours et on ne peut plus l’arrêter. à ce moment-là, vous ne pouvez plus stopper votre éjaculation quoi que vous fassiez ! Ce moment se nomme le «point de non-retour». Pour parvenir à contrôler le moment de votre éjaculation, vous devez donc sentir monter votre excitation pour voir venir l’approche du «point de non-retour» et ainsi éviter de vous faire prendre par surprise par une éjaculation incontrôlable.
Le premier apprentissage que vous avez donc à faire est d’identifier votre point de non-retour afin d’être en mesure d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Vous pouvez commencer dès aujourd’hui à tenter de percevoir votre point de non-retour lors de vos masturbations. Vous pouvez aussi commencer à l’expérimenter avec votre partenaire en lui demandant de vous stimuler le pénis. Puisque la pénétration vaginale est associée à l’anxiété de performance, n’essayez que plus tard de l’identifier dans ce contexte. Il est plus facile de viser cet objectif dans un contexte où vous n’éprouvez pas habituellement de difficulté.
Je vous conseille également de cesser temporairement vos relations sexuelles avec pénétration. Puisque vous êtes pris dans un cercle vicieux où les pénétrations vaginales sont associées à l’anticipation de l’échec, il vous faut le briser pour repartir sur de nouvelles bases. Je vous expliquerai les nouveaux apprentissages à faire que vous pourrez expérimenter de manière progressive en temps et lieu au cours des pénétrations.
À suivre la semaine prochaine…