Son « qurbani », ou sacrifice - comme l’ex-député aime à le dire - n’aura servi à rien. S’il croyait forcer une élection partielle dans la circonscription No 3 (Port-Louis Est/Port-Louis Maritime), le Dr Siddick Chady restera sans doute sur sa faim.
Le gouvernement, comme l’Opposition étonnamment, ne compte pas, valeur du jour, privilégier cette option. Le PM, le VPM et le leader de l’Opposition, quoiqu’ils avancent qu’ils sont prêts à affronter l’électorat du No 3, sont sur la même longueur d’onde : ils préfèrent des législatives plutôt qu’une partielle. (voir texte en page 11)
Pourtant, le gouvernement a toutes les raisons d’organiser une partielle.
D’abord, le No 3 est censé être un bastion du MMM, quoique Siddick Chady et Cehl Meeah aient joué les trouble-fêtes aux dernières élections. Ensuite, nombre de projets initiés à Plaine Verte depuis quelque temps sont en phase terminale et sont à même de requinquer les mauves face aux Travaillistes. Quant au Hizbullah, il est en veilleuse depuis les mésaventures de son leader avec la justice. En dernier lieu, si le candidat mauve - approché déjà - devait être l’avocat qui sauva la tête de Cehl Meeah, celui-ci pourrait ne pas se porter candidat, avec les résultats qu’on devine.
Mais le gouvernement ne veut pas jouer avec le feu et, pour cela, il est prêt à tripoter la Representation of People’s Act pour lui donner les moyens d’éviter cette maudite partielle. Ainsi, l’option la plus citée par le gouvernement est d’étendre le délai maximum de 240 jours à 300 jours pour la tenue d’une partielle. Cela lui donnera amplement le temps de présenter, dans les délais normaux, son dernier Budget. Un Budget au doux parfum populiste, il va sans dire.
Le MMM était jadis le chantre de la démocratie. Ses dirigeants, Bérenger en première ligne, criaient au viol de la démocratie quand le PTr de Chacha avait renvoyé les législatives dans les années 70. Voilà que cette même formation politique, avec la complicité du MSM, se permettrait de changer les règles du jeu en cours de match. Sans aucun état d’âme.
Personne ne trouvera à redire. Même pas l’Opposition. Elle critiquera certainement, mais pour la galerie. Le renvoi de la partielle l’arrange aussi. Perdre face au gouvernement dans un bastion difficile casserait la vague populaire sur laquelle elle surfe depuis la partielle du No 7.
Donc, que reste-t-il de la démission de Siddick Chady, si ce n’est qu’il faut presque faire une croix sur la partielle. Le bon Docteur met quand même le gouvernement dans l’embarras pour la présentation de son tout dernier Budget en juin 2005. Mais l’armée de juristes de l’alliance MSM/MMM aura vite fait de contourner l’écueil. Grâce à une majorité mammouth, il suffirait aux parlementaires gouvernementaux de changer certaines clauses de la Representation of People’s Act. Comme s’ils changeaient leurs chaussettes.
Chady devient le dindon de la farce.