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Incompréhensions

-C’est l’un de ces récits qui devient une banalité affligeante et qui est narré dans l’indifférence. C’est l’histoire de Veena. Elle est mariée, a un enfant, a vite compris l’enfer de la violence conjugale. Découvrant l’envers de ce décor auquel elle n’était pas préparée - qui l’est d’ailleurs ?-, elle a pensé trouver refuge chez ses parents.

La semaine dernière, son mari a débarqué. Lui voulait que sa femme revienne. Elle a refusé. Il s’est saisi d’un cutter et lui a tailladé le visage. L’entaille part de la paupière gauche, descend le long de la joue droite pour aller jusqu’au cou. (Voir texte en page 15). Dans son acte de folie, le mari de Veena lui a dit « si to pas pu vine pou moi, to pas pou vine pou personne. » Veena, nouveau visage ajouté à la longue liste des femmes victimes de violence conjugale. Elle est hospitalisée au service des soins intensifs et on ne peut qu’espérer qu’elle aura plus de chance que Sandhya Bappoo, morte récemment après avoir été agressée au sabre par son époux. Sandhya, non plus, ne voulait pas retourner vivre sous le toit conjugal. Ça lui a coûté la vie. Veena et Sandhya, deux femmes incomprises.

-Cela va faire quinze mois qu’elle a été violée et tuée. C’est Nadine Dantier découverte morte à Albion. Arrestation, aveux d’un suspect, incarcération, retour sur les aveux, tests ADN mais toujours aucun coupable. Jusqu’à l’heure, l’enquête ne semble pas progresser. Et comme pour ajouter au flou déjà épais qui entoure l’affaire, les parents ont jugé utile de demander la réouverture du cercueil de la victime. Le petit ami y avait glissé une lettre à sa bien-aimée. Encore plus déroutant :la rencontre que les parents avaient demandée et obtenue avec le suspect No 1. Du côté de la police, toujours rien. Une affaire qui rappelle une autre. Celle de Vanessa Lagesse, elle aussi découverte morte chez elle en mars 2001. Depuis, trois années se sont écoulées. Il y a bien eu un suspect dans ce cas-là aussi. Lui aussi avait avoué. Lui aussi est revenu sur ses aveux. Avec la différence que contrairement au suspect dans l’affaire Dantier, celui-là a été libéré sous caution. Nadine et Vanessa, deux femmes violemment agressées, deux meurtres restés impunis. Comment ne pas comprendre l’incompréhension de leurs proches ?

- C’est l’histoire d’une disparition. Il était porté manquant il y a deux ans. Il s’appelle Hervé Janvier. Il se faisait passer pour un autre homme. On a retrouvé son corps, il y a quinze jours, avec les autres cadavres de St- Paul. Comment a-t-il fait pendant ces 24 mois pour qu’on ne le retrouve pas dans une île où, paraît-il, tout le monde connaît tout le monde ? On ne le saura jamais. Comment la police a-t-elle découvert sa véritable identité en moins d’une semaine alors qu’elle n’arrivait pas à le retrouver en 24 mois ? Serait-il si facile de provoquer sa « disparition ? » Les parents de ceux portés disparus devraient se méfier et ne jamais abandonner les recherches. Souhaitons quand même qu’ils ne retrouvent pas leurs proches dans l’état de décomposition avancée, comme a été découvert le cadavre de Hervé Janvier. On imagine facilement l’incompréhension de l’épouse d’Hervé Janvier en identifiant le corps de son époux.

- Lui est l’acteur d’un film qui pourrait s’intituler ‘Ridicule’. C’est Siddick Chady, député du PTr depuis les élections de 2000, qui démissionna de ce parti l’an dernier pour flirter ouvertement avec le MMM. Il siégea un temps en indépendant et vient juste de faire son retour au bercail rouge. Il a créé l’événement cette semaine en démissionnant de l’Assemblée Nationale à cause, dit-il, (voir interview en page 10) « de la situation économique catastrophique, le vote de la Mauritius Revenue Authority et l’action du gouvernement qui a osé toucher à l’État providence à travers la réforme de la pension de Sam Lauthan. » Un homme, à lire ces lignes, qui a eu le courage que d’autres n’ont pas, pourrait-on se dire. Sauf que quelques questions plus loin, (lisez attentivement l’avant-dernière question que notre collègue Jean- Claude Dedans lui a posée), Siddick Chady nous donne un aperçu de sa pensée profonde. Q : Dans l’éventualité d’une plate-forme rouge-mauve, seriez-vous partant ? Réponse : « Je n’ai aucun problème à travailler avec un partenaire que le PTr choisira et je n’ai aucun problème à travailler avec Paul Bérenger », soit le Premier ministre du présent gouvernement responsable de « la situation économique catastrophique. » Faut-il commenter l’incompréhension ?

seblin@5plusltd.mu

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