Le ton est monté entre les syndicalistes et le gouvernement autour de l’institution de la Mauritius Revenue Authority (MRA). Soupesant l’irritation des fonctionnaires, le gouvernement a été forcé de revoir sa copie et à apporter des amendements. Cela semble ne pas avoir suffi.
Le projet de loi de la MRA a été mis au frigo après une levée de boucliers des syndicalistes défendant les fonctionnaires. Cet organisme doit regrouper cinq départements – Douane, Income Tax, Large Tax Payers, Registry et VAT - qui ont la responsabilité de récolter les taxes pour l’État. Les fonctionnaires affectés à ces cinq départements se devaient de postuler pour être employés par la MRA. Ce que contestent les syndicalistes.
Jaloux de leurs prérogatives, les fonctionnaires le sont. Ils veulent tous être soumis au même régime et avoir la garantie d’un transfert automatique de leur département respectif à la MRA. Sans aucun critère de sélection.
Le gouvernement a reculé une deuxième fois devant les cris des fonctionnaires. Pravind Jugnauth a assoupli sa position concernant huit cents petits fonctionnaires, mais est resté intransigeant concernant les hauts cadres qui devront nécessairement passer par un exercice de sélection pour être postés à la MRA.
Les choses se sont évidemment gâtées. À la table des négociations avec Pravind Jugnauth, jeudi dernier, il y a eu des coups de gueule et un inévitable walk-out de la part des syndicalistes. Ils disent vouloir déclencher une grève. Menace qui semble ne pas atteindre le VPM qui a dit hier, au cours d’une conférence de presse, que le projet de loi de la MRA sera débattu mardi prochain à l’Assemblée nationale, n’en déplaisent aux syndicalistes.
Une question se pose : pourquoi ces syndicalistes - toujours les mêmes, remarquez - gueulent, menacent et font tout un tam-tam en faveur de cette petite poignée de hauts fonctionnaires qui devront faire acte de candidature pour un poste au sein de la MRA ?
Pourquoi ces fonctionnaires, justement haut perchés dans la hiérarchie de la Fonction publique, se refuseraient-ils à se soumettre à un exercice de sélection s’ils se savent compétents ?
La MRA vise, en principe, à mettre bon ordre dans ces cinq importants départements qui récoltent les taxes pour l’État. Qui dit bon ordre, dit aussi rigueur, discipline. Mais surtout intégrité, puisque la MRA fait obligation à tous ses futurs employés de déclarer leurs avoirs et ceux de leurs proches. Histoire de dénicher d’éventuels signes extérieurs de richesse inexpliquée de la part de certains.
Si ces fameux hauts cadres peuvent montrer patte blanche, qu’ont-ils à craindre de la MRA ? C’est leur rendre un bien mauvais service que de croire que tous ces grands commis de l’État sont logés à la même enseigne.
Les syndicalistes font fausse route sur la question. Leur intransigeance est ridicule. Ils se démènent pour montrer qu’ils ne sont pas payés pour rien, à travers le ‘check-off’. Malgré toute la verve des syndicalistes, la caravane passera, mardi prochain.