Un père qui n’aime pas son rejeton. C’est le cas de le dire pour le Premier ministre.
Paul Bérenger ne rate jamais une occasion pour dire qu’il est à l’origine de la libéralisation des ondes. Il aime également dire qu’il est un vrai démocrate.
Comment alors interpréter son irritation face à la presse et aux radios privées tout en sachant qu’il a en poche une loi-béton pour museler davantage la presse ? Comment expliquer qu’il veuille apporter des amendements pour que le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) justifie certaines de ses décisions ? Comment justifier qu’il envisage de gommer le Comité parlementaire et amender la Prevention of Corruption Act (POCA) pour forcer le Commissaire de la Commission anti-corruption (ICAC) à lui rendre des comptes, à travers l’Assemblée nationale ?
Paul Bérenger n’est démocrate que de façade. Il ne peut blairer les critiques. Il a de l’urticaire dès qu’on tente de lui tenir tête. Impulsif, il agit. Quitte à piétiner ce qu’il prétend chérir le plus : la démocratie.
On reconnaît aux radios privées une dose de frivolité, que l’Independent Broadcasting Authority (IBA) rabroue. On admet que Navin Beekharry de l’ICAC fait souvent des siennes, jugeant qu’il est intouchable. On avoue que certaines décisions du DPP sont souvent sujettes à controverse.
Faut-il pour autant amender nos lois à tour
de bras, histoire de rendre la vie de nos gouvernants plus agréable ? Faut-il se taire pour ne
pas déplaire? Faut-il réellement rendre des comptes quand la Constitution autorise pleinement à ne pas le faire ?
On pensait qu’au sein du MSM il y avait certains hommes d’honneur pour qui la démocratie a un sens profond. La composition du comité censé se pencher sur les nombreux amendements à être apportés pour casser les reins à pas mal d’institutions nous donne tort. Il y a manifestement erreur sur la marchandise. Ils sont finalement tous de faux démocrates.
Sous la coupe de l’autoproclamé démocrate Bérenger, le super comité est composé de Pravind Jugnauth, celui-là même qui n’apprécie pas que l’on s’étale sur le ‘bryani party’ du MSM, l’incontournable Collendavelloo et son ‘gagging order’, le pourfendeur de l’ICAC, Baloomoody, et le donneur de leçons en rigueur journalistique, Anil Gayan.
Un bien beau bouquet qui donne froid au dos à l’idée de ce que seront leurs recommandations. Surtout si c’est le PM qui tire les ficelles. Un homme qui n’a jamais caché son hostilité à l’égard de tout ce qui contraint ses plans. Et ses plans sont machiavéliques, cela va sans dire.