Merci Eric, merci Jonathan, merci Nancy, merci Stéphane. Merci pour cette folle semaine. Encore une fois grâce à vous, l’île Maurice s’est permise de rêver.
Encore une fois, les émotions étaient profondes, belles et combien positives. Comme toujours, quand vous êtes en piste, le bonheur est à portée de la main. On l’a touché, ce fut magique.
Du Congo, aux Championnats d’Afrique seniors - pour Eric, Nancy et Jonathan – à Paris à la ‘Golden League’, pour Stephan, nos champions apportent du soleil dans ce ciel d’hiver gris vers lequel montent des bruits d’allégations de
corruption, de crimes, de viols et de cas de
violence domestique.
Alors, quand Nancy goûte à un podium, quand Eric inscrit le premier nom d’un mauricien comme triple champion d’Afrique, quand
Jonathan nous donne de l’or et quand Stephan devient le No 1 mondial du moment du 200 mètres, Maurice ne peut qu’être heureuse et fière.
Fière de ces jeunes qui ont l’étoffe des héros, fière de ces athlètes - exemples, fière de ces champions d’aujourd’hui qui autorisent l’espoir pour demain. Ceux-là qu’on préfère qu’ils soient nos porte-drapeaux.
Ceux-là qui n’ont besoin d’aucune ‘winning formula’ pour faire briller Maurice sur la carte du monde. Ceux-là qui méritent tant l’encouragement, la reconnaissance, l’encadrement et les moyens nécessaires à des athlètes de haut niveau.
Nous pensons ici à Stephan Buckland qui, depuis une année maintenant, a décidé de quitter Dakar pour s’entraîner à Maurice et ce, malgré toutes les difficultés auxquelles le jeune homme a dû faire face.
On se souvient encore de son retour, de
l’humiliation que lui ont infligée les autorités qui décidèrent, à ce moment-là, de supprimer de moitié son allocation.
Aujourd’hui, Stephan qui n’arrête pas de progresser, vient démentir tous ceux qui pensaient qu’il ne pouvait s’adonner à ses entraînements à Maurice. Aujourd’hui, il donne tort à ceux qui pensaient qu’il s’essoufflait. Il montre de par son titre mondial – et il n’y a pas que le titre – que la volonté dope ses jambes, que la ténacité a un prix, que la régularité est une qualité.
Stephane et les autres ne se sont pas réveillés un de ces quatre matins avec l’idée en tête de devenir champions. Pour arriver à ces résultats, leur chemin a été long, difficile, sinueux, si ce n’est tortueux.
On imagine leurs tâtonnements, leurs doutes, leurs remises en question. On imagine aussi leur profonde solitude quand, parfois, ils ont dû lutter et courir contre eux-mêmes, surtout quand il a fallu repousser les limites.
Mais le travail bien fait s’explique au travers des résultats. Le professionnel se distingue
toujours de l’amateur.
Et voilà que nous vibrons depuis mercredi à l’heure du Congo avec Jonathan et Nancy.
Depuis vendredi soir, Eric a accompli l’impossible.
L’enfant de Camp du Roi nous a entraînés au paradis en devenant le premier Africain – de surcroît Mauricien – à être sacré champion pour la troisième fois consécutive. Le paradis est tentant. C’est bon d’y être.
Mais revenons sur terre, car au Congo, il n’y a pas que Eric, Nancy et Jonathan. Il y a aussi les autres. Ceux-là, certes, n’ont pu accéder au podium à ce jour.
Mais qu’importe ! Ils savent sûrement que le chemin de la gloire est parsemé d’embûches, que le parcours est difficile. Les exemples sont là. Et comme toujours, à la fin de la course, le travail paiera. Après nos vibrations de cette semaine, c’est à Athènes maintenant que nous attendons nos Dieux du stade.
Gageons qu’ils feront le maximum pour nous faire frissonner. On peut déjà leur dire tout simplement merci.