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Les hommes d’abord !

La foule des grands jours n’était pas présente, mais qu’importe ! La marche organisée en mémoire de Sandhya, battue à mort par son mari, doit être saluée. Oui, car tous les moyens sont bons pour conscientiser les indifférents aux visages tuméfiés des femmes battues. Oui, parce que cette marche peut libérer celles qui, victimes des coups, acceptent de souffrir en silence.

Oui, parce que Sandhya a vécu l’enfer avant de trouver la mort. Oui, car il y a toujours des femmes qui ignorent leurs droits. Oui, il y a aussi celles qui croient que les coups reçus ne sont pas si graves. Oui, il y a d’autres qui ne savent pas qu’elles peuvent aspirer au respect et ne connaissent pas encore la signification du mot humiliation.

Pour toutes ces raisons, cette marche a le mérite d’avoir été organisée; qu’il y ait eu 50 ou 100 personnes, ça ne fait pas une trop grosse différence.

Sauf que cette marche témoigne encore une fois que le problème des femmes battues ne concerne, dans la grosse majorité, que les femmes. Car de ceux qui marchaient dans les rues de la capitale jeudi dernier, la plus grande partie était des marcheuses. S’il est vrai que quelques messieurs ont fait grâce de leur présence, force est de reconnaître que ces gentlemen furent rares et qu’on aurait souhaité qu’ils soient plus nombreux.

Plus nombreux car ce sont eux qui frappent, qui humilient, qui brisent des vies. Plus nombreux parce que le combat ne sera jamais gagné sans eux. Plus nombreux, qu’on le veuille ou non, parce qu’on vit dans une société patriarcale et, malgré les grands discours féministes, certains de ces messieurs ne comprennent toujours pas que hommes et femmes sont différents mais égaux.

Car c’est l’attitude des hommes qui doit changer. À commencer par leur mentalité, cette tenace mentalité de macho qui leur fait croire que tout est permis, y compris les coups sur leurs femmes, compagnes, ou copines.

Le changement se fera quand les hommes comprendront que le combat féministe passe par eux, le changement se fera quand les hommes s’engageront et n’hésiteront pas à dénoncer leurs pairs pour violence domestique. Le changement se fera quand les hommes comprendront que frapper une femme est un acte criminel et passible de prison. Le changement aura lieu quand les hommes admettront que le fléau des femmes battues concerne avant tout les hommes.

À la marche de jeudi dernier, l’épouse du Premier ministre ainsi que des femmes députées ont marqué par leur présence leur soutien aux victimes de la violence domestique. Un acte qui mérite d’être salué.

Mais on a aussi noté que pas un seul homme de l’Assemblée Nationale n’ait daigné faire le déplacement au Champ-de-Mars. Devrait-on comprendre que même à l’Assemblée nationale la division homme-femme est maintenue ?

Devrait-on comprendre que ces messieurs, qui, au sommet de l’État, appelés souvent à se pencher sur la préparation des lois pour la protection de la femme, soient indifférents aux problèmes des femmes battues? Doit-on aussi conclure que ces messieurs députés et ministres n’en ont cure de la triste fin de Sandhya ?

Alors que le dicton populaire ‘Les femmes d’abord’ est souvent employé à tort et à travers, nous préférons pour notre part ‘Les hommes d’abord’! Car, aussi longtemps que les hommes resteront indifférents, aussi longtemps que le changement ne viendra pas d’eux, les femmes subiront toujours. Soyons optimistes et osons croire quand même qu’ils seront plus nombreux dans une prochaine marche en faveur de la femme...

mseblin@5plusltd.com

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