Dev Hurnam ne peut croupir en prison, voyons ! Surtout pas pour des allégations venant d’un repenti.
Notre Dev national est très troublé par tout ce qu’on raconte sur lui. Des bobards, il va de soi. Cela le rend forcément nerveux surtout qu’habituellement il démarre au quart de tour. Et dans ces moments de grand stress, bonjour les dégâts. Ah, cette fichue tension qui prend l’ascenseur !
Mais il y a du bon dans la tension artérielle. Elle permet d’éviter le matelas crasseux d’un cachot de la République au profit d’un douillet lit de clinique, même si le prévenu y est menotté. Ici, le service cinq étoiles est garanti et la protection rapprochée assurée. C’est là l’un des avantages de porter le double chapeau d’avocat et d’Honorable. On devient presque intouchable. Même si le camarade Ivan estime que la police fait des misères à son pote de parti.
Dev Hurnam aura droit à un ‘fair trial’ de la part des magistrats qu’il avoue ne pas porter dans son coeur. Cette justice que Hurnam honnit tant aura les yeux bandés à l’appel de son affaire. Et s’il est innocenté, il sera lavé au Javel.
Pourquoi alors tant de chichi? Pourquoi tant de coups de gueule et tant de coups de sang de la part de cet honorable avocat ? Dev Hurnam est touché dans son amour-propre et, ça, il ne peut l’admettre. Comment a-t-on osé le montrer du doigt dans une sordide affaire de ‘giving instruction to kill’, alors même que la justice venait de lui éviter six mois de prison ferme ? Il est libéré puis ‘remanded to ... hospital’. Blessé dans son orgueil, coléreux, il voue aux gémonies la police, la justice, les politiques. Et se rabat sur une poignée de mandants et de gentlemen brandissant ostensiblement l’étendard castéiste. ‘Pas touche nou Hurnam’, comme jadis on disait ‘Pas touche nou Commissaire’.
Il arrive qu’un prévenu s’attire un capital de sympathie, même sporadique. On a, comme exemple récent, Mukheswur Choonee, resté humble dans l’adversité et que le DPP a finalement blanchi. Dans le cas Hurnam, l’opération charme a capoté et l’opinion publique est devenue, pour l’avocat-parlementaire, un tribunal sans appel. Par sa manière de faire et sa manière d’être, Dev Hurnam dérange. Ses gesticulations irritent. Il est devenu le détestable. Pour le dire modérément.