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Born Mauritian

Loufoque est la décision du Bureau du Premier ministre (PMO) d’expulser, le 8 mars dernier, Sowparnika Agileswaran, une petite fille née sur le sol mauricien de parents étrangers (voir 'A la une').

Ses parents, dont le père est un prêtre tamoul, sont originaires du Sri Lanka. Le fils aîné de la famille, Durkabarshan, un Sri Lankais, a grandi chez nous et fréquentait, jusqu’à la veille de son départ, le collège Imperial, alors que la petite Mauricienne, Sowparnika, brillante étudiante, était en Form I au collège Lorette de Mahébourg. Les deux n’arrivent pas à se faire admettre dans un collège au Sri Lanka, car ils ne parlent pas un seul mot tamoul, langue dans laquelle sont enseignées les différentes matières. Et tous deux voudraient revenir à Maurice.
Même si la décision du PMO de ne pas renouveler le permis de résidence du prêtre et de son épouse et de refuser leur demande d’asile politique est discutable, la déportation de leurs deux enfants est révoltante. À notre connaissance, ces deux étudiants n’ont aucun casier judiciaire, leurs parents non plus. Si le jeune étudiant du collège Imperial est Sri Lankais de naissance, il faut souligner qu’il est venu à Maurice, il y a 14 ans de cela, lorsqu’il n’avait que deux ans. Aujourd’hui, il est un parfait étranger en sa terre natale au Sri Lanka. La situation est plus dramatique pour la petite Sowparnika qui est née à Maurice le 19 octobre 1992 et qui se retrouve soudainement dans un pays qui n’est pas le sien et, de surcroît, déchiré par la guerre civile. Pourquoi alors les avoir expulsés ?
Les questions envoyées au PMO en vue d’obtenir des réponses sont restées lettre morte. Le droit du sang est-il privilégié au droit du sol pour ce qui est de l’obtention de la nationalité mauricienne ? Dans beaucoup de pays dits civilisés, le droit du sol est appliqué à tout enfant né dans ces États, que ses parents biologiques soient étrangers ou pas. Maurice dérogerait-elle à cette règle, pour dire le moins, élémentaire ? Il n’y a, à notre avis, aucune justification de la part du PMO à la déportation de la petite Sowparnika. L’État pourrait avancer que la fille est mineure et qu’elle se doit d’être sous la garde de ses parents et que, si ces derniers sont déportés, Sowparnika doit impérativement les suivre. Sauf que la petite est une Mauricienne à part entière munie d’un certificat de naissance en bonne et due forme délivré par le bureau de l’état civil de Maurice. En sus, des parents adoptifs s’étaient portés volontaires pour la prendre, ainsi que son frère, sous leurs responsabilités.
Il est fort dommage que le Premier ministre n’ait pas cru bon de mettre bon ordre dans cette affaire qui concerne une citoyenne, car, quelque part, quelqu’un a fauté, que ce soit au PMO ou au Passport and Immigration Office (PIO). Paul Bérenger aurait très bien pu utiliser ses bons offices, sur une base humanitaire, pour éviter la déportation, si ce n’est des deux enfants, mais au moins de Sowparnika. Tout aussi dommage que le ministère du Développement de l’Enfant et du Bien-être de la Famille n’ait pas cru bon de s’intéresser assez rapidement à ce cas particulier, même si de timides démarches sont présentement en cours, avec le concours du bureau de l’Ombudsman.
N’en déplaise au PMO, au PIO et au ministère du Développement de l’Enfant, la petite Mauricienne Sowparnika pourrait revenir sur le sol qui l’a vue naître quand elle aura atteint sa maturité. C’est-à-dire dans six longues années.
jc.dedans@5plusltd.com

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