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XLD interpellera le PM à l’Assemblée nationale

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Sowparnika Agileswaran

Le leader du PMXD, Xavier-Luc Duval, veut savoir si le Premier ministre, Paul Bérenger, fera une déclaration à l’Assemblée nationale sur la déportation, le 8 mars dernier, de Sowparnika Agileswaran, une Mauricienne de 12 ans née de parents sri lankais déportée par les services de l’Immigration en compagnie de ses parents et de son frère aîné, tous des Sri Lankais.

Cette question sera à l’ordre du jour lors de la prochaine séance parlementaire qui aura lieu le mardi 13 avril. Le leader du PMXD et député de l’Opposition, Xavier-Luc Duval a, à cet effet, adressé une correspondance au Premier ministre, Paul Bérenger, le 31 mars dernier. Sowparnika Agileswaran veut rentrer à Maurice car elle est, selon ses dires, traumatisée au Sri Lanka, pays qu’elle ne connaît pas et qui est en guerre actuellement. Sowparnika Agileswaran a vu le jour à Maurice le 19 octobre 1992. Elle était étudiante au Couvent de Lorette de Mahébourg. Son père, un dénommé Nadarajan Iyer Sharma Agileswaran, âgé de 43 ans, était employé comme prêtre tamoul au ‘Maha Siva Soopramaniar Sangam’, à Curepipe. Son contrat, qui est arrivé à échéance en octobre dernier, n’a pas été renouvelé par les services de l’Immigration même si les dirigeants du ‘Shir Vinayagur Seedalamen Kovil’ de Beau-Vallon avaient déjà retenu ses services pour officier comme prêtre dans leur temple pendant qu’il était engagé dans la construction d’un nouveau kovil pour eux.


Appel à Paul Bérenger
Les Agileswaran ont dû quitter le pays le 8 mars dernier après une lettre du ‘Passport & Immigration Office’, signée par l’ACP Gokhool le 12 février dernier : “I am directed to inform you (Ndlr : le secrétaire du kovil de Beau-Vallon) that this office (Ndlr : le PIO) is not agreeable to the grant of residence permit to Mr Agileswaran Nadarajah Iyer. You (Ndlr : le secrétaire du kovil de Beau-Vallon) are, therefore, kindly requested to make necessary arrangements for him and his family to leave Mauritius at the earliest and inform this office (Ndlr : le PIO) of the date of his proposed departure”.


Les dirigeants du ‘Shir Vinayagur Seedalamen Kovil’ de Beau-Vallon n’étaient pourtant pas restés les bras croisés après avoir reçu la lettre du PIO. Ils ont écrit au PM le 13 février dernier. Ils expliquent qu’après une assemblée générale “we decided to employ the priest (Ndlr : Nadarajan Iyer Agileswaran) in Mahebourg which we consider legal and with all transparency. Now, to the surprise of the community, we have been asked by the PIO to return back the priest to Sri Lanka”. Selon les dirigeants du kovil toujours “with the donation and help from our community hand in hand we are building our kovil despite our budget constraints. Now we are being forced to send the priest and his family back to his country, which will cost us around Rs 80 000 and will have to bring a new one which will cost us more than Rs 50 000”. Ils précisent qu’ils sont “desperate and our community would be very grateful if we can have a meeting with you as we know your vision and dedication for people in social and community work”. Et d’ajouter : “We are fully aware of your support towards the tamil community and we have no doubt that your intervention will help to solve our problems”.


Le 3 mars dernier, les dirigeants du ‘Shir Vinayagur Seedalamen Kovil’ de Beau-Vallon adressent une autre lettre, sous forme de pétition, au PM. Ils énoncent les raisons de cette pétition d’autant plus que le Sri Lanka est déchiré par une guerre civile actuellement. Ils expliquent que “Nadarajan Iyer Agileswaran, our highly respected priest, is actually responsible for the daily prayers, friday prayers and all major tamil festivals such as Taipoosum Cavadee, Maha Shivaratree, Vaigasee Visaagum and Govinden poosai”. Ils ajoutent que “our highly priest has also the responsibility to supervise the construction of our kovil as he is an expert in the said field. He has one son who is actually studying at Imperial College and will be taking part in the S.C. examinations this year”. Les dirigeants précisent que “the daughter of our esteemed priest was born in Mauritius and is presently studying at the Loreto College of Mahebourg. The departure of our highly esteemed priest will be seriously affecting the tamil community of Beau-Vallon, Mahebourg and Petit Bel-Air”. Ils demandent ainsi au PM de “reconsider your decision of cancelling the residence permit of our highly esteemed priest. The tamil community of Mahebourg wil be forever grateful to you for your kind intervention to renew the residence permit of our beloved priest”.


Ils habitent une région en guerre
Les Agileswaran habitent la région de Jaffna dans le nord du Sri Lanka. Contactée au téléphone, Sowparnika Agileswaran, qui ne parle que le créole, nous a déclaré qu’elle est traumatisée au Sri Lanka car elle habite une région qui est en guerre actuellement à cause des élections : “Je suis traumatisée par la guerre civile, je veux rentrer à Maurice”. De plus, elle explique qu’elle n’a pas eu de collège pour continuer ses études car elle ne parle pas le tamoul. Elle précise qu’elle veut rentrer à Maurice. Durkabarshan, son frère aîné, a, lui aussi, les mêmes problèmes et veut rentrer à Maurice car il n’a pas obtenu de collège pour continuer ses études, ne parlant pas le tamoul. Le père, Nadarajan Iyer Agileswaran, soutient que sa fille, qui avait pris part aux examens du CPE l’année dernière, avait obtenu 6A. Il demande aux services de l’Immigration mauricienne de revoir son cas.






Le ministère de la Femme et l’Ombudsperson enquêtent sur cette affaire
Le cas de Sowparnika Agileswaran n’a pas été rapporté au ministère des Droits de la femme, du développement de l’enfant et du Bien-être de la famille. Cependant, il nous revient que ce ministère mène une enquête conjointe avec le bureau de l’Ombudsperson. Ledit ministère a fait une demande auprès du ‘Passport & Immigration Office’ (PIO) et de la police pour avoir des détails concernant cette affaire dont ce ministère a pris connaissance dans les journaux. Toutefois, à jeudi dernier, le ministère des Droits de la femme, du développement de l’enfant et du Bien-être de la famille ne savait pas de quoi il en retournait, ne disposant d’aucun renseignement supplémentaire.






Le PM et ses collaborateurs boudent les questions de 5-Plus
Nous avons envoyé une liste de questions au Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Paul Bérenger, le mardi 23 mars dernier mais à hier après-midi, soit après onze jours, nos questions étaient toujours restées sans réponse. Nous voulons savoir si le bureau du PM a été informé de ce cas de déportation et, si tel est le cas, quelles sont les raisons qui ont motivé les services de l’Immigration à déporter la fillette alors qu’elle a la nationalité mauricienne et qu’au moment où elle a dû quitter le pays, elle était étudiante en Form 1 au Couvent de Lorette de Mahébourg. Nous voulons aussi savoir lequel du droit du sol ou du droit du sang est reconnu à Maurice en matière de déportation lorsqu’il s’agit d’un enfant. Nous avons aussi demandé des explications sur ce que dit la loi mauricienne dans le cas de cette fillette, née à Maurice mais de parents étrangers, en ce qui concerne la déportation. Le 5 mars dernier, une demande a été formulée pour que l’enfant ne soit pas déportée. Nous avons demandé au service de presse du PM ce qu’il était advenu de cette demande et si les parents de la fillette ont demandé un droit d’asile avant d’être déportés. La même liste de questions a été envoyée au ‘Secretary for Home Affairs’, M. Seebaluck, mais lui, non plus, ne nous a pas répondu.






Rajen Narsinghen, président de la MTTF :

“Le GM aurait dû intervenir sur un plan humanitaire”

Contacté au téléphone hier matin pour une déclaration sur cette affaire, le président de la ‘Mauritius Tamil Temples Federation’ (MTTF), Rajen Narsinghen, nous a déclaré que “le gouvernement aurait dû intervenir sur un plan humanitaire dans cette affaire”. Il explique que la MTTF a envoyé une lettre au PM, Paul Bérenger, à ce sujet ainsi qu’au ‘Secretary for Home Affairs’, M. Seebaluck, leur demandant une prompte intervention pour que les Agileswaran ne soient pas déportés. Rajen Narsinghen précise que la MTTF a avancé trois raisons pour que les Agileswaran demeurent sur le sol mauricien: les enfants sont au collège et doivent donc rester pour terminer leurs études, la situation explosive au Sri Lanka avec les élections et la construction du kovil de Beau-Vallon que dirige le père de la fillette déportée, “La fédération fait un appel au PM et à M. Sebaluck pour que cette décision soit revue”, déclare Rajen Narsinghen.

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