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Pendant plus d’une heure, sa veuve refait les gestes fatals

Le film des événements a été rejoué le mardi 23 mars dernier par la Mauricienne Rouma Bunwaree, présumée meurtrière de son époux. Pour les besoins de la reconstitution du meurtre de Vinod, commis le 18 mars 2003 à Colmar en France lors d’une dispute conjugale, la présumée meurtrière, qui plaide la légitime défense, a dû mimer, pour les enquêteurs colmariens, les gestes qui ont conduit à la mort de la victime.

Dispute, couteau et meurtre. Rouma Bunwaree a fait un bond dans le passé mardi dernier pour revivre les derniers moments tragiques passés avec son époux avant qu’elle ne le poignardât accidentellement. Scène 1. Comme elle l’avait déclaré dans sa version durant toute l’instruction et à ‘5-plus dimanche’ (voir édition du 30 mars 2003), Rouma a expliqué pendant plus d’une heure et demie à Pierre Wagner, le juge d’instruction chargé de l’enquête qui supervisait la reconstitution des faits, qu’elle faisait le repassage dans la cuisine de leur appartement situé au septième étage de l’immeuble de quinze étages du No 1, Rue Amsterdam, Colmar, quand Vinod est arrivé. Il était à peu près 10h00. Elle était seule à la maison. Ses enfants, Jimmy, 24 ans, et Gina, 14 ans, étaient à l’université et au lycée respectivement. Comme à son habitude, cette mère de famille avait déjà préparé le repas. “Comme il est arrivé, j’ai tout de suite vu qu’il était ivre. Cela faisait deux jours qu’il était dans cet état”, avait-elle dit dans une déclaration à ‘5-plus dimanche’.
Vinod, 50 ans, travaillait comme électricien dans une compagnie à Colmar depuis 31 ans. Selon son épouse, il avait sombré davantage dans l’alcoolisme depuis trois ans après qu’il eut découvert qu’il souffrait d’une hépatite chronique. Depuis, le couple faisait chambre à part. D’après les dires de la présumée meurtrière, une Mauricienne, qui avait émigré en France il y a plus de 25 ans avec son époux de la même origine, sa vie était un vrai cauchemar avec la victime. L’état d’ébriété de son mari et la violence étaient son lot quotidien: “Il me frappait souvent ainsi que les enfants. Nous étions une famille bouleversée… Je n’ai jamais connu le véritable amour avec lui”. Anand Bunwaree, le frère de Vinod, également émigré en France, a récusé cette version des faits : “Il y avait certainement des frictions dans son foyer comme dans tout autre couple mais Rouma n’était pas une femme battue. Mon frère était un homme doux et calme”.
C’est d’ailleurs, une énième dispute qui a entraîné ce drame. Scène 2. La dispute. Selon Rouma Bunwaree, Vinod a commencé à l’insulter, il voulait balancer le repas déjà préparé à la poubelle mais elle l’en a empêché, puis elle a allumé la radio, ce geste était devenu un réflexe pour la suspecte : “À chaque fois qu’éclate une dispute, je mets de la musique indienne à fond la caisse afin que les voisins ne puissent pas entendre nos disputes”.  Ce jour-là, selon Rouma, Vinod ne s’est pas contenté d’utiliser la violence envers elle, il a crié qu’il voulait en finir avec elle. “Il avait un couteau de collection avec lequel il ouvrait ses bouteilles de vin. Il le brandissait, il avançait vers moi en déclarant: “Mo pou touye twa zordi”, avait-elle raconté dans l’édition de ‘5-plus dimanche’ à cette époque. Scène 3. Le meurtre. Ayant eu le bon réflexe, elle réussit à désarmer son époux. Toutefois, toujours selon la suspecte, la victime ne voulut pas lâcher prise et tenta de reprendre l’arme : “Puis, lors d’une lutte, alors que je tenais fermement le couteau, il s’est jeté sur moi et l’arme est tombée. Ensuite, sans rien dire, il s’est levé tout en titubant et s’est dirigé vers sa chambre. Je n’ai pas réalisé tout de suite qu’il était blessé”. La victime était empalée sur le couteau.
C’est lorsqu’elle a vu du sang sur le sol en ouvrant la porte de la chambre de Vinod quelques minutes après la dispute que Rouma réalisa qu’elle l’avait sans doute blessé durant la bagarre. Vinod a rendu l’âme dans la soirée du 18 mars 2003 à 19h30. Dans un premier temps, Rouma avait été placée en détention policière mais après avoir consigné sa déposition en présence de son avocate, Me Schillé-Rupp, elle a été libérée sur parole. Selon le journal ‘Dernières Nouvelles d’Alsace’ (DNA), en date du 9 mars dernier, qui fait état de la reconstitution du meurtre, la présumée meurtrière “a été mise en examen pour violences volontaires avec une arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner, sur la personne de son conjoint”. En raison “du trouble de l’ordre public”, le parquet avait opté pour le mandat de dépôt et le juge avait requis le contrôle judiciaire.
Soulignons que Rouma et ses enfants sont retournés vivre, quelque temps après sa libération sur parole, dans l’appartement où Vinod a été tué .

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