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“Il y a plusieurs zones d’ombre dans cette affaire”

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Les fractures et les longues séances de physiothérapie sont loin derrière elle mais le film des événements tragiques qu’elle a vécus est toujours présent dans sa mémoire.

Ashvini Chady n’oubliera jamais le jour où elle a perdu sa meilleure amie, Jehan Abdullatif, 21 ans, dans cet accident. Pour le décès tragique de Jehan ainsi que pour celui de Shivanee Mannick, Ashvini Chady réclame que “toute la lumière soit faite dans cette affaire. Qu’en est-il de l’enquête policière ?”, se demande-t-elle avant de poursuivre : “Depuis que j’ai fait ma déposition quelques jours après l’accident, je n’ai plus revu les enquêteurs. Je ne sais réellement pas  ce qui s’est produit”.


Le jour de l’accident, se souvient Ashvini, elle est  allée rencontrer Jehan, qui habitait quelques mètres plus loin de sa demeure, chez elle. “Vers 12h00, Kalina (la conductrice de la Marutti de couleur rouge) est venue nous récupérer en voiture chez Jehan. Ensuite, nous avons pris Shabana à Belle-Rose et Shivanee (la cousine et amie de longue de date de Kalina Beenessreesingh) à Quatre-Bornes”. À leur arrivée à Flic-en-Flac, Kalina a garé la voiture devant le bureau de location de voitures d’Anand Beenessreesingh, son père. “Nous avons déjeuné sur la plage. Puis, nous nous sommes amusées à nous prendre en photo avec l’appareil de Shabana”, raconte Ashvini. Vers 15h30, les filles décidèrent de lever l’ancre: “Nous avons attendu un moment, le temps que le père de Kalina ne lui remît les clés de la voiture. Kalina paraissait en pleine forme”. À la question de savoir si la conductrice roulait vite et si les  autres occupantes mangeaient des morceaux de canne à sucre sur le chemin du retour (après la collision fatale, Shivanee avait un morceau de canne coincé dans la bouche, ndlr), Ashvini répond :“Non, elle roulait normalement. C’est faux, personne ne mangeait de la canne dans la voiture. J’ignore comment Shivanee a eu cette canne à sucre dans la bouche”. Au moment de l’accident, dit-elle, Shivanee et Kalina étaient en pleine conversation : “J’ai oublié sur quel sujet portait leur conversation parce qu’à cet instant précis, j’essayais d’appeler ma mère pour lui faire savoir que je rentrais à la maison”. Sous l’impact de la collision, Ashvini, qui était assise sur le siège arrière derrière la conductrice, s’est évanouie: “Quand j’ai repris connaissance, j’étais étendue sur le gazon. Un nommé Adeen m’a transportée à l’hôpital”.  Et Kumaree Chady, sa mère d’ajouter : “Jusqu’aujourd’hui, je cherche à rencontrer cette personne pour la remercier”.

Ayant eu plusieurs fractures aux côtes, Ashvini fut hospitalisée pendant une semaine avant d’être transférée dans une clinique. “Si j’avais laissé ma fille à l’hôpital, je pense qu’elle aurait été une handicapée aujourd’hui. Nous avons dépensé énormément d’argent pour la soigner. Elle a dû suivre plusieurs séances de physiothérapie pour qu’elle puisse se rétablir”. Depuis ce drame, Ashvini n’est jamais, dit-elle, repartie sur les lieux de l’accident : “Non, je ne suis pas retournée sur les lieux de la collision. Je pense que c’est un choix”.


Contrairement à la famille Patel, Ashvini et ses proches ne comptent pas traîner en justice les Beenessreesingh et leur compagnie d’assurances : “Depuis l’accident, je n’ai pas revu Kalina. Je ne compte pas lui intenter un procès pour ce qui s’est passé”.  Idem pour la famille Abdullatif. “Pour moi, ce n’est pas cela qui va faire retourner ma fille. En tant que croyant musulman, je pense que c’est l’oeuvre de Dieu; Il n’a pas voulu que toute la famille périsse dans un accident. Il nous a donné un travail à accomplir à partir de ce drame, celui d’aller vers les autres”, déclare Yousouf Abdullatif, le père. Pour ce faire, il a créé le ‘Jarya Memorial Trust’, une association regroupant des volontaires qui veulent aider les parents des victimes d’accidents de la route. Un compte bancaire sera ouvert très prochainement mais en attendant, l’association peut être jointe sur le 212 7152.

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