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L’enjeu est ailleurs…

Au fond, les candidats à ces municipales ne sont que des pions. Y’ a qu’à voir dans quelle ambiance – entre frustration, cafouillage et démission – les deux blocs confondus ont choisi les hommes et les femmes qui vont les représenter à ce scrutin. Un désordre de bazar provoquant quelques dommages collatéraux : série de départs dans le camp MSM, épisode qui a d’ailleurs changé le total look de Sheila Grenade du jour au lendemain; désistement de dernière minute d’un candidat à Port-Louis, toujours dans le camp orange; colère de Ken Fong, président de la régionale MMM à Camp-Levieux, se sentant trahi de n’avoir pas eu de ticket à Beau-Bassin-Rose-Hill, et spectacle affligeant de l’alliance PTr-PMSD qui, jusqu’au jour du Nomination Day, n’avait pas encore finalisé sa liste. D’où la pathétique scène de faire venir dans les écoles tous les candidats potentiels le jour J pour pick and choose ceux qui allaient réellement déposer leur candidature.

Étrange procédé qui a ensuite débouché, à Quatre-Bornes, sur le singulier step down d’Ariane Oxenham, à la demande des dirigeants du Parti travailliste, pour permettre à un élément bleu de s’aligner. C’est dire que les candidats ne sont, au final, que des petits pions sur l’échiquier politique de leurs leaders respectifs qui voient, dans cette joute urbaine, une occasion de mesurer leurs forces. Les citoyens ne sont pas dupes et ne se font aucune illusion. Ils savent qu’il n’est nullement question, ici, de démocratie participative, de visions d’avenir pour les villes, d’intérêts collectifs. L’enjeu est ailleurs.

Deux ans et demi après les dernières législatives et suite aux secousses enregistrées sur l’échiquier politique : départ du MSM des rangs de la majorité, démission de SAJ comme président de la République, concrétisation du remake 2000, les phases koz koz PTr-MMM, cette élection prend la forme d’un échauffement pré-législatives 2015. Dans le camp MMM, c’est l’avenir du remake qui se joue dans cette campagne. Et c’est SAJ lui-même qui a placé la barre sur un chemin de non-retour. «Cette élection aura valeur de test pour l’alliance MMM-MSM», a-t-il lâché. En clair, si les Mauves-Orange gagnent cette joute, ça créera enfin la dynamique recherchée par Bérenger et SAJ pour préparer ensemble les prochaines législatives. En revanche, si cette alliance fait face à un échec, c’est son avenir qui sera sérieusement compromis. Ce qui explique les appels du leader de l’opposition qui, sachant le manque d’enthousiasme de certains militants depuis son alliance avec le MSM, (dont le poids plume est connu dans les villes) craint de faire face à l’abstention, ce qui ne fera pas le jeu de l’alliance MMM-MSM.

Quant à l’alliance PTr-PMSD, une victoire aux municipales ne pourra que conforter Ramgoolam dans son choix de prolonger son aventure avec les Bleus, tout en regardant paisiblement les législatives prochaines. En revanche, un échec sera une grande première après ses victoires successives depuis 2005 et le mettra pour la première fois dans une position vulnérable. D’ailleurs, après sept ans de règne dans les municipalités, où l’on ne peut évoquer des modèles de good governance, toute la campagne PTr-PMSD repose sur un seul argument : «Il faut rester connecté avec le gouvernement (...)» quand Michael Sik Yuen ne franchit pas, lui, carrément la ligne rouge en faisant comprendre que si l’opposition remporte ces élections «ou pensé mo pou envie aide li ?» Propos condamnables d’un ministre de la République qui pourtant affronte cette campagne avec tous les avantages, disposant des leviers du pouvoir. On n’a qu’à regarder les journaux télévisés manipulés de la MBC actuellement pour s’en rendre compte. Alors que les radios privées viennent d’être frappées d’une censure qui menace la liberté d’expression de la part de l’IBA. Aucune émission politique avec des interventions téléphoniques des auditeurs ne sera autorisée en direct jusqu’aux élections. Si ça ne profite pas au gouvernement, on se demande à qui ça profite ?

Au fond, au-delà des candidats qui se battent sur le terrain, l’affrontement est ailleurs… et l’enjeu aussi…

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