Après qu’une accusation formelle de viol sur la personne de Sandra O’Reilly a été logée contre les sept suspects - Nicolas Potage, France Joson, Vikram Jagai, Ravi Aubeeluck, Jayraj Suttun, Vikash Mankoo et Nuruntun Jankee - le 28 janvier dernier par le ‘Directeur des Poursuites Publiques’ (DPP), l’affaire sera appelée pro forma (contrôle juridique sur le suspect) demain, lundi 8 mars.
En moins de deux ans et après plusieurs mois d’enquêtes, les présumés agresseurs de Sandra O’Reilly furent arrêtés. Demain, l’affaire les concernant débutera devant la Cour intermédiaire à Port-Louis. D’après certaines sources, Ravi Aubeeluck plaidera coupable pour la charge provisoire retenue contre lui.
Le ‘sindour’ (raie soignée de couleur rouge) ouvrant en deux sa chevelure en parties égales pour bien montrer qu’elle est une femme mariée, Aati Aubeeluck n’espère qu’une seule chose : que son époux Ravi revienne au plus vite à la maison. “Quand Ravi fut arrêté, mon fils aîné n’avait que six mois et j’étais enceinte de mon deuxième fils, aujourd’hui âgé de six mois. Ils ne connaissent pas leur père. Si vous posez la question à l’aîné, il vous répondra simplement ‘papa, papa’ sans vraiment connaître ce qu’est l’amour d’un père”, nous dit-elle. Elle avoue qu’elle a de gros problèmes financiers : “Je ne travaille pas. Je reçois Rs 1200 comme pension alimentaire pour mes deux enfants; ce n’est même pas suffisant pour un enfant. C’est pourquoi je souhaite que Ravi purge une peine minimale et sorte de prison le plus vite possible”.
Depuis le 28 juin 2003, cette mère-courage a su s’adapter aux conditions de vie d’une mère de ses deux enfants sans son époux. Résignée, elle concède que celui-ci a commis une ‘erreur’ en violant Sandra O’Reilly dans la nuit du 17 juillet dernier alors que cette dernière cherchait de l’aide après qu’elle eut été abusée sexuellement et kidnappée par France Joson et Nicolas Potage venus la cambrioler. “Il a reconnu avoir commis une erreur monumentale. D’ailleurs, il a toujours des remords”, confie-t-elle. Elle implore le pardon de la victime : “…Je présente mes vives excuses à Sandra O’Reilly’. Je comprends parfaitement la détermination de Sandra pour que justice soit faite. Mais, en même temps, est-ce que ce serait justifiable, est-ce que cela compenserait quelque chose si on retirait de la société un père de deux enfants pour une période de vingt ans ou plus ? Ravi est ‘on remand’ depuis huit mois alors que quatre coaccusés ont été libérés sous caution dans cette affaire”. Et de poursuivre : La police soutient qu’elle maintient Ravi en prison parce qu’il aurait déclaré à Jairaz Suttun avant leur arrestation qu’il tuerait sa famille et se suiciderait si jamais celui-ci dévoilait toute l’affaire à la police. Ce qui est totalement faux, Ravi n’est ni un suicidaire ni un assassin”.
Confiante que son cri d’appel sera entendu par les autorités concernées, Aati Aubeeluck espère que Sandra O’Reilly pardonnera à ses agresseurs :“Je suis convaincue qu’elle (Sandra O’Reilly) a du coeur et qu’un jour, elle pardonnera à tous ceux qui l’ont souillée dans sa maison et humiliée”. Soulignons que c’est dans la nuit du 17 au 18 juillet dernier que Sandra O’Reilly a été abusée sexuellement. Nicolas Potage et France Joson furent, par la suite, arrêtés pour ce viol. Ces derniers l’ont bâillonnée, kidnappée et emmenée de force dans sa propre voiture. Toutefois, le véhicule est tombé en panne sur l’autoroute à La Vigie. Ayant réussi à se libérer après que les deux agresseurs eurent pris la fuite, Sandra O’Reilly chercha de l’aide auprès des occupants d’une voiture rouge. Ils étaient Vikram Jagai, Ravi Aubeeluck (le conducteur), Nuruntun Jankee, Vikash Mankoo et Jairaz Suttun alias le Bon Samaritain. Toutefois, les premiers nommés la transportèrent dans un champ de cannes pour la violer et la sodomiser. Les sept suspects ont tout avoué.