Bonjour Brigitte
C’est la première fois que je vous écris. Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour la rubrique sexologie. Je me prénomme Mike, je suis célibataire et ça fait quelque temps déjà que je lis vos précieux conseils dans 5-Plus. J’espère que vous pourrez m’éclairer sur certains points sur la sexualité.
Premièrement, est-ce qu’un homme et une femme peuvent avoir des saignements lorsque les deux ont des rapports sexuels pour la première fois?
Et si l’un des deux ou même les deux ont des saignements, ceux-ci peuvent-ils entraîner de graves conséquences ? Je veux dire s’il y a risque de contamination par le sang ou d’attraper des virus sexuellement transmissibles ?
Dans mon cas, je n’ai jamais eu de rapports sexuels, mais j’ai plutôt recours à la masturbation, ce qui m’amène à vous demander un autre éclaircissement : est-ce que la masturbation peut aider ou peut-elle avoir d’une manière ou d’une autre des effets néfastes ?
Merci de prendre en considération ma lettre.
Cordialement vôtre,
Mike
Réponse :
Bonjour Mike, vous m’avez écrit à quelques reprises, c’est aujourd’hui votre tour! En ce qui concerne votre question sur la masturbation, il n’y a aucun effet néfaste à se masturber comme vous avez pu le lire dans mes chroniques du 18 janvier au 8 février 2004. En ce qui concerne les possibilités de saignements lors des relations sexuelles, c’est en effet quelque chose de possible. Lorsqu’une femme perd sa virginité au cours d’un premier rapport sexuel, il est assez fréquent qu’il y ait un saignement lors de la défloration de l’hymen. La quantité de sang est cependant minime. Malgré tout, si la femme en question est porteuse d’un virus ou d’une infection, elle peut le transmettre à son partenaire. Il n’est pas habituel qu’un homme ait des saignements lors de son premier rapport sexuel. Si tel était le cas, ce serait alors attribuable à une plaie sur le pénis. Il est important que tu retiennes qu’à chaque fois que tu as un rapport sexuel non protégé, tu risques de contracter une ITS (infection transmissible sexuellement). On ne peut jamais être certain à 100% que son ou sa partenaire n’a pas d’infection. Même si le ou la partenaire a une très bonne hygiène personnelle, cela ne peut aucunement nous indiquer si la personne est atteinte ou non d’une infection quelconque. Même si la personne en question n’a jamais eu de rapport sexuel, elle peut avoir été victime d’un abus sexuel et avoir ainsi contracté une maladie. Il arrive aussi que certaines personnes cachent leur passé sexuel par crainte d’être jugées. On ne peut donc pas avoir la certitude que l’autre n’a jamais eu de partenaire sexuel avant nous. À chaque rapport sexuel non protégé, c’est comme si vous aviez un rapport sexuel avec tous les ex-partenaires de votre partenaire, avec lesquels celle-ci ou celui-ci ne s’est pas protégé. Il est aussi important de savoir que certaines personnes peuvent être porteuses d’une maladie sans le savoir car dans bien des cas, aucun symptôme visible n’apparaît. La personne transmet donc l’infection à son insu. La contamination à la chaîne (d’une personne à l’autre) se fait donc très rapidement dans ces conditions et explique le fléau des ITS. Tant que deux partenaires n’ont pas passé tous les deux des tests de dépistage, il est plus sécuritaire d’utiliser le condom pour se protéger. Lorsque les deux partenaires ont la confirmation d’être sans infection, il n’y a plus de risques à condition qu’ils demeurent fidèles l’un à l’autre. Ce ne sont pas que les contacts sanguins qui occasionnent des risques de contamination. Toutes les activités sexuelles où il y a échange de sperme, de sécrétions vaginales ou de sang comportent des risques de contamination. Parmi les pratiques sexuelles qui comportent des risques élevés de transmission du sida et des principales ITS, il y a la pénétration vaginale et la pénétration anale. En ce qui concerne les relations orales-génitales et bucco-anales, elles comportent également des risques. Les risques sont plus élevés s’il y a éjaculation, s’il y a présence d’une plaie dans la bouche ou aux organes génitaux ainsi qu’en période menstruelle. Il y a donc très peu de contacts sexuels sans risque. Le partage de seringues infectées chez les toxicomanes comporte des risques accrus de contracter le VIH et les hépatites B et C. J’ai dressé pour vous une petite liste des pratiques sexuelles sans risque ou à très faibles risques. Cependant, les risques de contracter des morpions, la gale ou l’herpès par exemple, ne sont pas écartés.
Activités sexuelles sans risques :
- Baisers sans échange de salive
- Masturbation solitaire
- Masturbation mutuelle (s’il n’y a pas de contact avec le sperme ou les sécrétions vaginales).
- Frottement d’un corps contre l’autre.
- Massages, caresses, touchers corporels.
- Bains et douches érotiques (sans contact avec le sperme ou les sécrétions vaginales).
- Mordillement (sans saignement) des mamelons du ou de la partenaire.
- Utilisation d’accessoires érotiques, non partagés avec quelqu’un d’autre.
Activités sexuelles avec risques minimes ou faibles :
- Baisers avec échange de salive
- Fellation avec condom
- Pénétration vaginale avec condom
- Pénétration anale avec condom
- Cunnilingus avec une barrière (ex : un condom coupé sur le sens de la longueur).