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Le Service Civil doit maigrir

Le titre n’a rien d’original. En fait, la phrase a été prononcée par Tony Blair, Premier ministre de la Grande-Bretagne, devant une assemblée de fonctionnaires au cours de la semaine écoulée. “Le service civil britannique” dit-il “doit maigrir, devenir plus petit mais plus innovateur, tout en utilisant au mieux les qualités de nos fonctionnaires-spécialistes”.

Pour corser le tout, il annonce dans le même souffle que la hausse des salaires doit être mitigée et que le niveau des émoluments des fonctionnaires doit refléter les résultats de leurs efforts au travail. Par contre, poursuit Tony Blair, les fonctionnaires capables et productifs doivent être récompensés de leurs efforts. Tout cela, ajoute le Premier ministre, est nécessaire pour la compétitivité de l’économie dans le cadre du programme de la modernisation du pays.


Quoi de plus approprié pour le service civil mauricien confronté pour la première fois, et depuis peu, aux nouvelles règles de l’assiduité au travail ? Mais nos fonctionnaires devront à leur tour se rendre compte que désormais, la pression s’exercera aussi sur eux-mêmes s’ils continuent à se prévaloir du principe du “life-time employment”.


Pourtant, la Grande-Bretagne ne compte que 500 000 fonctionnaires, soit l’équivalent de seulement 1,7% de la population active du pays. Comparez ce chiffre au nombre d’employés du gouvernement à Maurice. Selon les statistiques, le service public, défini dans le sens large - soit après l’inclusion des employés des corps para-étatiques - compte plus de 90 000 employés, l’équivalent de plus de 15% de la population active. Posons-nous une première question : “En tenant compte de cette masse de fonctionnaires bien plus nombreux chez nous qu’en Grande-Bretagne, le public mauricien est-il mieux servi dans le quotidien par le service public que ne l’est le citoyen britannique?” Il est permis d’en douter. Bien au contraire, le service civil mauricien ressemble au Léviathan - monstre marin - gros et trop lourd pour le bon fonctionnement du pays. À moins que, à l’instar de la volonté de Tony Blair de transformer son pays, le service civil mauricien décide enfin de se mettre au diapason de la modernité.


Le secteur public coûte aux contribuables du pays plus de Rs 8 milliards, rien que pour les salaires alors que la dotation budgétaire totalise Rs 35 milliards. Comparez ces chiffres aux Rs 30 milliards que représentent les exportations de la Zone Franche et les Rs 20 milliards de recettes de l’industrie du tourisme. Il est permis de penser que le secteur public représente une bonne part de l’économie. Ainsi, comme tous les autres secteurs, il a une obligation de se moderniser. Il sera difficile de concevoir une réalité selon laquelle seuls les secteurs du textile et du tourisme sont dans l’obligation d’évoluer et de se battre pour leur survie alors que les employés du gouvernement, eux, sont protégés par le principe de l’emploi permanent, quelle que soit la performance de l’économie mauricienne.


Cependant, les fonctionnaires doivent se rendre à l’évidence : ils sont la pièce maîtresse de l’efficacité de l’économie et de son fonctionnement. On ne peut imaginer le bon fonctionnement d’une économie sans que le secteur public ne soit partie prenante du processus de modernisation du pays. Les syndicalistes du secteur public doivent comprendre cela avant tout. Faire des vagues rien que sur la question de l’heure d’arrivée des fonctionnaires paraît dérisoire face à l’énorme défi de la modernisation du secteur. Si la Grande-Bretagne, pays très développé, remet en question de temps en temps le fonctionnement de son secteur public, ne devrons-nous pas, à plus forte raison, lui emboîter le pas, nous, pays en voie de développement ?
5plus@intnet.mu

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