Véronique Topize, la veuve de Kaya
Selon Véronique Topize et les membres du ‘Muvman Liberasyon Fam’ (MLF), il y a suffisamment de preuves pour entamer des poursuites contre les trois policiers qui étaient de garde la nuit au cours de laquelle Kaya, de son vrai nom Joseph Réginald Topize, fut découvert mort dans la cellule qu’il occupait à Alcatraz.
La manière dont l’enquête judiciaire s’est déroulée est décourageante selon Véronique Topize et les membres du MLF qui ont animé une conférence de presse mardi dernier. ‘No foul play’: c’est la conclusion du magistrat qui a présidé l’enquête sur le décès de Kaya. Véronique Topize et le MLF sont révoltés car ils affirment que Kaya n’est pas mort de mort naturelle. Ils expliquent qu’il ne faut pas oublier que Kaya portait 32 blessures sur le corps lorsque sa dépouille fut remise à sa famille pour les funérailles après une première autopsie qui avait été pratiquée par le Dr Surnam de la police. Le Dr Ramstein, médecin français basé à la Réunion, avait été sollicité pour une contre-autopsie. Son rapport fut rendu public le 10 mars 1999.
Le Français avait expliqué que Kaya était décédé suite à deux types de lésion intracrânienne dont l’effet est traumatique: par projection de la victime au sol et par secouement de la tête. Le Français note également que le cadavre portait plusieurs traces de violence, dont deux ecchymoses scapulaires sous-cutanées au niveau du thorax pouvant correspondre à une empoignade de la victime par les épaules permettant un violent secouement. Il est également possible, selon lui, que la victime ait été tirée par les volumineuses tresses qu’elle portait et secouée. Le Dr Ramstein a aussi relevé des lésions cutanées (griffures) et sous-cutanées ainsi que des lésions crâno-cervicales causées pas des mouvements brutaux de la tête en rotation forcée et des mouvements d’hypertension forcés du cou. Le Dr Ramstein précise que les lésions n’ont pu être causées par la victime elle-même.
Véronique Topize multiplie aujourd’hui ses actions pour que justice soit faite dans cette affaire. Le 10 décembre dernier, date de la célébration de la Journée des droits de l’homme, Véronique Topize a consigné une déposition contre les trois policiers qui étaient responsables de la cellule où était détenu Kaya. Les membres du MLF et elle veulent savoir pourquoi les trois policiers n’ont pas été suspendus de leurs fonctions et arrêtés après la mort de Kaya. Ils veulent aussi savoir pourquoi aucune charge n’a été retenue contre eux alors que Kaya était sous leur responsablité peu de temps avant son décès. Selon une analyse des différents rapports d’autopsie et médicaux faite par le Dr Ram Seegobin, il y a suffisamment de preuves pour entamer des poursuites contre les trois policiers : “Nous insistons pour que le DPP prenne ses responsabilités ”. Ils expliquent qu’une copie de l’analyse faite par le Dr Ram Seegobin sera soumise au DPP
Par ailleurs, Lindsey Collen, qui présidait la conférence de presse à laquelle étaient également présentes Rajni Lallah, Veena Dholah, Dany Marie et Véronique Topize, accuse l’État de complicité avec les trois policiers. Selon elle, un membre du ‘Police Press Office’ (PPO) avait diffusé un communiqué affirmant, à l’époque, que Kaya était “alive and well in cell” lors d’une visite de routine à 00h57 le 21 février 1999. Selon Lindsey Collen toujours, le Dr Hugh Whyte, qui avait déposé en Cour à la demande du conseiller britannique David Shattock qui était attaché à la police à cette époque, n’avait fait qu’une analyse littéraire critique du rapport du Dr Ramstein.