L.T., 44 ans, un ‘Habitual Criminal’ sévissant à Curepipe, fut arrêté le 6 février dernier alors qu’il s’était introduit dans une maison à Floréal où habite Nicole, 33 ans, une attardée. Deux jours plus tard, celle-ci assistée de sa mère, a consigné une déposition dans laquelle elle a avoué avoir été abusée sexuellement à plusieurs reprises par le suspect.
C’est un appel téléphonique qui a mis cette sombre affaire de viols au grand jour.
Il était aux alentours de 9h50 le vendredi 6 février dernier. Arlette, ouvrière dans une usine curepipienne, chômait ce jour-là. Elle faisait le ménage en compagnie de sa fille Nicole, une retardée, quand elle entendit le téléphone sonner. “J’ai été surprise car j’ai toujours demandé à mes proches de ne pas m’appeler durant la journée, étant donné que tout le monde travaille et qu’il n’y a que Nicole à la maison”, explique-t-elle. Arlette demanda à Nicole de décrocher : “Comme elle répondait, je lui ai pris le téléphone des mains. Cependant, à l’autre bout du fil, la personne avait déjà raccroché. Quelques secondes plus tard, le téléphone a de nouveau sonné et j’ai demandé à Nicole de répondre. Dès qu’elle a dit ‘Allo’, je lui ai arraché le téléphone des mains”. Une voix masculine se faisait entendre à l’autre bout du fil. “C’était un homme, il m’a dit : ‘Allo chérie, tout le monde est parti travailler? Je viens te voir, déverrouille la porte de derrière’. J’ai déguisé ma voix et je lui ai répondu ‘Oui’ afin qu’il crût que Nicole était effectivement seule”, raconte Arlette.
Sans perdre une seconde, Arlette contacta les policiers de sa localité pour les avertir du coup de fil qu’elle venait de recevoir. Elle demanda à Nicole de prévenir leur voisine au cas où l’individu se pointerait.
Vers 10h15, alors qu’elle nettoyait sa cuisine, Arlette entendit son chien, enchaîné à l’arrière de la maison, aboyer. “La porte donnant sur l’arrière-cour était ouverte. Je nettoyais quand j’ai vu L.T. entrer dans ma cuisine comme s’il était le propriétaire des lieux. Il était surpris de me voir. Je lui ai alors demandé ce qu’il faisait ici et il m’a répondu qu’il était venu voir ‘chose’ sans pouvoir me dire le nom exact. Je l’ai poussé dans un fauteuil et je ne sais pas d’où m’est venue la force de l’empêcher de s’enfuir. Heureusement que la police est arrivée à temps; elle l’a arrêté”, relate-t-elle.
Les pièces du puzzle concernant la disparition de bijoux et de denrées alimentaires commencèrent alors à s’ordonnerdans la tête d’Arlette à la suite de cette arrestation. “Quelque temps de cela, j’avais remarqué que des bijoux ainsi que des produits alimentaires avaient disparu. J’ai tout de suite fait la connexion. C’est alors que j’ai commencé à douter qu’il avait abusé de Nicole. Sans brusquer ma fille, je lui ai posé la question mais elle s’est tue”, déclare la mère. Mais deux jours plus tard, Nicole a tout avoué à Arlette : “Comme elle est une attardée, elle n’a pas la notion des jours, des dates et des heures. Elle se rappelle que la première fois qu’il est venu, il l’a frappée pour l’empêcher de crier. Ensuite, il a abusé d’elle avant de la menacer de lui faire du mal si jamais elle parlait”. Indignée et meurtrie, Arlette déclare que le handicap de sa fille n’est pas une raison pour qu’elle soit une victime d’abus sexuel. “Ce n’est pas parce que ma fille est une handicapée que cela lui (L.T.) donne le droit d’abuser d’elle”. Dans sa déposition, la jeune femme a avoué à la police qu’après chaque viol, son présumé agresseur lui demandait de prendre un bain pour effacer toute trace.
Selon Arlette, le présumé violeur avait déjà préparé son coup depuis très longtemps. Il était le voisin d’Arlette avant de déménager, il y a quatre ans de cela. “Il avait baratiné une de mes voisines en lui disant qu’il connaissait plusieurs députés qui pouvaient lui faire avoir une maison dans notre quartier. Un jour, il est venu chez moi sous prétexte de venir discuter des démarches administratives avec ma voisine qui était présente à ce moment-là. Il m’a demandé mon numéro de téléphone pour qu’après, il pût rendre une réponse à ma voisine et je le lui ai donné. Nicole l’avait vu ce jour-là. C’est pour cette raison qu’elle ne s’est pas méfiée de lui quand il s’est introduit chez moi”, regrette-t-elle.
Par ailleurs, nous avons appris que L.T., marié et père de trois enfants, a déjà été condamné dans le passé pour des délits de vol. Rencontrés, ses beaux-parents nous ont confié qu’il les avait, maintes fois, dévalisé de leur argent. “Nous n’avions consigné aucune déposition contre lui parce qu’il est notre gendre et aussi à cause de notre fille. C’est un être violent, il m’a déjà passé à tabac”, nous dit le beau-père.