Dans un acte de désespoir le dimanche 25 janvier dernier, Benjamin Fra, un maçon de 21 ans, s’est aspergé d’essence avant d’y mettre le feu. Brûlé au troisième degré, le jeune homme a rendu l’âme le samedi 7 février dernier. Le même jour, Mayarotee Nundurchand, 63 ans, est morte d’une septicémie à l’unité des soins intensifs pour grands brûlés. Elle avait été grièvement brûlée aux pieds et au ventre alors qu’elle tirait des pétards le 1er janvier dernier.
Mourir d’amour. C’est le cas de Benjamin Fra, ce jeune homme qui s’est suicidé suite à une déception amoureuse.
Selon ses proches, cela faisait quelques mois déjà que le jeune homme s’était amouraché d’une mère de deux enfants en instance de divorce. “Il était tombé amoureux d’une dénommée Jenny, une jeune femme de 21 ans qui vit séparée de son époux. Il y a trois mois de cela, elle est venue vivre en concubinage avec mon fils chez moi”, raconte Jacqueline Fra, la mère de Benjamin. Selon elle, très vite l’idylle devait tourner au vinaigre : “Mon fils était très jaloux de sa concubine. Ils n’arrêtaient pas de se disputer”.
Quelques jours avant de commettre l’irréparable, Benjamin, au cours d’une vive altercation avec sa concubine, a donné un coup de poing dans une porte vitrée : “C’était trois jours avant son suicide. Comme il s’était sérieusement blessé, il a été admis à l’hôpital et a été opéré”. Cependant, après deux jours d’hospitalisation, il a demandé l’autorisation de quitter l’hôpital. “Il avait appris que Jenny voulait le quitter définitivement, il voulait essayer de la convaincre de rester”, poursuit Jacqueline Fra, mère de six enfants, dont quatre issus d’un premier mariage. Toutefois, le couple s’est disputé à nouveau. Nous n’avons pu avoir une déclaration de Jenny car elle avait déménagé de chez Benjamin sans laisser sa nouvelle adresse.
Le lendemain du départ de sa bien-aimée, Benjamin montra des signes de désespoir. “Il s’est rendu dans la rue et tenait des médicaments et une boisson gazeuse à la main. Il disait qu’il voulait se suicider. Heureusement que son oncle est arrivé à temps pour l’en empêcher. Benjamin lui a ensuite dit que son problème était trop grave, que personne ne pourrait le résoudre”, raconte la mère. Et de poursuivre : “Quand il est entré, il est devenu violent. Il voulait que j’aille à la recherche de Jenny. Il a commencé à briser des verres et des assiettes. Comme il devenait trop violent, je me suis rendue chez ma mère qui habite à l’arrière de ma maison. J’ai cru qu’en le laissant seul, il se calmerait”.
Au départ de sa mère, Benjamin a saisi une bouteille d’essence et s’en est aspergé avant d’y mettre le feu. “J’ai un fils de 11 ans qui l’a vu mettre le feu à ses vêtements. Quand il a accouru pour nous prévenir, il était tellement traumatisé qu’il ne pouvait parler. Je suis alors sorti pour voir ce qui se passait; j’ai vu Benjamin transformé en torche vivante. J’ai essayé de circonscrire le feu mais au fur et à mesure que je jetais de l’eau sur lui, les flammes reprenaient de plus belle. Finalement, j’ai pu l’envelopper dans une couverture et le feu s’est éteint”, relate-t-elle. Le jeune homme a été admis à l’unité des soins intensifs pour grands brûlés de l’hôpital Victoria, Candos. Il a rendu l’âme après y avoir passé deux semaines.