Sarah Première est morte noyée
Après le décès tragique de Sarah Première, morte noyée dans un canal d’irrigation situé à l’arrière de sa cour à Petite Rivière le jeudi 5 février dernier, le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, demandera, lors d’une réunion prochaine avec le ministère des Services publics, que le canal longeant les habitations de cette localité soit recouvert pour prévenir une nouvelle noyade.
Ce canal d’irrigation, plus connu comme ‘Canal La Ferme’, prend son point de départ du réservoir de la Ferme pour terminer sa course sur la propriété de Médine. L’eau du canal est utilisée par la propriété ainsi que par les planteurs de la région, pour irriguer leurs plantations. Considérant que ce canal présente un danger potentiel, des habitants résidant non loin de celui-ci ont fait une demande dans le passé pour qu’il fût recouvert. “Nous avions demandé aux autorités concernées, il y a quelques années de cela, de faire recouvrir ce canal parce que nous jugeons qu’il constitue un danger potentiel. Il a déjà fait des victimes et voilà que la mort de Sarah vient s’ajouter à la liste”, nous dit un habitant qui a tenu à garder l’anonymat. Interrogé à ce sujet, le ministre Rajesh Bhagwan, qui est aussi député de cette circonscription (Beau-Bassin/Petite Rivière), répond qu’il n’y a jamais eu de demande à cet effet : “Jamais, il n’y a eu de demande pour que ce canal fût recouvert. Une demande a été faite, en décembre 2003, pour qu’il soit nettoyé; j’ai demandé à la propriété de Médine de prendre des dispositions et le nécessaire a été fait”. De plus, le ministre a annoncé qu’une rencontre sera organisée cette semaine entre les responsables de Médine, l’association des petits planteurs de la région, des officiers du ministère des Services publics ainsi que ceux de son ministère : “Nous allons trouver une solution. La solution la plus évidente, c’est de faire recouvrir la partie qui longe les habitations”.
Sarah Première était atteinte de trisomie 21 (mongolisme). Son handicap n’empêchait pas ses proches de la considérer comme une enfant normale. “Nous lui apprenions à parler. Elle était très débrouillarde même si elle était handicapée. Elle comprenait tout ce qu’on lui disait. D’ailleurs, je lui ai à maintes reprises défendu d’aller jouer au bord du canal. Je ne comprends pas pourquoi elle ne m’a pas écouté ce jour-là”, dit Joanne Tolbize, la mère. D’une voix empreinte d’émotion, elle déclare que le jour du drame, Sarah s’est réveillée aux alentours de 07h00. Après avoir réclamé du thé à sa grand-mère maternelle, Marie-Thérèse Première, elle a grimpé sur le lit pour jouer avec son frère Kendy, 10 mois. “Ensuite, elle m’a fait comprendre qu’elle allait donner son gobelet à sa grand-mère dans la cuisine. Puis, je l’ai entendue bredouiller quelques mots à sa grand-mère. Deux minutes après, je l’ai cherchée et sa grand-mère m’a dit qu’elle croyait que Sarah était dans la chambre avec moi. Nous avons alors commencé des recherches”, raconte-t-elle. C’est Jean-Claude Première, le père de Sarah, qui, en se rendant près du canal d’irrigation, a fait la découverte macabre. “Sarah flottait. On l’a transportée d’urgence à l’hôpital mais les médecins n’ont rien pu faire pour la sauver”, regrette Joanne Tolbize. L’autopsie a conclu que la fillette est morte par asphyxie due à la noyade. Les proches de la petite victime expliquent que des cactus avaient été plantés en bordure du canal - pour faire office de mur - mais que lors du nettoyage, ils ont été enlevés.