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ICAC : il faut agir

Ce qui se passe au sein de l’ICAC tourne au vaudeville. Avec autant de limogeages, autant de désaccords entre les commissaires, autant de désaveux - tant auprès des instances parlementaires que devant des Cours de justice -, de séquestration et de harcèlement allégués, on se demande s’il y a bien un pilote à bord ou si l’ICAC est passée au pilotage automatique jusqu’au crash attendu.

Avec un budget mammouth de près de Rs 100 millions annuellement, l’ICAC
devait être ce chien de garde qui traque les corrupteurs et les corrompus.
Or, qu’en est-il après la ‘teething period’ ? Payé
royalement des deniers publics pour le tenir loin de toute tentation, roulant
des berlines qui font sûrement des enviés, le trio Beekarry/Taujoo/Bissasur
déraille. D’où la pertinente remarque de Paul Berenger :
“L’ICAC coûte cher au pays “.

Créée à la va-vite pour suppléer à un ECO
devenu par trop encombrant, présentée comme l’institution
censée ‘redresse nou pays’, l’ICAC implose. Et le linge
sale ne se lave même pas en famille. Il suffit de demander le programme
dans la presse. L’un des trois commissaires, Moosa Taujoo, admet même,
dans une correspondance à ses deux autres collègues, avoir appris
certaines arrestations, qui relèvent de ses compétences comptables,
dans les colonnes des journaux. Ne parlons pas des affidavits où des
supposés manquements et des conflits d’intérêts sont
dénoncés avec force détails.

L’épisode ‘Marimar’ ne peut plus continuer, car la
farce est de mauvais goût à notre sens. On reconnaît au bon
chef la qualité de meneur d’hommes, quelqu’un qui se met
au-dessus de la mêlée et qui donne des résultats. En décrétant
d’”incompétents” ceux qu’il a envoyés
à la guillotine, Navin Beekarry a ouvert une avenue à tous ces
présumés corrompus dont les dossiers sont passés entres
les mains de l’ex-principal enquêteur, Roshi Badhain, et de son
équipe. Dorénavant, ces dossiers à charge peuvent être
attaqués devant une Cour de justice pour les rendre caducs.

L’Appointment’s Committee doit ‘act’ en ce qui concerne
les trois à la tête de l’ICAC. Le PM paraît gêné
aux entournures. Il tâtonne et laisse souvent “une dernière
chance ” au trio. La rencontre entre le président de la République
et lui, qui est également président de l’Appointment’s
Committee, cette semaine, lui a permis d’aborder le sujet en long et en
large. La décision de révoquer les trois est à l’agenda
de Paul Bérenger (voir texte plus loin), mais il est paralysé
par la réaction communalo-castéiste et redoute les conséquences
qu’une telle décision peut provoquer. Pour reprendre Dev Virahsawmy
dans l’interview qu’il nous accorde en page 8, “Paul Bérenger
ne pourra pas toucher au No 1 de l’ICAC car ce dernier est un hindou ”
et, politiquement, le PM sait qu’il laissera des plumes. Déjà
échaudé par l’épisode récent du No 7, les
manoeuvres lui sont davantage restreintes.

Entre-temps, le pays suit tous les jours un épisode de la série
ICAC. Il est essentiel que des têtes tombent. Mais pour révoquer
Navin Beekharry et ses deux autres commissaires, il faut que les trois membres
de l’Appointment’s Committee soient unanimes. Si un des trois membres
vote contre, il n’y aura point de révocation. À son retour
de Londres, Navin Ramgoolam va-t-il voter en faveur de la révocation
et aider indirectement le gouvernement et le pays dans cet imbroglio ou alors
va-t-il s’abstenir et laisser perdurer la situation qui, plus elle pourrit,
mieux elle apporte de l’eau au moulin de l’Opposition ? Il faut
agir. Et vite.

jc.dedans@5plusltd.com

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