Après quatre jours de détention dans une maison d’arrêt en Italie, Nandanee Soornack a retrouvé la liberté. Mais la patronne d’Airway Coffee n’est pas pour autant tirée d’affaire. Elle est actuellement assignée à résidence, étant sous le coup d’une notice rouge d’Interpol à la demande de Maurice. En l’absence de traité d’extradition entre les deux pays, le gouvernement mauricien a entamé des discussions diplomatiques avec les autorités italiennes en vue de faire transférer la femme d’affaires sur le sol de l’île où elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt.
La police mauricienne soupçonne Nandanee Soornack de blanchiment d’argent. À son départ pour l’Italie le 10 décembre dernier, jour des élections législatives, cette proche de Navin Ramgoolam aurait emporté des valises pleines d’argent. Le Central Criminal Investigation Department souhaite également l’interroger au sujet de son implication dans les événements survenus au campement de l’ex-Premier ministre à Roches-Noires en juillet 2011.
De leur côté, les proches de l’activiste rouge ont tenté d’obtenir du Parti travailliste qu’il certifie par écrit que celle-ci était bel et bien un membre actif de cette formation politique. Cette attestation aurait permis à Nandanee Soornack d’appuyer une demande d’asile politique en Italie, au motif d’une persécution de la part du nouveau gouvernement mauricien. Toutefois, le Parti travailliste n’a pas accédé à cette requête.
L’avocat Yahia Nazroo a aussi demandé l’annulation du mandat d’arrêt international émis contre sa cliente. La cour a refusé en précisant, cependant, que ce mandat n’est exécutoire que sur le sol mauricien. Quant à Me Raj Bhoodoo, présent aux côtés de Nandanee Soornack lors de sa comparution en cour à Parme, il a regagné l’Angleterre, son pays d’adoption, après la remise en liberté de sa cliente. Les enquêteurs mauriciens avancent que la femme d’affaires aurait également retenu les services de l’avocat Geoffrey Cox, connu comme étant un ami de Navin Ramgoolam. Affaire à suivre.