Avez-vous été au supermarché ou à la boutique du coin dernièrement ? Sûrement… Pour faire les courses du mois ou de la semaine. Parce qu’il faut bien acheter de la nourriture, des produits d’entretien, d’hygiène corporelle et plein d’autres. Vous avez donc, sans aucun doute, noté que les prix avaient encore augmenté, allant des denrées de base aux produits plus sophistiqués, que d’ailleurs beaucoup ne peuvent plus s’offrir.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire des prix, ceux de pas moins de 60 produits ont connu une hausse au cours du dernier mois dont des produits de consommation courante comme le pain, le riz, la farine, l’huile, le lait en poudre. De quoi rendre la ménagère folle d’anxiété ! Parce que son budget, lui, reste le même et qu’il lui faut faire avec. Donc comment s’y prendre avec ces denrées qui prennent sans cesse l’ascenseur et ce porte-monnaie qui chante le blues ? Un blues triste, presque désespéré…
Maintenant, quand on va au supermarché – pour beaucoup d’entre nous –, on scrute attentivement les prix, on les compare, on est à l’affût des promotions (on collectionne d’ailleurs les pamphlets promotionnels des supermarchés). Tous les moyens sont bons pour avoir tout ce dont on a besoin sans alourdir le ticket de caisse de quelques centaines de roupies. Car oui, si on ne fait pas attention, et même quand on fait attention, c’est quelques centaines de roupies en plus que nous devons débourser par mois pour faire les courses. Une roupie par-ci, 10 roupies par-là, 70 sous de ce côté et quand on additionne le tout… eh ben, on a parfois de sacrées (mauvaises) surprises !
Et au train où ça va, on n’est pas sorti de l’auberge… Les associations de consommateurs ont beau tempêter contre ces hausses des prix incessantes, les autorités assurent ne rien pouvoir y faire. Les commerçants non plus. Ils montrent du doigt le prix à l’exportation, le coût du fret, etc., pour justifier ces augmentations. Et la compétition dans tout ça ? Entre autant de supermarchés dans une si petite île, elle devrait être féroce… Il est vrai que certains semblent plus accessibles que d’autres mais est-ce vraiment le cas ? Parce que parfois, quand un produit est moins cher dans un endroit, il y en a un autre qui est plus cher également. Pour contrebalancer, forcément.
Mais quelle est la solution pour survivre à cela ? Si Maurice pouvait produire ce dont sa population a besoin, être auto-suffisant, ce serait vraiment le paradis. Hélas, tel n’est pas le cas. Il y a bien certaines choses que nous pouvons produire localement mais il y a surtout plein d’autres que nous ne pouvons pas parce qu’une petite île c’est limitée. Limitée en termes d’espace, de climat et de tout un tas de choses. Nous sommes donc dépendants des pays plus grands, plus développés, avec plus de ressources.
Même si de plus en plus de Mauriciens comprennent aujourd’hui l’importance d’avoir un petit coin de potager pour y planter quelques légumes – c’est toujours ça de gagné –, il semble que nous allons devoir subir encore longtemps le diktat des producteurs, importateurs et revendeurs des produits dont nous avons besoin au quotidien.
La maigre compensation salariale que nous pouvons espérer en janvier n’allégera qu’à peine notre perte de pouvoir d’achat. Mais encore une fois, il faudra faire avec en attendant d’autres augmentations comme celle des produits pétroliers, par exemple, qui ne devraient pas tarder. Si l’exercice du Petroleum Pricing Committee, prévu pour vendredi, a été renvoyé, il ne le sera pas éternellement. Reste plus qu’à attendre la bombe ! Et comme, on le dit si bien chez nous, à «pese néné bwar deluil» !