AH, notre joli pays arc-en-ciel ! Où toutes les communautés et les religions se côtoient au quotidien en s’efforçant de cohabiter en harmonie. Mais c’est compter sans ces «pyromanes» (pour reprendre le terme du Premier ministre) qui se permettent, de temps à autre, de mettre le feu communal aux poudres, de mettre en danger l’unité nationale. Et quand ces «metter difé» ont une plate-forme publique pour exprimer des idées incendiaires basées sur des préjugés et des stéréotypes puant le communalisme, ben là, rien ne va plus.
Parce que dans un pays abritant plusieurs communautés et religions, le respect, la tolérance, la bienveillance sont essentiels. Parce que la moindre étincelle peut déclencher un incendie. Parce que les insultes, les attaques, le mépris, les idées reçues n’ont pas lieu d’être dans une société comme la nôtre.
On veut lancer un débat sur une frange de la population ? Soit. Mais on a le devoir de le faire avec maturité, intelligence, prudence et délicatesse. Et surtout pas en sortant une série de non-sens semblant correspondre plus à des idées personnelles qu’à des études ou des faits concrets. Visant plus à diviser qu’à rassembler ou à faire avancer un quelconque débat.
Donc, que ce soit sur Facebook, dans les journaux ou dans les petites réunions politiques sectaires ou même entre nous, abstenons-nous de tenir des propos communaux, des propos haineux, de dénigrer «lezot bane» tout en encensant «nou bane». Abstenons-nous même d’y penser. Apprenons (si nous ne le savons pas déjà) à regarder notre prochain avec respect et tolérance, à l’apprécier pour ce qu’il est et pas pour ce qu’il devrait être ou ce qu’on croit qu’il est. Enlevons les œillères du communalisme, du racisme et efforçons-nous de nous ouvrir aux autres, de ne pas rester repliés sur nous-mêmes.
Oui, ce n’est pas forcément une tâche facile dans un pays où les dirigeants eux-mêmes prônent la division pour mieux régner, où le système électoral porte en lui le germe de la division, où le système public ne favorise pas l’intégration de toute la population dont une frange se sent effectivement lésée. Même si celle-ci s’évertue à démontrer qu’elle a les qualifications et les compétences requises, qu’elle veut y arriver.
Et puis, comme dans toutes les communautés à Maurice, il y a ceux qui se complaisent dans l’assistanat, qui ne veulent pas lever le petit doigt pour avancer et blâment toujours les autres pour leurs malheurs. Mais ceux-là font partie d’une minorité, ils ne forment pas l’ensemble ou la majeure partie de la bande. Heureusement.
Et heureusement aussi que les «pyromanes» ne sont qu’une petite poignée, sinon bonjour les dégâts. Parce que tout peu nombreux qu’ils sont, ils sont capables de mettre à mal l’unité du pays. Heureusement encore, une grande partie de la population sait réagir avec maturité, avec recul à ces tentatives de division. Car elle sait, elle, de quoi il en retourne et à quoi s’en tenir. Parce qu’elle n’a pas de hidden agenda ou de pensées communales insensées. Elle veut juste vivre avec ses pairs le plus harmonieusement possible.
Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas le droit de condamner et de dénoncer cette façon de penser qui fragilise davantage notre tissu social. Au contraire. Et il serait plus que souhaitable que les autorités sévissent une fois pour toutes contre ces incendiaires qui représentent un danger pour l’unité nationale.