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Pour 20 sous de plus…

C’est révoltant, diront certains. Ce n’est rien, diront d’autres. Après tout, 20 sous de plus ou de moins, qu’est-ce que ça change ? Eh ben, il y en a pour qui ça fait une sacrée différence. Parce que pour eux, chaque 20 sous compte et qu’un 20 sous + un autre 20 sous + un autre 20 sous et ainsi de suite = plusieurs roupies. Et quand ce 20 sous de plus concerne une denrée aussi basique que le pain maison – qui passe de Rs 2,50 à Rs 2,70 – et qu’une famille de quatre personnes en achète environ cinq à six par jour, ça fait tout de même une petite somme en plus à débourser chaque mois.

Une petite somme qui vient se rajouter à diverses autres petites sommes, car les produits de base ou autres ne cessent d’augmenter au fil des mois. Parfois de quelques sous, parfois de quelques roupies. Mais quand on additionne le tout, on peut avoir un choc. Surtout si notre porte-monnaie n’est pas très fourni. Si nous venons d’une famille modeste qui peine à joindre les deux bouts ou d’une famille moyenne avec plusieurs enfants.

Récemment, l’Association pour la protection des consommateurs, présidée par Suttyhudeo Tengur, révélait que le coût de la vie avait augmenté de 20 % entre janvier et avril 2012, ce qui équivalait à environ Rs 600 de plus par mois pour un foyer modeste. Ce n’est pas une somme négligeable quand on sait qu’à côté, il y a toutes les autres dépenses liées au ménage : loyer, dans certains cas, électricité, eau, transport – trois services dont les prix ont augmenté il n’y a pas longtemps – etc., etc.

Et dans bien des cas, il y a aussi le remboursement des emprunts pour l’achat d’un terrain ou d’une maison ou la construction de celle-ci ou encore l’acquisition d’une voiture. Car force est de constater qu’à Maurice, comme le salaire suit rarement le coût de la vie, beaucoup se voient obligés de prendre des loans pour réaliser leurs projets.

Mais revenons au pain, produit de base essentiel, qu’il soit maison, rond, baguette ou moule. Nous en mangeons tous, ou presque, au moins une fois par jour. Et vendredi, le Conseil des ministres a donné son aval à l’augmentation du prix de cette denrée – 20 sous pour le pain de 100 g et 40 sous pour celui de 200 g, à titre d’exemple. Sauf que, comme le font remarquer les associations de consommateurs, «il n’y a pas eu de changement concernant le coût de la farine».

Donc, pourquoi cette hausse ? Les boulangers, eux, la justifient par d’autres hausses : celles du prix de l’eau, de l’électricité, des intrants… Comme quoi, tout le monde est touché par les augmentations, même les commerçants qui les font alors passer à leurs clients. Faut bien vivre, n’est-ce pas ? Mais à force, pour certains, ce n’est plus une vie. C’est un enfer où on passe son temps à tirer le diable par la queue.

Et que fait le gouvernement ? Il y a bien des subsides sur certains produits comme le gaz, le riz ration et la farine mais cela ne suffit pas. Selon Suttyhudeo Tengur, cette augmentation constante du coût de la vie est grandement due au fait que nous exportons presque tous nos produits. Il prône l’autosuffisance alimentaire pour enrayer cette hausse… Pourquoi pas ? Le gouvernement devrait faire plus dans ce sens. Encourager la production locale, donner des incentives à ceux qui veulent se lancer, les encadrer. Cela résoudrait, en partie, le problème du coût de la vie… Parce que là, avec des 20 sous de plus par-ci et des Rs 20 de plus par-là constamment, on n’est pas sortis de l’auberge.

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