Dans toute nouvelle relation, les deux apprennent à se connaître et passent par une période d’adaptation. Commencer à vivre ensemble dans la vie quotidienne nécessite que les deux partenaires aient la capacité de prendre leur place et de s’affirmer, tout en ayant l’ouverture nécessaire pour accepter, ce qui est différent chez l’autre.
Cette période d’adaptation de chez un nouveau couple se vit à plusieurs niveaux de la relation : partage des tâches et des rôles dans la maison, gestion financière, maintien de la vie sociale sur le plan individuel, relation avec la famille et la belle-famille, etc.
La vie sexuelle étant une partie importante de la vie conjugale, elle nécessite également une période d’adaptation l’un à l’autre. Avant de se rencontrer, les deux avaient chacun leur histoire personnelle avec leurs expériences propres. Ils ont pu vivre d’autres relations amoureuses et sexuelles avec des partenaires qui ont pu être tout à fait différents des précédents ou au contraire, très similaires. Nous pouvons donc facilement être amenés à comparer notre nouveau partenaire au précédent. Nous pouvons être heureux de ce que nous découvrons, nous pouvons aussi être déçus et parfois il y a un peu des deux…
Regardons ensemble un exemple pour illustrer l’adaptation que peut nécessiter l’arrivée d’un nouveau partenaire dans notre vie.
Alicia n’était pas heureuse avec Michael. Elle sentait qu’il ne s’intéressait à elle que pour le sexe. Il n’était pas à l’écoute de ses besoins. Il n’était pas attentionné ni affectueux. Lorsqu’il lui démontrait de l’affection, c’était parce qu’il voulait du sexe. Ses avances sexuelles étaient toujours les mêmes. Il ne prenait pas le temps de la caresser dans son ensemble et allait directement au but en lui caressant les seins ou les fesses. Il y avait peu de préliminaires et il passait rapidement à la pénétration. Elle se sentait désirée et désirable sexuellement mais elle ne se sentait pas aimée pour ce qu’elle était comme personne.
Elle est maintenant avec un partenaire tout à fait différent. Celui-ci, Peter, est au contraire très attentionné et affectueux et il fait même passer ses besoins à elle avant les siens. Elle n’est pas habituée d’être avec un homme si respectueux, ce qui la déroute un peu. Son approche amoureuse est basée sur un temps d’intimité de qualité au cours duquel un long moment est consacré à s’embrasser et à se caresser. Il ne lui fait jamais d’avances sexuelles directes et n’exprime pas son désir en dehors des relations sexuelles, par timidité, comprend-elle. Cet homme aime faire l’amour pendant des heures et il est friand de l’amour oral. Il adore lui faire le cunnilingus. Sa satisfaction à lui dépend de sa satisfaction à elle. Il aime aussi la fellation. Mais elle n’est plus habituée à cela car elle ne faisait plus de fellation à son dernier partenaire. Ses nombreuses frustrations avaient pour effet qu’elle n’avait plus envie de lui faire plaisir. La pénétration, c’est autre chose. Elle sent que Peter n’érotise pas autant la pénétration que le sexe oral.
En fait, elle le sent moins confiant et moins expérimenté que Michael à ce niveau. Michael avait une érection juste à la regarder ou au moindre toucher. Elle le sentait «mâle» lorsqu’il la pénétrait et avec les années, il avait acquis de bonnes habiletés dans l’art de la pénétrer tant au niveau de ses mouvements que de son contrôle éjaculatoire. Elle retirait du plaisir avec lui lors des pénétrations. Elle avait appris avec les années comment bouger lors des pénétrations et comment aller retirer son plaisir vaginal. En plus, elle était excitée par son côté mâle. Par contre, elle ne se sentait pas totalement satisfaite avec lui car il ne répondait pas à ses autres besoins affectifs, sensuels et sexuels. Par conséquent, elle n’avait pas toujours envie de faire l’amour avec lui et elle n’aimait pas chacune de leurs relations sexuelles. Elle en retirait du plaisir seulement certaines fois où elle avait un peu plus de libido et les fois où elle se sentait plus «sexuelle».
Les érections de Peter ne se manifestent pas aussi spontanément que celles de Michael. Elle doit le stimuler manuellement ou avec sa bouche pour que son pénis se rigidifie complètement. Parfois, il perd son érection en cours de route et une nouvelle stimulation est requise. Lorsqu’il la pénètre, elle le sent maladroit. Ses mouvements de pénétration ne lui permettent pas de bouger de la manière qu’elle était habituée pour aller chercher son plaisir. De plus, il lui arrive souvent que son érection diminue pendant la pénétration, ce qui fait prolonger encore davantage la durée de la rencontre sexuelle puisqu’il a besoin de stimulations supplémentaires. Au bout du compte, elle se retrouve parfois à ressentir des irritations vaginales conséquentes aux longues pénétrations, car Peter tarde souvent à éjaculer et parfois il n’arrive pas à cet aboutissement orgasmique.
Peter a tendance à se rabaisser au niveau de ses performances sexuelles et Alicia sent bien que ça l’affecte dans sa masculinité et dans sa confiance en lui. Avec lui, elle se sent comblée sur le plan amoureux et n’a jamais eu d’aussi fortes jouissances grâce à son «savoir-faire» avec la stimulation orale et manuelle de son clitoris. Mais elle se sent quand même un peu frustrée sexuellement malgré tout. Elle se sent un peu honteuse de penser ça puisqu’il en fait tant pour elle. Mais d’autre part, elle se sent un peu en manque du plaisir vaginal qu’elle vivait avec Michael. Même si ses petits commentaires sexuels, de temps en temps, l’irritaient car elle se sentait comme un objet de consommation sexuelle, mais quelque part, ça la stimulait de se sentir désirable sexuellement.
Elle sait qu’elle ne se sentirait pas comme un objet de consommation avec Peter car avec lui, elle se sent vraiment aimée et appréciée. N’empêche qu’elle commence aussi à trouver que la durée de leurs activités sexuelles est un peu trop longue. Il lui en donne tellement sur le plan de l’intimité sexuelle, que c’est même un peu trop pour ses besoins. Elle ne sait pas trop comment s’y prendre avec Peter pour aborder le sujet car elle a peur de le froisser. Il est si gentil avec elle qu’elle ne voudrait pas lui faire de la peine ou qu’il se sente rejeté. De plus, elle ne veut pas qu’il se rabaisse encore davantage au niveau de ses aptitudes sexuelles. Que devrait-elle faire?
À suivre…