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Muzzammil Shaikmamode, 27 ans, meurt asphyxié par des haltères - Ses parents, effondrés : «Kouma nou pou fer san li» ?»

Sabilah et Mansoon Shaikmamode sont bouleversés d’avoir perdu leur fils unique.

À l’aube de ses 28 ans, Muzzammil Shaikmamode a perdu la vie dans des circonstances tragiques. Le dimanche 12 février, il faisait de la musculation chez lui lorsque les haltères lui ont bloqué la voie respiratoire, l’asphyxiant. Sabilah et Mansoon, ses parents, sont anéantis. Ils témoignent. 

Il a toujours été un mordu de sport. Depuis plusieurs années, Muzzammil Shaikmamode, un habitant de Quartier-Militaire, maintenait sa condition physique en faisant de la musculation. Pendant un bon moment, son emploi du temps lui permettait de s’entraîner à la gym mais plus récemment, ses obligations professionnelles l’auraient contraint à annuler son abonnement. «Il ne pouvait plus s’y rendre aussi régulièrement et a commencé à s’entraîner à la maison», explique Sabilah, sa mère. Ainsi, il y a tout juste quelques mois, il avait demandé à Mansoon, son père, de lui acheter un appareil de musculation. Depuis, le jeune homme passait le plus clair de son temps libre dans la salle de sport aménagée dans une pièce, au premier étage de son domicile, en attendant d’obtenir une réponse pour un nouvel emploi dans son domaine de prédilection, l’informatique.

 

C’est ainsi que le dimanche 12 février, comme d’habitude, Muzzammil Shaikmamode s’entraînait chez lui. «Mon époux m’a expliqué que notre fils avait commencé à s’entraîner à l’étage vers 15 heures. Il est descendu 50 minutes pour remplir sa bouteille d’eau et a croisé son père au rez-de-chaussée. Mon époux dit lui avoir demandé de s’arrêter, de faire une pause, et il lui a répondu qu’il avait bientôt terminé», relate Sabilah. N’ayant pas de nouvelles, dix minutes plus tard, Mansoon a alors tenté de joindre son fils sur son cellulaire pour lui demander de descendre mais il n’a pas décroché, poursuit la mère de famille. «Quand il est monté, il l’a trouvé inconscient sur le banc, le cou coincé sous la barre d’haltères, qui lui bloquait la voie respiratoire», s’émeut Sabilah.

 

Paniqué, le premier réflexe de Mansoon a été de le libérer de la barre d’haltères. Il lui a aspergé le visage d’eau mais n’a eu d’autre choix que d’alerter les voisins pour de l’aide car le jeune homme ne réagissait pas, confie notre interlocutrice. «Ils ont vérifié son pouls et ont constaté qu’il n’en avait pas. Nous avons ensuite demandé à un médecin de la localité de venir immédiatement. Celui-ci lui a fait un massage cardiaque, du bouche-à-bouche mais il ne réagissait toujours pas. Il nous a dit que c’était trop tard», raconte péniblement Sabilah.

 

Refusant de croire que son fils l’a quittée dans de telles circonstances, Mansoon a préféré le conduire à l’hôpital Bruno Cheong pour un deuxième constat. Mais le médecin des lieux n’a pu que confirmer son décès. Une autopsie a attribué sa mort à une traumatic asphyxia.

 

Selon ses parents, le jeune homme, benjamin d’une fratrie de deux enfants, avait des projets plein la tête. «Li ti deza ena so lakaz, so loto. Il espérait d’abord se stabiliser financièrement avant de rencontrer quelqu’un et se marier», confie sa mère. Mis à part le sport, le plus grand passe-temps de Muzzammil Shaikmamode, qui aurait fêté ses 28 ans cette année, était d’aller faire des virées en voiture pour se changer les idées. «Li ti kontan roule, promne. Sinon, le reste du temps, il était avec nous, à la maison, devant la télé.»

 

Son père, anéanti, ne tarit pas d’éloges sur lui : «Nous avions beaucoup de projets pour lui. Limem ti poto lakaz-la. Li ti pe amenn nou partou. Dan gramatin li kit so mama travay, li amenn mwa la fwar, nou ti pe lav loto ansam. Li pa ti ena move frekantasyon, li ti kontan rann servis. Zame nou pa finn gagn okenn problem avek li. Aster, li nepli la, kouma nou pou fer san li ?»

 

Le couple ne cesse de se demander comment un tel drame a pu survenir. «Zame li pa finn gagn okenn aksidan ou blese ar sa masinn-la. Eski linn gagn enn kramp dan sa ler-la ? Parfois, quand j’étais à la maison, il me demandait de me tenir derrière lui pour l’aider en cas de difficulté mais il a toujours pu se débrouiller. Nous ne nous serions jamais douté que cela aurait pu prendre une telle tournure un jour», se désole Sabilah.

 

Les funérailles du jeune homme ont eu lieu le lundi 13 février.