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Bagarre au Champ-de-Mars après la 19e journée de courses - Des turfistes malmenés par des «handlers» : le PTP et la MTC se rejettent le blâme

«Mo pasion se lekours, tou le wiken mo ale, zame mo pa rate, mo ena enn lamour pou seval.» Dixit le turfiste Vinesh Rughoodass qui s’est retrouvé avec un oeil au beurre noir, la lèvre fendue et le visage tuméfié au terme de la 19e journée de courses aux Champ-de-Mars le samedi 29 juillet. Cela, après avoir été malmené par un handler et des gros bras ; un incident qui a été filmé par des témoins et qui a fait le tour des réseaux sociaux. 

Le handler serait entré dans une colère noire et aurait agressé cet homme de 37 ans après que ce dernier a élevé la voix parce qu’il n’avait pas apprécié les violents coups de fouets donnés au cheval Special Force, retiré de la dernière course un peu plus tôt à cause de son comportement violent.

 

S’il a réagi ce jour-là, raconte Vinesh Rughoodass, encore sous le choc, c’est «parski ti pe fer dominer ar zanimo san defans. Monn dir zot li pa korek fer koumsa avek enn zanimo». Le handler lui aurait alors répondu sur un ton menaçant : «Ki to pe dir ? Nek atann, mo pou retourne la.» Après avoir déposé l’animal dans l’écurie, il serait revenu à la charge pour injurier et tabasser le trentenaire. «San mo atann, monn gagn enn kalot. Apre bann lezot dimoun inn vini inn koumans tap mwa.»

 

Lorsque d’autres turfistes sont intervenus pour ramener le handler à la raison, il se serait davantage énervé et les aurait agressés, aidé de gros bras. «Monn gagn koutpwin ek enn kout elmet dan mo lizie ek dan mo labous. Mo pa ti pe trouve akoz disan ti fann dan mo lizie, mo ti pe trouv som», relate Vinesh Rughoodass. Le handler lui aurait ensuite demandé de lui présenter des excuses et il s’est, dit-il, exécuté. Après son agression, il s’est rendu à l’hôpital Jeetoo, où il a obtenu un PF 58, et a ensuite porté plainte au poste de police de Pope-Hennessy. Un autre turfiste, également agressé, a même dû être hospitalisé.

 

Depuis ces incidents, le People’s Turf PLC (PTP) et le Mauritius Turf Club (MTC) se se rejettent le blâme par communiqués interposés. Si la PTP a réagi rapidement suite à la rixe sanglante de samedi dernier, force est de reconnaître que l’unique organisateur des courses s’est montré bien avare en termes de détails distillés au public. Il fait ainsi état d’une altercation «between the handlers of the PTP and the security/bouncers paid by the MTC who were interfering with the handling of the horse Special Force».

 

Et pourtant, il y avait matière à s’épancher quand on sait que tout est parti d’une discussion animée entre les handlers, plus particulièrement celui chargé de ramener à l’ordre de façon musclée le caractériel coursier de l’écurie Nagadoo, et quelques membres du public. Il n’en fallait pas plus pour sortir le MTC de son mutisme. Par le biais de son propre communiqué non-équivoque, le club bicentenaire vient remettre les choses en perspective car, de son point de vue, les propos de PTP ne sont ni plus ni moins que des allégations mensongères et diffamatoires à l’encontre du MTC. «La PTP ment encore aujourd’hui de façon éhontée dans le but de faire porter le chapeau au MTC, alors que nous n’y sommes pour rien.»

 

Le club de la Rue Eugène Laurent va même plus loin car il estime que son rival cherche tout le temps une échappatoire pour se dédouaner de son «inaptitude à organiser sainement et sereinement les courses au Champ-de-Mars». Au sein du club, on soutient que c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il n’y a pas eu de réaction officielle de la part de la PTP suite à cette réponse du berger à la bergère, si ce n’est que la PTP assure, dans sa dernière publication, qu’elle «donnera suite aux incidents de la semaine dernière, car elle ne tolère aucun acte de violence avant, pendant et après une journée de courses. Elle prendra des décisions qui s’imposent».

 

Ce qui a choqué plus d’un encore plus, c’est que l’individu ayant injurié et malmené Vinesh Rughoodass est un membre des forces de l’ordre, alors que les Standing Orders de la police indiquent qu’aucun public servant n’a le droit d’effectuer un deuxième travail. De plus, ce policier, apprend-t-on, a récemment été transféré à la Special Mobile Force (SMF) après que son numéro de téléphone a été retrouvé sur les relevés téléphonique de Vimen Sabapati, appréhendé pour trafic de drogue allégué récemment.

 

Si pour l’heure le policier n’a pas encore été inquiété, il risque bientôt de faire face à des sanctions disciplinaires. Quant à Vinesh Rughoodass, il s’est aussi rendu à la Central Criminal Investigation Department (CCID) ce jeudi pour donner son statement et confirmer qu’il est bien celui qui figure sur les vidéos ayant circulé. Il compte sur les autorités pour prendre les sanctions qui s’imposent à l’encontre de ses assaillants. L’enquête se poursuit.

 

Elodie Dalloo & Didier Simanarain