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Kelly Douce, 41 ans, tabassé à mort à cause d’une dette impayée - sa mère Antoinette : «Li pa ti merit enn lamor koumsa»

Antoinette place toute sa confiance en Dieu pour que justice soit rendue à son fils.

Il a été roué de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive. Anthony Kelly Douce, un habitant de Petite-Pointe-aux-Piments âgé de 41 ans, n’a pas survécu après qu’il a été tabassé dans sa localité par Mervin Dabou, un jeune de 24 ans. Cette agression mortelle aurait pour toile de fond un règlement de comptes à cause d’une dette impayée de Rs 3 000 mais la police n’écarte pas la possibilité qu’une affaire de drogue serait liée au drame. Le cœur lourd, Antoinette, la mère de la victime, se confie.

«Toulezour mo garson ti avek mwa dan mo lakaz. Enn sel kout li finn kit mwa linn ale.» C’est le cri du coeur d’Antoinette, une mère brisée et meurtrie, après que son fils Anthony Kelly Douce, âgé de 41 ans, a été arraché à la vie tragiquement. Tabassé par un autre individu à quelques mètres de leur domicile à Petite-Pointe-aux-Piments, il n’a pas survécu aux violents coups qui lui ont été infligés ; une agression qui aurait pour toile de fond un règlement de comptes à cause d’une dette impayée. Le même jour, le suspect Mervin Dabou, âgé de 24 ans, est passé aux aveux pour son crime. S’il affirme que la dispute aurait éclaté à cause d’une somme de Rs 3 000 qu’il aurait remise au  quadragénaire pour acheter des pièces pour sa moto, les enquêteurs explorent également la piste d’une dette liée à la vente de drogue. La brigade criminelle de Trou-aux-Biches, qui a pris le relais dans cette affaire, poursuit son enquête.

 

Célibataire et sans enfant, Kelly Douce était le cadet d’une fratrie de quatre enfants. Il vivait avec sa mère non loin de la chapelle St-Jean-Marie Vianney, à Petite-Pointe-aux-Piments. Selon celle-ci, «il n’avait pas d’emploi fixe. Li ti pe batt batte kot li ti pe gagne», mais la maçonnerie avait toujours été son domaine de prédilection. Lorsqu’il avait du temps libre, le quadragénaire rencontrait régulièrement ses amis pour une partie de pétanque ; son unique passion. «Li ti enn dimoun trankil. Li pa ti kontan rod lager avek personn. Li pa ti kontan diskite. Li ti enn dimoun ki ti kontan rest dan so kwin, ki ti bien personel ek ki ti kontan rann servis tou dimoun», poursuit Antoinette. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’elle s’interroge encore sur les raisons ayant pu conduire à son décès tragique le dimanche 25 août.

 

Notre interlocutrice raconte que le jour fatidique, dans l’après-midi, elle faisait la cuisine lorsqu’un ami de son fils s’est présenté chez elle, l’air paniqué. «Linn dir mwa :“Pa kone kisana inn bat Kelly, linn tonbe, mo krwar ou bizin amenn li lopital.”» Elle ne lui a pas posé plus de questions : «Monn tegn dife lor gaz, monn degaze al gete.» À ce moment-là, le quadragénaire gisait inconscient dans le terrain en friche situé à seulement quelques mètres de leur maison. «Ti ena enn lot kamarad mo garson ki ti pe trap li pou esay lev li. Ti ena disan kot so lalev ; dan leta li ti ete, mo ti fini kone ki li bien grav. Li ti koumadir enn dimoun ki pou ale mem», lâche-t-elle d’une voix tremblante. Les minutes suivantes, plusieurs amis de Kelly Douce sont arrivés pour essayer de lui donner les premiers soins. «Lorsque son ami a senti qu’il avait le pouls très faible, il m’a dit qu’il faudrait le conduire à l’hôpital de toute urgence.»

 

Coups de poing au visage

 

Comme le véhicule du SAMU tardait à arriver, c’est finalement un proche de la famille qui s’est chargé de conduire le quadragénaire à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses. «Lorsque nous sommes arrivés sur place, les médecins l’ont immédiatement examiné. Malheureusement, ils n’ont pu que constater son décès. Je pense que mon fils avait déjà rendu l’âme lorsque nous étions en chemin», se désole Antoinette. L’autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, a attribué son décès à une traumatic subarachnoid hemorrhage. Son cas a ensuite été référé à la police.

 

C’est grâce à un informateur que l’équipe de la Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU) de la division Nord a pu remonter jusqu’à l’individu ayant agressé mortellement Kelly Douce. Le suspect Mervin Dabou, également connu sous le nom de Bawani, a été interpellé dans les parages d’Arsenal le même jour. Cet habitant de Roche-Bois connu des services de police a ensuite été livré aux enquêteurs de la brigade criminelle de Trou-aux-Biches. Informé de ce dont il est soupçonné, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il déclare, cependant, n’avoir jamais voulu tuer la victime. Durant son interrogatoire, il a expliqué que la dispute serait survenue à cause d’une histoire d’argent. Il aurait, dit-il, remis la somme de Rs 3 000 au quadragénaire dans le passé pour qu’il lui fournisse des pièces pour sa moto mais ne les aurait jamais reçues.

 

Le jour fatidique, il aurait rencontré la victime dans la matinée pour lui demander de lui remettre lesdites pièces ou l’argent qu’il lui avait donné. Celui-ci lui aurait promis de rembourser sa dette un peu plus tard. Cependant, lorsqu’il l’a à nouveau rencontré dans l’après-midi, Kelly Douce lui aurait répondu qu’il ne le rembourserait pas, tout en l’injuriant. Dans une colère noire, il lui aurait ainsi infligé plusieurs coups de poing au visage jusqu’à ce qu’il s’écroule. «Li ti ankor vivan kan monn ale», insiste Mervin Dabou.

 

Une montagne de questions taraude Antoinette. Le cœur qui saigne, ne contenant plus ses larmes, elle se demande : «Kouma dimoun kapav azir koumsa ? Kouma zot kapav tir lavi zot prosin koumsa ?» Elle garde l’espoir que la «lazistis pou fer so travay». Révoltée, en colère, Antoinette poursuit : «Mo kone mo zanfan pa merit enn lamor koumsa. Nou tou ena nou defo, personn pa parfe, me nou pa kapav tir lavi enn dimoun. Pou nanye sa garson-la inn tir lavi mo piti.» Bien qu’elle reconnaisse que son fils a déjà eu des démêlés avec la justice, dit-elle, «zame li ti pou ariv staz al pran kas avek dimoun ou kokin kikenn».

 

Elle assure qu’il se tenait tranquille après avoir obtenu la liberté conditionnelle suivant son arrestation en 2022 en possession de 9,5 grammes d’héroïne et d’une somme de Rs 26 500, soupçonnée de provenir de la vente de drogue. Fervente croyante, Antoinette place toute sa confiance en Dieu pour que justice soit rendue à son fils. «Mo enn zanfan Bondie. Mo mars avek Bondie. Mo Bondie inn fini pran mo ka. Mo pou atann pou gete ki pou arive. Mo gagn boukou soutien dan la priyer. Se mo Bondie ki pou fer lazistis pou mo garson.»

 

Le suspect Mervin Dabou a comparu devant le tribunal de Pamplemousses ce lundi 26 août. Une accusation provisoire de meurtre a été logée contre lui. La police ayant objecté à sa remise en liberté, il a été reconduit en cellule jusqu’à sa prochaine comparution, prévue pour ce lundi 2 septembre. Il est défendu par l’avocate Tisha Shamloll.