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Unis contre la drogue : une campagne qui fait des vagues

Plusieurs ateliers ont eu lieu dans les écoles autour du programme antidrogue.

Du jamais vu, disent certains. C'est inutile, arguent d’autres. Ils parlent de la campagne de sensibilisation lancé par le Bureau du Premier ministre s’intitulant «Unis contre la drogue». L’objectif : prévenir la consommation de la drogue en communiquant davantage sur ses dangers. Mais cette campagne suscite pas mal de polémiques, même si au niveau du gouvernement, on affiche la fierté la concernant.

«Il faut que tout un chacun s’engage, pas seulement l’État ou la police, mais surtout les jeunes qui sont des cibles faciles…» C’est en ces termes que la ministre de l’Éducation Leela Devi Dookun-Luchoomun s’est exprimée au collège Maurice Curé, le 15 août, lors d’une autre étape de la campagne «Unis contre la drogue», initiée par le Bureau du Premier ministre. Les élèves de l’établissement ont, d’ailleurs, eu des ateliers de réflexion autour des sujets correspondants à ce fléau qui touche de plus en plus de jeunes. «Quand j’échange avec ces jeunes, j’ai beaucoup d’espoir et si zot kapav resezi zot ek ed lezot, se enn gran pa an avan. La campagne du Premier ministre est bien lancée et il a d’ailleurs dit qu’il rencontrera les parents aussi dans le cadre de cette campagne», a souligné la ministre de l’Éducation.

 

En effet, dans le cadre de cette campagne, un premier programmé nommé Get Connected est déjà en bon train pour les élèves de Grade 10, et en 2024, c’est le programme Rebound pour les Grade 12 qui sera mis en place. «Nous disons toujours à la jeunesse qu’il faut qu’elle montre sa résilience. Et à travers la réflexion avec les autres et la panoplie de programmes que nous avons mis en place, cela est faisable. Cela revitalisera non seulement ces éléments que nous voulons voir chez les jeunes mais accroîtra aussi cette résilience. D’ailleurs, c’est tellement facile de se laisser tenter, c’est pourquoi, il faut apprendre aux jeunes à dire non en développant la confiance en soi et la capacité à discerner entre ce qui est bien ou pas», a déclaré Leela Devi Dookun-Luchoomun.

 

Si le gouvernement semble croire dans cette démarche, pour certaines personnes, à l’instar de Bruneau Laurette, celle-ci n’a aucune crédibilité. «On voit ce slogan “Unis contre la drogue” partout depuis quelque temps. On se demande si c’est une réalité ou un moyen d’embêter les gens à la veille d’une élection», avance le membre de One Moris et aussi citoyen engagé, dans une vidéo mise en ligne le lundi 21 août. Il fait un bond dans le passé pour étayer ses arguments : «Si je fais l’historique depuis 2014, nous avons entendu les propos de Peroumal Veeren quand il a affirmé avoir financé la campagne du gouvernement au no 8. D’ailleurs, il y a eu une enquête à ce sujet mais il n’y a eu aucune retombée. Et il avait même dit haut et fort que c’est notre Premier ministre lui-même qui a lancé la drogue dans le pays ! Y a-t-il eu une quelconque enquête à ce propos ? Non ! Mais si demain, il y a des telles allégations à votre sujet, vous vous retrouverez emprisonné avant même que l’enquête ait lieu.»

 

Aucune crédibilité

 

Ne mâchant pas ses mots, il cite aussi l’affaire Deodany où un Adviser du ministre Joe Lesongard avait été declarant pour une bonbonne de gaz qui contenait de l’héroïne, le silence radio autour de l’Eco Deer Park où des raves parties sont organisées ou encore l’affaire tractopelle. «Je laisse à la population le soin de réfléchir par elle-même depuis quand toute cette mascarade a lieu. Et pourquoi, subitement, le Premier ministre et son gouvernement sortent de leur sommeil à la veille d’une élection générale ? Est-ce parce que le terrain est glissant pour eux ? Ou bien, il y a trop de magouilles et en agissant ainsi, ils veulent détourner l’attention. Ou alors, parce que ce gouvernement souhaite redorer son blason car il a perdu toute sa crédibilité. Donc, avant de nous unir pour combattre la drogue ou les trafiquants, il est important de se poser ces questions. Mais surtout, que les Mauriciens ne se laissent pas berner par ce gouvernement constitué de loups déguisés en moutons. Et à la jeunesse mauricienne, je dis ceci : vous avez l’intelligence et le discernement, ne vous laissez pas avoir», a déclaré Bruneau Laurette.

 

Quant à Ally Lazer, président de l’Association des travailleurs sociaux, il voit tout cela comme étant «enn stratezi labous». «Le combat contre la drogue, c’est une bataille que je mène depuis des années sur le terrain en tant que travailleur social, au risque de ma vie. Aster vinn dir pe kas lerin trafikan ou “Unis contre la drogue” ; se zis enn stratezi labous. Car les cadavres des victimes de la drogue entrent toujours dans nos cimetières. Et quand on voit le cas de Franklin, on dirait plutôt ki pe kares lerin trafikan», s’insurge le travailleur social depuis 40 ans.

 

Il ajoute, révolté : «Tout récemment, on a vu la saisie de Rs 77 millions de drogue et dans ce même quartier le lendemain, c’était la foire des drogues. Il y a eu une descente de la police que je qualifie de show off car il n’y a eu aucune interpellation ou arrestation. Depuis 20 ans, les Nations Unies nous décernent la médaille d’or pour la consommation de l’héroïne alors que ce n’est pas produit chez nous et depuis peu, nous avons une nouvelle médaille d’or qui est celle de la consommation de la drogue synthétique. Pour être sur le terrain depuis toute ces années, je peux dire que j’ai vu seulement des actions “Panadol”. Il n’y a jamais eu une réelle volonté politique de combattre ce fléau», conclut Ally Lazer, pessimiste. Il ne semble pas croire en de telles actions, seulement en celles qui se mènent jour après jour sur le terrain par ceux qui sont vraiment engagés dans la lutte contre la drogue.