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Un taximan meurt dans un centre de désintoxication à Eau-Coulée - Salim Parmessur : «Li difisil aksepte ki mo frer Nadeem inn mor ek bate»

Les circonstances entourant le décès de Nadeem Parmessur (photo) sont révoltantes. Les proches de ce taximan de 48 ans ne digèrent toujours pas sa mort tragique. «Li difisil aksepte ki mo frer Nadeem inn mor ek bate. Li ti admet dan sa sant-la pou gagn swin. Li pa merit enn lamor koumsa», s’insurge Salim. Son jeune frère a rendu l’âme après avoir été roué de coups dans un centre de désintoxication privé qui se trouve à la rue Lapeyrouse, à Eau-Coulée. Le rapport d’autopsie indique que cet habitant de Pailles a succombé à un «shock due multiple injuries». La police a procédé à quatre arrestations dans cette affaire. 

Les suspects font tous l’objet d’une accusation provisoire de «murder» et sont en détention. Il s’agit d’Altaf Mahamoodally, 29 ans, un habitant Pont-Lardier, de Muzaffar Beeharry, un boucher de 28 ans habitant l’Escalier, de Shezaad Cheeckoory, un habitant de Camp-Fouquereaux de 34 ans, et de Nawaz Ozeer, un Police Cook de 31 ans habitant Camp-de-Masque.

 

Les faits remontent au samedi 17 août. Ce jour-là, la police s’est rendue au Awaken Centre, à Lapeyrouse, Eau-Coulée, vers 15h20, suivant une requête. Sur place, les policiers ont retrouvé un homme inconscient dans une pièce au rez-de-chaussée du centre. Il s’agissait de Nadeem Parmessur. Selon les premiers éléments de l’enquête, le taximan était allongé sur le dos. Il portait des sous-vêtements bleus et un polo-shirt marron. Les policiers ont aussi constaté qu’il avait plusieurs blessures qui saignaient sur plusieurs parties du corps. Il était déjà rigide. La pièce où il se trouvait était bizarrement en ordre. L’enquête a révélé qu’il y avait plusieurs matelas à l’étage. Mandé sur place, le personnel du SAMU n’a pu que constater son décès. La police a procédé à l’arrestation des quatre suspects sur place peu après. 

 

Après avoir effectué un premier recoupement d’informations, les enquêteurs ont eu vent qu’un habitant de Terracine, à Souillac, dirige ce centre de réhabilitation réservé à des toxicomanes. Le défunt et ses quatre présumés agresseurs y séjournaient. Âgé de 35 ans, le directeur du centre ainsi qu’un électricien de 27 ans, habitant Pailles, ont été longuement interrogés ce jour-là avant d’être autorisés à rentrer chez eux. Altaf Mahamoodally a retenu les services de l’avocat Assad Peeroo. Muzaffar Beeharry a, lui, retenu ceux de Mes Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary. 

 

«Nou klian pa dakor ditou ek sa sarz murder kinn met lor li la», souligne Me Goodary. Son confrère Teeluckdharry avance, pour sa part, que «li pa implike, li zis enn temwin». Tout cela ne rejoint guère les convictions de Salim Parmessur et des siens. «Nou les lapolis fer so travay pou nou resi konn la vérité», le frère de la victime. Nadeem était l’avant-dernier enfant de la famille. Il a deux frères aînés, dont un qui vit en France, et une petite sœur. Salim souligne que son jeune frère voulait sortir de l’enfer de la drogue. «Li marye. Li ena de garson. Gran-la ena 20 an. Li travay sofer taxi li ousi. Seki tipti-la ena 12 an», explique-t-il. 

 

Nadeem a été admis au Awaken Centre, le dimanche 11 août. «Mo tann dir mo frer droge me zame monn trouv li sou. Linn fet so 38 an le 5 sa mwa-la. Linn dir mo papa ki li anvi sanz so lavi. Li ti dakor pou admet laba. Sanse enn bon sant sa pou bann droge. Li ti anvi met li dan korek. Mo papa inn pey Rs 30 000 pou so tretman. Li ti sipoze gagn bon swin. So kadav kinn retourn lakaz apre sink zour. Nou ti remark bann mark lor so lekor kan nou ti pe donn bin avan mayyat (NdlR : funérailles) leve. Nou pa dakor linn mor ek bate», s’insurge Salim. Et d’ajouter : «Zordi mo papa extra trist. Li ti pou kontan pou fer so 80 an ek so zanfan le 25 septam.»

 

La direction du Awaken Centre est restée injoignable pour une réaction. Ce lieu de réhabilitation pour toxicomanes ne serait pas enregistré auprès des autorités. L’enquête policière se poursuit.