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Une jeune Russe sauvagement assassinée à Maurice - Timur, le frère de Zaliya Shamigulova : «Ma soeur n’était pas en couple avec le tueur»

C’est dans ce sous-bois près de La Mairie Link Road que la police a déterré le cadavre de la jeune femme.

Après un séjour en Afrique du Sud, elle avait posé ses valises chez nous le 2 juin pour profiter du soleil. Cette jeune femme de 29 ans devait rentrer dans sa ville natale, à Tcheliabinsk, en Russie, dans quelques jours après un détour par Madagascar. Mais le destin en a décidé autrement pour Zaliya Shamigulova qui est décédée chez nous dans de terribles circonstances. Elle a succombé à de «multiple stab wounds to the chest». Son tueur présumé Pouyabeersing Soondur, plus connu comme Parvesh, se serait épris d’elle et n’aurait pas digéré, entre autres, qu’elle ait fréquenté d’autres hommes pendant son séjour mauricien et aussi qu’elle allait quitter le pays incessamment. Timur, le frère aîné de la victime, qui dit la connaître mieux que quiconque, nous livre un poignant témoignage.

Il a le regard hagard sous son masque en ce début d’après-midi du jeudi 22 août. Les yeux de Pouyabeersing Soondur, plus connu comme Parvesh, cachent très mal son air troublé lorsqu’il entre dans le box des accusés au tribunal de Curepipe où une accusation provisoire de «murder» sera logée contre lui après l’agression mortelle de Zaliya Shamigulova, une ressortissante russe de 29 ans. Dans la soirée de la veille, suivant les aveux de cet ingénieur informatique, lui aussi âgé de 29 ans, la police a retrouvé la dépouille de la jeune femme enterrée dans un sous-bois non loin de La Marie Link Road. Elena Guseva, une Sud-Africaine de 41 ans, avait signalé sa disparition à la police le lundi 19 août. Selon ses dires, son amie était portée manquante depuis le samedi 17 août. 

 

Ce jour-là, Zaliya avait quitté l’appartement qu’elles louaient ensemble à l’Avenue Goéland, à Flic-en-Flac, vers 10h30. Elle n’avait plus donné signe de vie par la suite. La police a pu très vite élucider cette affaire grâce, notamment, aux informations récoltées auprès du propriétaire du complexe d’appartements où résidaient Zaliya et son amie Elena. Ce Curepipien a expliqué aux enquêteurs que la caméra de vidéosurveillance se trouvant au rez-de-chaussée avait filmé la plaque d’immatriculation de la voiture qui avait récupéré la jeune Russe, soit une Toyota Starlet. Après une enquête minutieuse, les limiers de la Criminal Investigation Division de Flic-en-Flac ont découvert que le propriétaire du véhicule, Parvesh Soondur, un habitant de Quatre-Bornes, fréquentait la victime. 

 

La police a interpellé le jeune homme de 29 ans le lendemain. Interrogé, il a confirmé qu’il était en compagnie de la Russe le jour de sa disparition. Il a expliqué l’avoir récupérée à son appartement pour ensuite la déposer à Forest-Side, sur le parking de la compagnie où il travaille, vers 13h15. La police n’avait cependant pu confirmer ou infirmer ses dires à ce stade car les caméras CCTV ne couvrent pas cet endroit. L’ingénieur informatique a par la suite été autorisé à rentrer chez lui. La CID de Flic-en-Flac avait cependant conservé sa voiture pour les besoins de l’enquête. Deux autres suspects avaient également été interpellés ce jour-là : un habitant de Castel âgé de 24 ans et un habitant de Beau-Bassin âgé de 31 ans.

 

La décision d’examiner avec soin la voiture de Parvesh Soondur s’est avérée payante car les officiers du Scene of Crime Office y ont retrouvé des traces de sang, de même que sur son lieu de travail et chez lui. La CID de Flic-en-Flac a alors procédé à son arrestation. Pressé de questions, l’ingénieur informatique a fini par avouer avoir tué Zaliya Shamigulova et avoir enterré sa dépouille aux environs de La Marie Link Road, non loin d’une passerelle nouvellement construite.

 

Il a ensuite conduit les enquêteurs dans cet endroit pas trop fréquenté et qui est à l’abri des regards ; un sous-bois se trouvant à une centaine de mètres de la route principale. Le corps se trouvait à environ un mètre sous la terre. Elena Guseva a alors eu la lourde tâche de procéder à l’identification du corps de son amie Zaliya Shamigulova. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que la jeune femme était méconnaissable. Son meurtrier l’aurait tailladée un peu partout, notamment au visage, pour rendre son identification difficile. L’autopsie indique que la victime a succombé à de «multiple stab wounds to the chest».

 

Une source proche de l’enquête affirme que Parvesh a connu Zaliya via un site de rencontres en ligne il y a quelques mois. Ils se sont ensuite rencontrés en personne il y a près de trois mois après que la jeune femme avait posé ses valises à Maurice le 2 juin. Elle avait d'abord séjourné en Afrique du Sud. L’habitant de Quatre-Bornes aurait eu un véritable coup de foudre pour elle. Selon notre source toujours, les deux jeunes se sont vus à plusieurs reprises. Mais la famille de Zaliya ne croit pas qu’ils étaient ensemble. «Elle n’avait pas l’intention de trouver un petit ami ou un mari à Maurice. Seulement l’amitié. Ma soeur n’était pas en couple avec le tueur», nous confie Timur, le frère aîné de Zaliya.

 

Fou amoureux

 

Par contre, il semble que Parvesh était tombé fou amoureux de la jeune femme. Tout porte à croire qu’il se serait mis dans une grande colère lorsqu’il aurait appris que la jeune femme voyait d’autres hommes et aussi qu’elle s’apprêtait à quitter le pays dans quelques jours pour rentrer dans sa ville natale en Russie. Une autre source proche de l’enquête explique que l’ingénieur informatique aurait bien préparé son coup. Il aurait sécurisé une pioche, une corde et une pelle depuis la veille du drame. 

 

Le jour fatidique, Zaliya avait prévu d’escalader une montagne pour faire des photos. La jeune femme aimait visiblement immortaliser les paysages et lieux mauriciens et avait d’ailleurs posté plusieurs clichés pris chez nous sur sa page Facebook. «Elle avait promis de nous écrire à son retour», nous dit son frère. Il semblerait que Zaliya et Parvesh ont eu une violente altercation peu après leur départ de Flic-en-Flac ce samedi-là. Le suspect a déclaré aux enquêteurs qu’il avait ensuite tué la jeune femme sur son lieu de travail, à Forest-Side. Après son acte ignoble, il aurait placé le cadavre dans le coffre de sa coiffure et se serait rendu chez lui pour récupérer une pelle avant d’aller enterrer Zaliya près de La Marie Link Road. Les proches du meurtrier présumé avaient retenu les services de Me Ganessen Mooneesawmy pour l’assister légalement mais celui-ci s’est, par la suite, retiré de l’affaire en raison d’un «lack of instructions», dit-il. Le suspect est détenu au Vacoas Detention Centre.

 

Zaliya était la cadette de sa famille. «Je la connais mieux que quiconque», précise son frère Timur. Avant d’ajouter avec émotion : «Mes parents ont le cœur brisé mais ils restent forts. Beaucoup de gens nous aident et nous soutiennent parce que ma sœur était une personne si gentille. Beaucoup de gens de Russie et d’ailleurs nous ont fait part de leurs condoléances. Au nom de notre famille, je remercie tout le monde. Ma soeur était une personne très brillante et gentille. Tous ceux qui la connaissaient bien ont le cœur brisé. Elle était la personne la plus gentille, la plus pure et la plus ouverte que j’aie jamais connue. Tous ceux qui la connaissaient me disent la même chose. On devait se revoir bientôt. Elle n’avait pas l’intention de rester à Maurice.»

 

Zaliya avait déjà prévu de rentrer dans sa ville natale, à Tcheliabinsk, en Russie, dans quelques jours après un détour par Madagascar. Elle devait prendre l’avion le 1er septembre. C’est ce que son amie Elena Guseva a aussi déclaré à la police. Les deux jeunes femmes travaillaient à leur compte, nous dit Timur. «Elles avaient chacune leur propre entreprise. Elles travaillaient à distance. C’est de cette façon qu’elles gagnaient leur argent», précise le Russe qui balaie ainsi les rumeurs selon lesquelles sa sœur et son amie travaillaient comme escort girls. Timur affirme que sa sœur était une experte en matière de ressources humaines. La jeune femme dirigeait sa propre agence de consultation en ressources humaines.

 

Experte en ressources humaines

 

Auparavant, elle avait travaillé comme directrice des ressources humaines pour une compagnie. Elle avait aussi occupé le poste d’Executive Search Recruiter dans une autre compagnie. «Zaliya faisait des consultations professionnelles en ressources humaines. Elle travaillait comme consultante pour des firmes qui faisaient des recrutements. Elle animait des séances sur la carrière en ligne. Elle aidait des personnes à rédiger un CV. Elle accompagnait d’autres à faire progresser leur carrière. Ma sœur était une experte dans son domaine comme en témoignent les commentaires sur les réseaux sociaux. Elle a enseigné à l’université et a été superviseure de thèse pour les étudiants. Ce sont ses seules sources de revenus», soutient le frère de la jeune femme.

 

Shakeel Mohamed, avocat de Timur Shamigulova, s’est également exprimé à ce sujet : «Il n’y a jamais eu de relation amoureuse entre la victime et le meurtrier. Il n’y a pas eu de relation romantique. La victime a connu une fin atroce à cause d’une jalousie excessive. Elle donnait des cours à distance. Elle travaillait comme consultante pour une université en Russie. C’est uniquement ainsi qu’elle gagnait sa vie. Ce n’est pas parce qu’elle est Russe, belle et amicale qu’elle doit être une escort girl. Elle a été victime d’un crime crapuleux. Je dois féliciter la police pour son travail. Je sais que les enquêteurs étudient d’autres pistes. Il y a d’autres éléments sur lesquels ils travaillent. Je ne peux pas vous en dire plus pour ne pas porter préjudice à l’enquête.»

 

Les limiers veulent notamment savoir si Parvesh Soondur a bénéficié de l’aide d’un complice pour se débarrasser de la dépouille de la jeune femme. Les enquêteurs disposent d’une information selon laquelle une personne aurait réclamé de l’argent au frère de la victime pour lui révéler des détails sur la disparition de celle-ci. La CID veut surtout savoir comment cette personne a pu se procurer le numéro de téléphone personnel de Timur pour échanger des messages avec lui. L’enquête se poursuit.

 

Par ailleurs, la dépouille de Zaliya Shamigulova sera rapatriée vers la Russie ce dimanche 25 août suivant les démarches faites par Me Shakeel Mohamed. La société Al Ihsaan a déjà organisé les funérailles selon les rites islamiques le vendredi 23 août. Une bien triste fin pour une jeune femme pleine
de promesses…