Les chiffres ne mentent pas, dit l’adage. Noumesh Mossai est venu le confirmer. Cet habitant d’Arsenal a été auditionné, une seconde fois, le vendredi 6 septembre, devant la magistrate Ameerah Dhunnoo qui préside l’enquête judiciaire initiée par le DPP pour faire la lumière sur le décès troublant de Pravin Kanakiah en décembre 2020. Il est employé à la SBM. Ce Litigation Officer a produit plusieurs documents au tribunal de Souillac à la suite d’une requête de Me Damodarsingh Bissessur, Senior State Counsel. Il s’agit des détails concernant le compte en banque du défunt ainsi que son home loan, les remboursements faits à ce jour et la couverture d’assurance du home loan en question.
Noumesh Mossai a, entre autres, déclaré que Pravin Kanakiah avait deux comptes opérationnels dans cette banque, soit un current account en son nom personnel et un savings account au nom de son fils. Il avait également un joint loan account avec son épouse Reshmee. Le Litigation Officer a souligné que le couple avait contracté un home loan d’un montant de Rs 3,2 millions, le 29 avril 2019, remboursable sur 324 mois. Le fonctionnaire et son épouse devaient rembourser la somme de Rs 18 017 par mois, incluant les intérêts. Ils avaient pris une couverture d’assurance à la MUA. «Pravin Kanakiah avait une assurance vie», a souligné Noumesh Mossai.
Le Litigation Officer a affirmé que la life insurance du couple était leur seule garantie pour leur home loan. Le Procurement & Supply Officer devait Rs 3 088 88,02 à la banque lorsqu’il est décédé. La MUA a remboursé son home loan avec le montant de son assurance vie, a précisé Noumesh Mossai. Une démarche le 25 février 2021. Le couple devait alors la somme de Rs 3 082 787,23 à la SBM. Noumesh Mossai sera à nouveau auditionné le 2 octobre. Il devra produire des documents précis en cour ce jour-là à la suite d’une autre requête de Me Damodarsingh Bissessur. Le Senior State Counsel veut avoir une copie du Death Claimant Declaration Form.
Il s’agit de la fiche qui a été remplie pour demander le remboursement du home loan du couple au niveau de la MUA. Me Bissessur veut également avoir une copie du Death Claim Form de la SBM, rempli après le décès du fonctionnaire. Noumesh Mossai a déclaré que Reshmee Kanakiah avait soumis ladite fiche le 14 décembre 2020, soit quatre jours après sa mystérieuse disparition. L’affaire Kanakiah avait éclaté le 11 décembre 2020 lorsque la police avait retrouvé sa dépouille à La Roche-qui-Pleure. Le fonctionnaire portait un pantalon avec une ceinture défaite ; il était torse nu et n’avait qu’une seule chaussure au pied. Son épouse avait signalé sa disparition au poste de police de Moka la veille.
Dans son rapport d’autopsie, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, avait attribué le décès à une «traumatic subarachnoid haemorrhage». Intriguée par cette disparition bizarre et la découverte macabre qui avait suivi, Reshmee Kanakiah avait demandé une contre-autopsie. Menée par le Dr Satish Boolell, celle-ci a également conclu à une hémorragie. Toutefois, la famille du défunt rejette la thèse de suicide évoquée par la police et penche pour un acte criminel. Les travaux de l’enquête judiciaire se poursuivront le 2 octobre avec la troisième audition de Noumesh Mossai et de deux autres personnes. Ils se poursuivront les 10 et 22 du même mois.