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L’enquête sur le meurtre de Jayce Clovis résolue : le Franco-Mauricien William Sanasee avoue le crime et participe à une reconstitution des faits

Le suspect William Sanasee  est retourné à l'endroit où il a tué Jayce Clovis ce lundi.

Il avait fait valoir son droit au silence depuis son arrestation en novembre 2023. Mais ce vendredi 20 septembre 2024, le Franco-Mauricien William Sanasee est finalement passé aux aveux pour le meurtre de Jayce Clovis, commis deux années plus tôt. Il a participé à un exercice de reconstitution des faits cette semaine, à Trou-aux-Biches. Récit. 

L’enquête sur le meurtre de Jayce Clovis est en passe d’être bouclée. Auditionné par les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT), le suspect William Sanasee, un Franco-Mauricien, a fini par reconnaître avoir commis ce crime sordide le vendredi 20 septembre, soit seulement quelques jours après que des tests ADN ont confirmé que les ossements déterrés dans sa cour, en novembre 2023, étaient bel et bien ceux de cet habitant de Pointe-aux-Piments, âgé de 28 ans. Ce lundi 23 septembre, William Sanasee a ainsi été conduit sur la scène de crime, à Trou-aux-Biches, par les limiers de la MCIT et les officiers du Scene of Crime Office. Il a enfin pu leur expliquer dans quelles circonstances il avait commis ce meurtre deux années plus tôt, puis a été reconduit en prison. Il fait l’objet d’une accusation provisoire de meurtre.

 

La disparition de Jayce Clovis, rappelons-le, avait été signalée au poste de police de Trou-aux-Biches, le 22 février 2022. Son père, Noël, avait rapporté sa disparition, convaincu qu’il lui était arrivé quelque chose de grave. «Li ti lakaz, ti pe get televizion avan mo al travay. Letan monn rantre, li pa ti la. Kan mo ti sonn li pou gete kot li ete, so telefonn ti teign. Mo ti sonn so mama ousi me li pa ti kot li. Mo ti fini kone enn move zafer inn ariv li», nous avait-il confié. Las de voir l’enquête policière piétiner, il avait, deux semaines plus tard, sollicité l’aide de l’un de ses amis pour pouvoir visionner les images des caméras de surveillance d’un hôtel de la région. C’est ainsi qu’il avait su que le jour de sa disparition, son fils, Jayce Clovis, avait quitté leur maison accompagné de William Sanasee. Il en avait fait part aux policiers, mais l’interrogatoire du Franco-Mauricien ainsi que la perquisition de son domicile n’avait rien donné. Ils avaient ainsi abandonné cette piste.

 

Ce n’est qu’en novembre 2023, soit plus d’un an après que la disparition de Jayce Clovis ait été rapportée, que les enquêteurs se sont retrouvés en possession de nouveaux éléments. Un détenu emprisonné pour vol, qui avait séjourné quelque temps dans le bungalow de William Sanasee avant son arrestation, avait confié aux enquêteurs qu’il soupçonnait le Franco-Mauricien d’avoir tué et enterré cet habitant de Pointe-aux-Piments. Il leur avait expliqué que durant leurs parties de beuverie, William Sanasee s’était vanté d’avoir mortellement agressé Jayce Clovis au couteau et de l’avoir enterré dans la cour de son bungalow. Il lui aurait même montré le lieu exact où il avait dissimulé le corps. Lorsque les forces de l’ordre s’étaient rendues sur place, ils avaient bel et bien déterré des ossements humains dans sa cour. Absent au moment des faits, William Sanasee avait été appréhendé à l’île Rodrigues, où il passait des vacances. Il avait été ramené dans l’île les jours suivants, escorté des limiers de la MCIT. Il avait, jusqu’ici, toujours fait valoir son droit au silence.

 

Après que William Sanasee est finalement passé aux aveux pour son crime, ses proches ont tenu à présenter leurs excuses à la famille endeuillée dans les médias, évoquant des troubles psychiatriques du meurtrier. «Il a des problèmes psychiatriques depuis des années et n’a jamais été soigné. Je pense que c’est le fait qu’il se mette à boire et à consommer du zamal qui ne fait qu’amplifier ses démons», a déclaré sa mère à un groupe de presse. Selon d’anciens certificats médicaux de William Sanasee partagés dans un reportage, celui-ci, qui aurait subi des sévices dans l’enfance, aurait grandi au cœur de violences intrafamiliales, et souffrirait de dépression aigüe et d’insomnie. «Pour le mal qu’il a fait, je m’en excuse», a imploré sa mère. Mais les proches de la victime sont catégoriques : «Ziska nou rant dan nou serkey nou pa pou pardonn zot. Nou pa pou kapav aksepte seki finn pase.»