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Shotokan : Akash Aumeer troque son kimono pour la toge d’avocat

Le karaté et les études ont rythmé toute la jeunesse d’Akash Aumeer, mais désormais, ce sont les salles d’audience des cours de justice et les plaidoiries de ses clients qui occuperont une grande partie du quotidien du karatéka mauricien. 

Figure très connue au sein de la Shotokan Martial Art Federation (SMAF) pour son parcours sportif, le jeune homme de 23 ans fait partie des 47 nouveaux avocats qui ont prêté serment le 27 septembre en Cour Suprême.

 

Un moment solennel pour Akash Aumeer, qui, après cinq longues années d’études et de sacrifices, se dit soulagé de rejoindre le barreau. «C’est un grand honneur et, en même temps, une première, car je suis le premier avocat de la famille. C’est aussi un grand accomplissement, car j’ai réussi à terminer mes études et à prêter serment à 23 ans. Ce n’était pas un parcours de tout repos, et je remercie ma maman, Priya, mon père, Rajesh, mon frère Aditya, et tout mon entourage pour les encouragements et le soutien durant toutes ces années», exulte Akash Aumeer.

 

Adepte du karaté depuis l’âge de 6 ans, Akash Aumeer a toujours avancé avec des objectifs bien définis dans la vie. D’ailleurs, le karaté est un élément régulateur qui lui permet de rester discipliné et organisé afin de mieux gérer ses études, son sport et sa vie personnelle. Cependant, l’ancien élève de la SSS Adolphe de Plevitz concède qu’il a eu quelques difficultés à choisir dans quelle filière s’orienter après ses études du Higher School Certificate (HSC).

 

« Je ne savais pas trop dans quel domaine m’orienter, et c’est finalement mon père qui m’a aiguillé. Il voulait devenir avocat, mais n’a pas pu aller au bout de ses études. C’est son rêve que je réalise, et je suis fier de l’avoir accompli. Je vais maintenant poursuivre avec un Master of Laws in Corporate and Insolvency à l’Université de Technologie de Maurice pour pouvoir proposer mes services dans le monde des affaires», avance Akash Aumeer.

 

En attendant, le jeune avocat va parfaire ses compétences. Il profitera des quelques mois restants pour se rendre régulièrement aux audiences afin d’observer les professionnels avant de rejoindre un cabinet d’avocats au début de 2025.

 

Le karaté a forgé son mental

 

Avant d’intégrer le barreau, Akash Aumeer a suivi cinq années d’études. Il est passé par l’Université de Central Lancashire et l’Université de Droit de Manchester. Une fois cette étape franchie, le jeune homme est rentré à Maurice pour poursuivre son apprentissage au sein des cabinets de Ravi Ramdewar, Yatin Varma et Bhanji Soni. Une période enrichissante pour cet habitant de Triolet.

 

«C’était une très belle expérience. J’ai eu l’occasion de voir de près comment on traite plusieurs affaires, et j’ai aussi rencontré de nombreuses personnes. Au départ, on ressent une montée d’adrénaline, mais on finit par s’y habituer. De plus, j’ai reçu beaucoup de conseils de mes aînés qui m’ont guidé sur la manière d’évoluer dans cet univers», commente ce fervent supporter des Reds de Liverpool.

 

En regardant en arrière, le jeune homme pense que sans son sport favori, il n’aurait pas réussi à franchir toutes ces étapes avec autant de sérénité. «C’était un défi à relever, et je l’ai réussi avec brio. Le karaté m’a permis de me gérer physiquement, mentalement et émotionnellement. Cette sensation de bien-être m’a rendu encore plus performant dans mes études. Bien sûr, il faut savoir doser et gérer son temps, mais en y parvenant, on augmente également sa confiance en soi », remarque le karatéka.

 

Bien que pris par ses études et sa carrière sportive, Akash Aumeer trouve aussi le temps de partager son expérience avec les jeunes. Détenteur d’une ceinture noire deuxième dan, notre interlocuteur est également instructeur de karaté. Il donne des cours au Triolet Shotokan Karate Club à 8e Mille, les lundis et mardis après-midis, ainsi que les samedis matins.

 

Durant sa carrière, Akash Aumeer a obtenu plusieurs distinctions internationales. En 2014, il a été médaillé d’or en kumité à l’International Kanazawa Cup en Afrique du Sud. En 2016, il a remporté quatre médailles de bronze aux FSKA World Championships en Inde, puis en 2019, il a ramené à nouveau quatre médailles de cet événement, qui s’est déroulé cette fois en Angleterre. Akash Aumeer a décroché deux médailles d’argent, l’une en kata individuel et l’autre en combat par équipe, ainsi que deux médailles de bronze, l’une en kumité individuel et l’autre en kata par équipe. En ajoutant ses performances sur le circuit local, son palmarès est bien garni.

 

Un parcours riche pour ce jeune sportif qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, car en plus de ses nouvelles obligations, Akash Aumeer veut encore se perfectionner. Un Master n’est pas son seul projet : une ceinture noire troisième dan figure également dans ses plans.