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L’enquête judiciaire sur la mort troublante de Jacquelin Steeve Juliette démarre - Son épouse Monica : «Mo sir ki laverite pou fini par sorti»

La veuve de la victime espère que l'enquête judiciaire lui apportera des réponses.

Ses proches avaient toujours crié à la brutalité policière et près de deux ans après son décès, une enquête judiciaire a enfin été initiée afin de faire la lumière sur les circonstances ayant conduit à la mort de Jacquelin Steeve Juliette. Ce lundi 28 octobre, les travaux préliminaires ont démarré devant le tribunal de Pamplemousses. Dès la semaine prochaine, les premiers témoins seront entendus. Récit. 

Les travaux préliminaires dans le cadre de l’enquête judiciaire initiée pour faire la lumière sur les circonstances ayant conduit au décès de Jacquelin Steeve Juliette ont pu commencer ce lundi 28 octobre. Lors de cette première audience, un représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) a soumis une liste de 13 témoins qui seront appelés à déposer dans le cadre de cette affaire. Quatre d’entre eux, notamment Monica Juliette, l’épouse de la victime, ainsi qu’un représentant de l’Independent Police Complaints Commission, seront entendus le 7 novembre, qui marquera le début de l’audition des témoins. L’enquête judiciaire sera présidée par la Senior Magistrate Neela Ramdewor-Naugah au tribunal de Pamplemousses.

 

Près de deux ans après les faits, une enquête a enfin été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances ayant conduit au décès de Jacquelin Juliette. En janvier 2023, rappelons-le, cet habitant de Résidence Ste-Claire, à Goodlands, a rendu l’âme quelques heures après avoir été malmené par les limiers de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) au cours d’une opération crackdown. Si l’autopsie du Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médicolégal de la police, avait conclu à une crise cardiaque, les membres de sa famille avaient, dès le départ, crié à la brutalité policière. Bien qu’ils aient porté plainte à l’époque et réclamé une enquête approfondie, celle-ci était restée au point mort. Ce n’est qu’après la diffusion de bandes sonores, dites Moustass Leaks, que l’affaire a été ravivée. Ces enregistrements, avec des voix attribuées notamment au commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, et au Dr Sudesh Kumar Gungadin laissent supposer que des instructions avaient été données pour que l’homicide de Jacquelin Steeve Juliette soit maquillé en mort naturelle. Le DPP a ainsi décidé qu’une enquête judiciaire devait être initiée pour tirer cette affaire au clair.

 

Lors de cette première audience, Me Rama Valayden, qui représente les intérêts de la famille Juliette, a aussi formulé plusieurs demandes. Il a fourni une liste de témoins qui devraient être auditionnés et a insisté pour que les policiers présents lors de cette opération policière musclée soient également entendus. Il a aussi réclamé qu’une seconde autopsie soit pratiquée par un médecin légiste étranger et indépendant. À sa sortie du tribunal, il s’est adressé à la presse. «La famille Juliette s’était rendue au poste de police de Piton et devant la Human Rights Commission pour porter plainte à l’époque, mais aucune enquête n’a été initiée. Pa finn pran lanket avek okenn fami Juliette. Nanye pa finn avanse. (…) Se enn garson inosan, ki pena case. Finn zet li kouma enn dernie lisien. Si enn dimounn finn fer fos, li bizin pey so pri.» Il dit également souhaiter que le sergent Hélène, de l’ADSU, soit appréhendée. Par ailleurs, il a aussi mentionné avoir envoyé deux correspondances au CP en ce sens, mais qu’il n’avait obtenu aucune réponse jusque-là. Il est assisté de Mes Anoop Goodary, Rajkumar et Sanjeev Teeluckdharry dans le cadre de cette affaire. La poursuite est assurée par Me Nataraj Muneesamy, Assistant Director of Public Prosecutions.

 

Monica Juliette, la veuve de la victime, sera parmi les premiers témoins auditionnés dans l’affaire. Se disant soulagée de la réouverture de l’enquête, elle espère que «pou gagn lazistis pou mo misie. Bann-la finn bat li, finn touy li. Mo less tou dan lame Bondie. Mo sir ki laverite pou fini par sorti». Idem pour les sœurs de Jacquelin Steeve Juliette, Celina et Varsha, qui comptent sur cette enquête judiciaire «pour que les faits soient rétablis». Les membres de la famille Juliette étaient tous présents au tribunal de Pamplemousses pour suivre l’affaire. Rappelons, par ailleurs, que le CP Anil Kumar Dip s’était exprimé sur le sujet lors d’un point de presse aux Casernes centrales la semaine dernière, où il avait avancé : «Nou tou kone ki AI kapav fer. Pe rod fer krwar ki nou pe fer bann pratik ilegal. Ki lintere enn CP ti pou ena pou fer sanz enn rapor otopsi ? Si vremem sa finn pas koumsa, kifer inn bizin atann lavey eleksion pou ki sa sorti? Mo less popilasion zize.» Affaire à suivre !