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Sa famille : «Elle était enfin heureuse et souriait à la vie, mais...»

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Jantee Seerattun, la mère de Jayshree, s’est murée dans le silence.

Après 15 ans de vie commune, elle avait finalement décidé de se séparer de son époux «violent» et de donner une nouvelle orientation à son existence. Mais après un mois de séparation, elle a été poignardée de quatre coups de couteau par son mari, dans la maison où elle avait trouvé refuge.

En 1998, elle l’avait épousé pour le meilleur et pour le pire. Mais il semble que Jayshree Sohun, 35 ans, aurait plutôt connu le pire aux côtés de Vinay Sohun. «Maltraitée et régulièrement battue», selon ses proches, elle avait finalement décidé de le quitter après 15 ans de mariage pour se construire un avenir meilleur. Mais cette mère d’une fillette de huit ans et d’un adolescent de 14 ans a eu à peine le temps d’entamer sa nouvelle vie. Un mois plus tard, soit le dimanche 9 février, elle a été tuée par son mari.

Ce jour-là, alors que Jayshree était au domicile de ses parents à Mon Trésor-Mon Désert, Plaine-Magnien, son mari Vinay l’a poignardée de quatre coups de couteau devant leurs enfants, avant de s’enfuir en emmenant avec lui son aîné. Il a été arrêté plus tard et est passé aux aveux. Il a déclaré aux enquêteurs avoir surpris sa femme en train de parler avec un habitant de la localité, ce qui l’aurait mis dans une rage folle. Pour se venger, il a fait irruption dans la maison où elle avait trouvé refuge depuis leur séparation, a saisi un couteau de cuisine et l’a agressée mortellement.

Depuis, le petit village de Mon Trésor-Mon Désert est toujours sous le choc après ce drame qui a troublé la tranquillité de ce petit coin du sud de l’île. Sa mère, Jantee, écrasée par la douleur, s’est murée dans le silence alors que ses frères Raj et Roomesh Seerattun ne veulent maintenant qu’une chose. «Nous voulons que justice soit faite», disent-ils d’une seule voix.

Et dire que leur sœur avait enfin eu le courage de quitter son mari ! «Jayshree était déterminée à refaire sa vie loin de son mari. Elle avait obtenu le transfert de sa fille dans une école de la région tandis que son fils étudiait déjà dans un collège du Sud. Elle avait un travail, elle avait ses enfants à ses côtés et sa famille. Elle était enfin heureuse et souriait à la vie. Mais ce monstre lui a ôté la vie», murmure Roomesh Seerattun, le cœur serré.

Conditions difficiles

Les proches de la jeune femme savaient bien que leur sœur vivait un martyre depuis sept ans aux côtés de son mari, mais ne pensaient aucunement que toute cette histoire allait finir de manière aussi cruelle. «Au début, mon beau-frère donnait l’image de quelqu’un de bien. Tout a commencé lorsqu’il s’est mis à travailler avec un membre de sa famille, un entrepreneur en aluminium. Au fil du temps, Vinay a lui aussi commencé à recevoir des commandes. Mais il prenait l’argent de ses clients sans pour autant livrer les travaux. C’est ce qui a causé sa perte. Pour essayer d’honorer ses dettes, il jouait au casino et s’endettait de plus en plus. Au final, il a dû quitter son domicile», explique Raj Seerattun.

Selon lui, c’est sa sœur qui payait les pots cassés. «Il s’acharnait sur elle, la frappait constamment. Il avait fait d’elle son souffre-douleur. Mais elle n’a jamais porté plainte à la police contre Vinay. Elle avait deux enfants et préférait se sacrifier pour eux», confie Raj, révolté. Il ajoute que sa sœur vivait dans des conditions très difficiles. «Souvent, il n’y avait rien à manger chez elle. Et la situation a empiré quand Vinay a abandonné le toit conjugal parce qu’il était recherché par les habitants de l’endroit. Au final, ma sœur a trouvé un emploi comme bonne à tout faire pour nourrir ses enfants. Mais sa situation financière s’était à peine améliorée. Ces deux dernières années, ses enfants et elle vivaient sans eau ni électricité. Le soir, elle devait allumer des bougies et une voisine l’approvisionnait en eau.»

Vinay, de son côté, était presque devenu un sans domicile fixe. «Il dormait dans une vieille maison abandonnée non loin de chez nous. Parfois, il venait prendre sa douche et manger à la maison. Il faisait des petits boulots ici et là. Mais la plupart du temps, il se saoulait avec l’argent qu’il recevait. Un jour, ma mère l’a envoyé acheter une bonbonne de gaz. Il a pris l’argent et n’est pas revenu. Depuis, il n’a plus remis les pieds chez nous, mais on le voyait toujours rôder autour de la maison», avance Roomesh.

Comme en ce dimanche 9 février où le pire des scénarios s’est produit. Après l’avoir fait subir bien des misères, Vinay a fini par ôter la vie à Jayshree avec une violence inouïe, faisant d’elle la quatrième femme tuée par son conjoint ou petit ami en ce début d’année sanglant. Aujourd’hui, les proches de la jeune femme ne veulent qu’une chose : que justice soit faite et que son bourreau paie pour ce crime atroce !

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