Hugo, entouré de ses parents Eric et Corinne.
Sa petite famille lors d’un voyage en Afrique du Sud.
Le collège Sainte-Marie entre dans l’histoire en devenant le premier établissement privé et payant à avoir un lauréat aux examens du Higher School Certificate depuis l’avènement de l’éducation gratuite en 1997. Rencontre avec le jeune homme qui a créé la surprise.
Il paraît à la fois réservé et sûr de lui. Objet de toutes les curiosités depuis lundi, jour de la proclamation des résultats du Higher School Certificate (HSC), Hugo Bienvenu, 18 ans, est le premier lauréat du collège Sainte-Marie, à Quatre-Bornes, une institution privée et payante.
Depuis, il se retrouve sous les feux des projecteurs, est sollicité de toutes parts et enchaîne les interviews et autres émissions de radio pour parler de sa performance. Poignée de main franche et sourire avenant, c’est chez lui, à La Caverne, Vacoas, que Hugo nous reçoit. Dans sa coquette maison, rien de tape-à-l’œil, seulement du confortable, du moelleux.
Entouré de ses parents Corinne, employée à la Banque des Mascareignes, et Éric, responsable de St Paul House, une maison de retraite (son grand frère Loïc étudie en Malaisie), le jeune homme n’arrive toujours pas à réaliser tout ce qui lui arrive : «J’ai toujours cru en moi et j’ai d’ailleurs beaucoup travaillé. Mais à aucun moment, je n’ai pensé que je pouvais devenir lauréat.»
Dans son élément, le jeune homme, qui n’en finit pas de répondre aux appels téléphoniques de ceux qui veulent le féliciter, commence déjà à penser à sa future vie : «Les années à venir vont m’aider à me construire, à être indépendant, à découvrir le monde.» C’est d’ailleurs ce qui l’a motivé : «J’ai toujours été curieux.» Pour son père Éric, c’est un trait de caractère que Hugo a depuis sa tendre enfance : «Même petit, il avait des conversations d’adultes. Même s’il semble timide, c’est un fonceur qui sait ce qu’il veut.»
Dans une pièce qui jouxte le salon, on découvre les détails de son espace : sa chambre. Là où Hugo – de plus en plus à l’aise avec l’exercice de questions-réponses – a, selon ses dires, «entassé» ses souvenirs de voyages : l’Afrique du Sud, la France, Dubaï ou encore l’Angleterre. Et aussi où il a entreposé ses nombreux bouquins et plus particulièrement son livre de sociologie, sa «bible», qui occupe une place de choix sur son bureau.
La lecture est pour lui une façon de voyager, de découvrir, d’apprendre. Sans aucun doute, c’est un avide de connaissances : «J’aime particulièrement parcourir la presse ou encore les magazines, me documenter. D’ailleurs, c’est avec beaucoup d’attention que j’ai suivi l’affaire François Hollande-Valérie Trierweiler et l’histoire autour de leur séparation.» Plongé actuellement dans les pages de Les belles images de Simone de Beauvoir, il prend un réel plaisir à parcourir ce livre qui met en avant des images stéréotypées de femmes.
Elton John, Lady Gaga…
Quand il n’est pas en mode lecture, c’est à travers la musique qu’il s’évade ou plutôt qu’il se défoule en chantant. Sa prestation sur Your song d’Elton John lors de la dernière fête de la Musique au collège a été, pour lui, un grand moment durant lequel il a pu démontrer toute l’étendue de son talent. Mais Hugo aime aussi être là où on ne l’attend pas. C’est sur les chansons de Lady Gaga, qu’il fredonne tout le temps selon sa mère, qu’il aime se laisser aller : «Je collectionne tout ce qui se rapporte à elle. J’ai tous ses DVD dans ma chambre.»
C’est dans cette même pièce, qui rassemble des objets et autres souvenirs de son adolescence et de ses débuts dans le monde adulte, que Hugo imagine les mois à venir, tout en se documentant sur les universités où il peut aller étudier : «Au départ, je voulais aller en France faire du droit philosophique, économique ou politique. Je pense désormais, de plus en plus, me tourner vers l’Angleterre, mais j’hésite encore.»
Même s’il appréhende l’idée d’aller vivre seul dans un pays étranger, parce qu’il est très dépendant de ses parents, Hugo sait qu’il pourra relever le défi : «J’aime les challenges. C’est un peu pour cette raison que j’ai choisi, après le primaire, de m’inscrire dans un collège privé et de refuser l’admission au collège Royal de Curepipe.» Et jamais, dit-il, il n’a regretté ce choix : «À Sainte-Marie, j’ai reçu une éducation complète, pas uniquement académique. J’ai adoré faire des activités sociales ou encore découvrir la Zumba à travers les différents clubs qui me permettaient de me développer.»
Actuellement en vacances, il ne perd pas pour autant ses réflexes quotidiens. Dès le réveil, il se branche sur LCI ou encore I>Télé, histoire, dit-il, de se tenir informé. Car, pour lui, la culture générale est quelque chose de fondamental. C’est sa façon à lui de nous préciser qu’il n’est pas adepte de la méthode «apprendre par cœur». Il ne l’a jamais fait et il ne compte jamais le faire, précise-t-il, en pensant à ses prochaines années d’études.
En attendant, Hugo compte bien profiter de quelques mois de répit. Notamment en passant du temps avec sa meilleure amie, Olivia Bauda, qui, depuis 14 ans, le soutient dans toutes ses entreprises aussi folles soient-elles !
Ils se sont distingués
Si certains établissements du secondaire ont, comme chaque année, répondu présents avec leur nombre de lauréats, lors de la proclamation des résultats du Higher School Certificate (HSC) cuvée 2013, le collège Ste Marie, la SSS James Burty David et la SSS Rajcoomar Gujadhur se sont, cette fois, distingués. Les trois principaux collèges d’État, soit le Queen Elizabeth College (QEC), le Royal College de Curepipe et le Royal College de Port-Louis, sont restés fidèles à leur réputation et se sont partagés 25 des 45 premières places dans les différentes filières. Le taux de réussite aux examens de HSC en 2013 a été de 77,93 %. Deux collèges ont réalisé un sans-faute, à savoir le QEC et la Sir Abdool Razack Mohamed SSS, avec un taux de réussite de 100 %.