Sanjay peine toujours à croire que son fils est mort.
Voilà ce qu’il reste de la Chevrolet Cruze après l’accident.
Il n’arrive pas à faire face à la douleur, tant elle est grande. Sanjay Sabbhajee, 45 ans, n’est plus que l’ombre de lui-même depuis le décès tragique de son fils Harish, 14 ans. Ce dernier se trouvait aussi dans la Chevrolet Cruze qui a dérapé sur l’autoroute à La Vigie.
Cet habitant de Dubreuil est écrasé par le chagrin depuis qu’il a appris le décès de son fils. Le plus pénible, dit-il, a été d’organiser les funérailles de l’adolescent. «Je vais devenir fou», confie ce laboureur, le cœur pétri de douleur. Harish était son benjamin et vivait avec sa mère Jacqueline – ses parents sont séparés depuis deux ans –, son frère Bovesh, 18 ans, et sa soeur Vanita, 16 ans, dans un autre quartier de Dubreuil. Mais Sanjay étaient resté très proches de ses enfants.
Il est convaincu que son fils serait toujours en vie s’il n’avait pas suivi la bande en voiture ce jour-là. «Il est sorti sans prévenir sa mère. On m’a fait comprendre qu’il se trouvait sous la varangue d’une tabagie du quartier lorsque Kailash Audit, qui est un de ses amis, lui a proposé de les accompagner à Curepipe pour une virée. C’est mon ex-compagne qui a appris la terrible nouvelle en premier. Mon coeur a failli lâcher lorsqu’elle m’a dit que notre fils était décédé», confie Sanjay.
Selon lui, Harish, qui était en Form II dans un collège privé, à Curepipe, était très populaire dans son village : «Il avait beaucoup d’amis. Li pa ti get figir parski tou dimoun ti korek ar li mem bann vye ton 60 an la ti bon kamarad ek li. Il n’hésitait jamais à rendre service. C’était un fils exemplaire. Il caressait le rêve de faire des études pour devenir mécanicien. Mais le destin en a voulu autrement. La vie lui a été arrachée de manière cruelle.» Les proches de l’adolescent n’ont pas fini de pleurer cet être cher qui avait toute la vie devant lui pour réaliser ses rêves.