Les deux jeunes gens se sont connus lorsqu’ils étaient au collège.
Elle était promise à un bel avenir. Mais un homme à la jalousie maladive lui a enlevé la vie, la privant de tout ce qui l’attendait de bien dans le futur. La jeune femme de 21 ans a été martyrisée par son ex-petit ami, Thierry Agathe, lui âgé de 22 ans. Il lui a assené 31 coups de couteau sur diverses parties de son corps, dont un coup mortel porté directement au cœur. Il a, par la suite, essayé de se suicider avec la même arme. Le drame s’est joué le dimanche 26 janvier au domicile de cet habitant de Cité Argy, à Flacq.
Mais comment cette jeune fille, originaire de Curepipe, s’est-elle retrouvée en compagnie de son présumé agresseur, dont elle était séparée depuis des mois, ce dimanche-là ? Comment celui-ci l’a-t-il attirée chez lui pour ensuite commettre son forfait ? Dans leur désespoir, les proches de Rachelle tentent d’expliquer l’inexplicable. Ce jour-là, disent-ils, la jeune femme est sortie à la mi-journée. «Rachelle nous a dit qu’elle partait chez un proche», confie Michael, le frère de la victime, qui ne doute pas un instant que sa sœur avait une autre idée derrière la tête : rejoindre son ex-petit ami. «Ce n’est que plus tard qu’on a appris qu’elle s’était rendue chez Thierry qui lui avait demandé de lui rendre le téléphone portable qu’il lui avait offert lorsqu’ils étaient en couple il y a environ un an et demi. C’était juste une ruse pour l’attirer vers lui», précise Michael sous l’effet de choc.
Pourtant, les deux étaient séparés depuis un bout de temps, poursuit le jeune homme qui avance que c’est suite à une dispute amoureuse que Thierry Agathe avait décidé de rompre avec sa sœur, ce, bien qu’ils étaient follement amoureux l’un de l’autre. «Depuis, ils n’étaient pratiquement plus en contact. Mais depuis un mois, Thierry avait réapparu dans la vie de Rachelle. Il avait tenté à maintes reprises de la reconquérir, mais ma sœur ne voulait en aucun cas se remettre avec lui. Elle avait surmonté cette séparation et était passée à autre chose. Mais Thierry ne l’a pas accepté et lui faisait du chantage émotionnel, lui disant qu’il allait se suicider, entre autres», raconte Michael qui ne se remet pas d’avoir perdu sa sœur unique de manière si tragique.
Pourtant, à en croire la grand-mère de Thierry, celui-ci avait déjà refait sa vie avec une autre femme. «Rachelle et Thierry se sont rencontrés lorsqu’ils étaient au collège. Ils fréquentaient le même établissement scolaire. La jeune fille venait souvent à la maison au temps de leur idylle. Puis d’un coup, je ne l’ai plus revue. Je n’ai jamais su pourquoi ils s’étaient quittés. Mais quoi qu’il en soit, mon petit-fils avait une autre petite amie. Cette dernière, qui est plus âgée que lui, est actuellement enceinte de jumeaux. L’accouchement est prévu dans cinq mois», confie-t-elle. La grand-mère du présumé meurtrier, tout comme les autres personnes de son entourage, n’arrive pas à expliquer le geste de son petit-fils dont elle a la garde depuis qu’il a 12 ans. «Ses parents sont séparés. Sa mère vit en France et son père s’est installé dans le nord de l’île. Le jour du drame, il était d’une douceur extraordinaire. Il était bien dans sa peau, très joyeux, alors que deux jours plus tôt, il avait tenté de se suicider. J’étais contente de voir qu’il allait mieux. Tout allait bien lorsque je suis sortie pour aller à une petite fête chez mon frère. Dans l’après-midi, à mon retour, une scène d’horreur m’attendait à la maison.»
Le père de Rachelle, complètement effondré après la mort de sa fille, ne peut cacher sa colère. «Je veux un face-à-face avec le bourreau de ma fille. Je veux qu’il m’explique pourquoi il l’a tuée. Elle avait des rêves et toute une vie devant elle. Elle devait se rendre en France en août pour entamer des études de journalisme. Maintenant, elle n’est plus de ce monde. Ce monstre a brisé ses rêves. Il doit payer pour son crime», hurle Gérard qui se trouvait en France au moment où il a appris la terrible nouvelle.
Rachelle respirait la joie de vivre selon ses proches. «Elle était engagée dans le social et était membre d’un groupe de jeunes qui venaient en aide aux démunis. Elle n’hésitait pas à rendre service. Elle était intelligente, adorait la musique, la mode et le sport», murmure son frère Michael.
Admis à l’hôpital après le drame, Thierry Agathe a été autorisé à quitter l’établissement. Toutefois ce n’est pas son domicile qu’il a retrouvé, mais une cellule policière. Interrogé par les enquêteurs, il a à maintes reprises tenté de faire croire que Rachelle s’était elle-même donné la mort, mais il a finalement avoué avoir tué la jeune femme.
Le 10 juin, Rachelle aurait fêté ses 22 ans. Elle avait toute la vie devant elle pour accomplir ses rêves. Le destin en a décidé autrement.