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Puis-je mourir en faisant l’amour ? (3e partie)

La vie sexuelle des femmes ayant des problèmes cardiaques peut tout autant être affectée. Mise à part une baisse de désir attribuable aux inquiétudes et facteurs de stress liés à la maladie, des problèmes de douleur sexuelle peuvent être occasionnés par la diminution de la circulation sanguine. On sait que la lubrification vaginale relève d’un phénomène de vasocongestion (parois vaginales qui se gorgent de sang).

Or, si la lubrification vaginale est insuffisante, les frictions du pénis dans le vagin risquent de créer des douleurs lors de la pénétration vaginale. L’ajout d’un lubrifiant soluble à l’eau permet d’éviter cet inconvénient. Rappelons qu’une femme qui maintient des activités sexuelles dans la douleur s’expose à vivre dans un cercle vicieux douloureux dans lequel l’anticipation de la douleur contribue à aggraver le problème de douleur. Toujours chez la femme, des difficultés à se centrer sur ses sensations de plaisir et à se laisser aller peuvent se présenter si elle est absorbée par ses inquiétudes. Des difficultés d’excitation et d’orgasme peuvent donc en résulter.

Certaines personnes qui vivent de telles conséquences sur leur vie sexuelle, suite à une maladie cardio-vasculaire, peuvent en arriver à se croire «finies sexuellement» en voyant leur qualité de vie ainsi limitée. Elles sont également sujettes à vivre une dépression devant cette perte de plaisir dans leur vie. Et la dépression, c’est un autre élément qui altère la libido.

Mais pour ceux et celles qui se relèvent optimistes de cette épreuve et qui choisissent la vie plutôt que de se laisser abattre par la fatalité, la sexualité est le contexte par excellence pour se prouver qu’on est toujours vivant ! La sexualité sera peut-être différente mais cela peut être vu d’une manière positive puisque cela offre la possibilité au couple de renouveler leur manière de vivre leur intimité sexuelle. Premièrement, cela risque inévitablement d’ouvrir la voie de la communication et si les partenaires profitent de cette opportunité, ils peuvent s’ouvrir à explorer du nouveau dans leur vie sexuelle, comme : renouveler les approches, les manières de séduire l’autre, passer plus de temps à se retrouver intimement dans un contexte romantique, développer plus son plaisir à toucher et être touché de manière tendre et sensuelle. En effet, tout couple a avantage à élargir éventuellement son répertoire sexuel. D’une part, ça change de la routine qui a pu s’installer avec les années et d’autre part, la sexualité ne peut se vivre éternellement de manière génitale et centrée sur la performance. Cette sexualité plus globale favorise davantage la détente, condition qui est à privilégier tant pour la santé cardiaque que pour favoriser une bonne réponse sexuelle (ensemble des réactions psychophysiologiques et sexuelles se manifestant lors des phases de désir, excitation, orgasme, résolution et satisfaction).

La nature est ainsi faite qu’en vieillissant, l’homme et la femme doivent s’ajuster au ralentissement sexuel qui s’opère sur le plan physiologique. Ce n’est pas parce que l’érection est plus lente à survenir ou que la lubrification vaginale est plus dure à obtenir qu’il faut mettre une croix là-dessus. Bien au contraire, il est sain et bon pour la santé globale (mentale et physique) de maintenir sa vie sexuelle bien vivante le plus longtemps possible en étant à l’écoute de ses besoins et ses limites. Selon les limites de chacun, la capacité de faire le deuil de sa sexualité d’antan peut-être une période difficile à traverser. Par exemple, un homme qui voit sa fonction érectile diminuée alors qu’il a toujours été habitué de performer sexuellement sans jamais vivre de faille à ce niveau, risque de se sentir très dévalorisé au niveau de sa virilité. Il aura donc à faire le deuil de son ancienne sexualité et vivre un deuil implique de traverser différentes réactions : négation, colère, tristesse, état dépressif… pour en arriver avec le temps à une acceptation de sa nouvelle réalité et dans ce cas-ci, en arriver à se valoriser à travers d’autres aspects de sa masculinité. Pour en arriver là, il faut donc s’ouvrir à l’adaptation

et au changement.

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