Le jeune homme n’a pu continuer à subir des affronts incessants.
Cet adolescent a mis fin à ses jours car il en avait marre de se faire traiter de tous les noms et de subir les railleries quotidiennes de ses camarades de classe.
Il digérait très mal les plaisanteries de ses amis sur son physique et son caractère. Il en avait parlé à plusieurs reprises à son père et à sa mère qui était sa confidente. Il leur demandait sans cesse de le faire transférer dans un autre collège car il en avait ras-le-bol de se faire traiter de tous les noms. Mais les parents lui ont demandé un peu de patience en cette année décisive, à la fin de laquelle il devait concourir pour le School Certificate, sans savoir que leur fils était arrivé à un point de non-retour.
Nitish Teeluck, 16 ans, un habitant de Bambous, s’est pendu, le lundi 27 janvier, pour mettre fin à son calvaire quotidien. Le jeune homme, qui fréquentait la State Secondary School de La Gaulette, s’est donné la mort dans une maison en construction située à côté de la sienne. C’est son frère aîné Akash, 20 ans, qui a fait la découverte macabre vers 18 heures.
Nitish, plus connu comme Asoo, laisse derrière lui une famille accablée de chagrin. Son père Ravi, 46 ans, et sa mère Devi, 38 ans, outre leur douleur, sont rongés par les remords. Alors que leur fils aîné Akash et leur benjamin Varun, 12 ans, sont également abasourdis par ce terrible drame qui les plonge dans une grande tristesse.
«Je pense à lui à chaque instant, se lamente Ravi. Je n’arrive plus à dormir la nuit. Il était trop jeune pour mourir. C’était un fils exemplaire. Il était intelligent car il a toujours ramené de bons résultats à la maison. Mais il était très timide. Il n’avait pas d’amis et passait tout son temps libre à la maison, sur son ordinateur et à s’occuper de sa petite soeur de 10 mois. C’est lui qui a veillé sur elle pendant les deux mois de vacances scolaires. Si nu ti kone nu ti ekout li ek sanz so collez.»
À la rentrée des classes en janvier, Nitish ne voulait pas aller au collège, souligne sa mère : «Il en avait marre que ses amis se moquent de lui. Ils l’appelaient meron car il est un peu efféminé et très tranquille. Il en a d’abord parlé à son père, puis m’a parlé à plusieurs reprises ainsi qu’à mon fils aîné. Il nous disait qu’il ne sortait plus pendant la récréation pour ne pas se faire ridiculiser. On l’a tous encouragé à faire la Form V dans son collège pour ne pas être déstabilisé par un transfert dans un nouveau collège. Il voulait rejoindre un collège privé à Rose-Hill. Il a finalement accepté de rester.»
Le jeune Nitish n’a cependant pu continuer à subir ces incessants affronts. Il a profité du temps pluvieux, le lundi 27 janvier, pour préparer son acte de désespoir. «Il s’est réveillé très tôt pour jouer avec sa mère et sa petite soeur. C’était vers 6h30. Il a continué à faire des câlins à sa petite soeur alors que, normalement, il se prépare pour aller à l’école vers 6h45. Je lui ai alors demandé s’il allait se rendre à l’école et il a répondu “non akoz lapli”. Mon épouse en a profité pour lui demander de garder sa petite soeur pour qu’elle n’ait pas à la conduire à la garderie. Je suis allé travailler peu après, tout comme mon épouse. Mon fils s’est pendu pendant la journée. Il est sorti pendant que son frère aîné s’était endormi devant la télévision, alors que le benjamin était au collège», raconte Ravi.
Les funérailles de Nitish ont eu lieu le lendemain. Ses parents sont écrasés et révoltés par les circonstances ayant mené à son suicide. «C’est très dur pour nous. Ce n’est pas évident de perdre un fils de cet âge. Get akoz badinaz kinn arive. Ses camarades de classe nous ont présenté des excuses lors de ses funérailles. Ils regrettent tous ce qui s’est passé», confie Devi, le coeur rempli de tristesse. Hélas, pour Nitish, il est trop tard.