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Farhaan, 7 ans, décède hier soir après 25 jours dans le coma

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Quand nous les avons rencontrés vendredi, les parents du garçonnet nous avouaient qu’ils perdaient espoir de voir leur fils sortir de son état comateux.

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Tariq Aly Gafoor aurait commandité l’agression de sa belle-sœur pour empêcher que cette dernière ne se marie à un autre homme.

Pourquoi son fils ? Pourquoi lui ? C’est ce que ne cessait de se demander Sameer Dowlut avec désespoir en fin de semaine. Le 31 décembre, le petit, âgé de 7 ans, avait été victime d’une attaque à l’acide au domicile de sa grand-mère, à Plaine-Verte, commanditée par un membre de la famille à cause d’une histoire de cœur. Le garçonnet, totalement défiguré, est resté plongé dans le coma pendant 25 jours. Hier soir, il a succombé à ses graves brûlures.

C’est un père qui ne vit plus. Qui ne respire plus… Qui ne dort plus. Voilà bientôt un mois que sa vie a complètement basculé. Et hier soir, il a dû faire face à la plus douloureuse épreuve de sa vie : son fils Farhaan, 7 ans, est décédé des suites de ses graves brûlures. Le 31 décembre, le garçonnet et d’autres membres de sa famille avaient été victimes d’une attaque à l’acide.

Mais alors que l’état des autres s’améliorait, celui du petit Farhaan empirait de jour en jour. Grièvement touché, il était dans le coma depuis et avait subi plusieurs interventions chirurgicales. «Il a subi cinq opérations depuis qu’il est hospitalisé. Il a perdu un œil, on lui a amputé une oreille et il a perdu l’usage de sa main gauche. Quant à son petit visage, il est méconnaissable, complètement défiguré. Je n’arrive plus à le regarder», nous confiait Sameer Dowlut vendredi, avec des larmes aux yeux. «Je vis l’horreur», confiait-il, tristement, lorsque nous l’avions rencontré dans l’enceinte de l’hôpital Victoria, à Candos.

24 heures avant que son fils ne succombe, il nous faisait part de son désespoir d’autant que les médecins de son fils n’arrivaient pas à se prononcer sur l’état de santé du petit. «Je crains le pire, disait-il alors. Chaque jour, il y a une complication de santé qui se présente. Je ne sais plus quoi faire. Les médecins sont aux petits soins avec lui. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir. Mais ils ne peuvent pas se prononcer à ce stade. C’est un enfer.»

D’autant que son épouse Asra Begum, 36 ans, sa fille de 2 ans, sont également admises dans ce centre hospitalier depuis l’attaque à l’acide même si leur état n’inspire pas d’inquiétudes. «Je me sens seul au monde, nous disait Sameer. Toute ma famille est hospitalisée. Ma femme, ma fille, mon fils. Je fais le va-et-vient chaque jour entre mon domicile et l’hôpital, le matin et l’après-midi. Du coup, je ne peux pas travailler. Heureusement que mon patron est très compréhensif. Il ne se passe pas un jour sans que ma femme ne verse des larmes à cause de cette situation. C’est très dur pour elle et pour moi. Nous sommes conscients que nous pouvons perdre notre enfant à tout moment», pleurait Sameer en pensant à ce drame familial qui a fait tant de dégâts. Et qui a finalement coûté la vie à son enfant bien-aimé.

Le malheur de ce père accablé n’est dû à nul autre que son propre beau-frère : Tariq Aly Gafoor, marié à la sœur de son épouse Asra Begum. Arrêté il y a deux semaines, Tariq Aly Gafoor a avoué avoir commandité cette agression à l’acide qui a également fait deux autres blessées, l’autre sœur d’Asra Begum, Nazrana Sheik Joomally, 39 ans, et leur mère, Nazma Allyjaun, 60 ans. Pour justifier cet acte des plus barbares, il a avancé avoir fait cela pour empêcher les fiançailles de sa belle-sœur Nazrana Sheik Joomally prévues pour le 2 janvier. Car il était, dit-il, secrètement amoureux de la jeune femme. Pour empêcher que celle-ci ne se lie à un autre homme, il aurait retenu les services d’un de ses neveux, Sheik Hashim Mungralee, pour accomplir cette sale besogne. Ce dernier a été arrêté cette semaine et a avoué être celui qui est passé à l’acte (voir hors-texte).

Sameer est totalement bouleversé et révolté par ce qu’a fait son beau-frère. «C’est un monstre. Il ne mérite pas de vivre après ce qu’il a fait à mes enfants. Et maintenant, il vient dire qu’il était secrètement amoureux de Nazrana. En tout cas, il n’y a jamais eu de relation amoureuse entre eux», affirmait l’homme vendredi. Sa femme Asra Begum, complètement effondrée, ne mâchait pas ses mots non plus quand nous l’avions rencontrée le même jour. «Pourquoi a-t-il fait ça ? Il mérite la peine capitale. Il est un danger public, un fou furieux. Ma fille, bien qu’elle ne soit pas en danger, a été brûlée au front. Elle va devoir subir plusieurs greffes. De plus, mon cœur brûle de douleur lorsque je dois rendre visite à mon fils. Je ne peux plus supporter cela», hurlait-elle presque.

«Il nous a dupés»

Et dire qu’il y a quelques jours, rien ne laissait présager que Tariq Aly Gafoor était derrière cet acte malfaisant tant il compatissait aux malheurs de Sameer Dowlut et des siens. Il avait même signifié à son beau-frère son intention de leur venir en aide. «Le soir même du drame, il nous a accompagnés à l’hôpital. Il s’est énervé contre le personnel soignant, qualifiant leur service de non-professionnel. C’est d’ailleurs lui qui a téléphoné aux radios privées pour faire circuler la nouvelle et déclaré que la police devait faire son travail pour retrouver les coupables. Puis, il y a quelques jours, il est venu visiter ma famille à l’hôpital. Il était en larmes et disait qu’il n’hésiterait pas à vendre un de ses terrains pour financer les soins de mon fils à l’étranger. On croyait en sa bonne foi. Mais il nous a dupés», se révolte Sameer, face à cette situation où la réalité a dépassé la fiction.

C’est toute une famille qui est touchée et qui estime être brisée. Nazrana Sheik Joomally, dont les fiançailles devaient avoir lieu le 2 janvier, s’est murée dans un profond silence. Allongée sur son lit d’hôpital, elle souffre le martyre. Ses deux jambes ainsi que ses mains ont subi de graves brûlures lors de cette attaque. Ce qui l’oblige à garder le lit.

«Sa demande en mariage est partie en fumée à cause de ce drame familial. Elle ne pourra jamais vivre tranquillement à côté de cet homme qu’elle avait prévu d’épouser. Car une fois mariée, cette affaire la poursuivra à vie», déclare un membre de la famille sous le couvert de l’anonymat. Par ailleurs, l’épouse de Tariq Aly Gafoor, trahie par ce dernier, est sous le choc depuis qu’elle a appris que son mari était secrètement amoureux de sa propre sœur. «Elle ne parle plus. Elle a honte, elle a très mal. On ne peut que la comprendre. Elle vit un drame», avance notre interlocuteur.

Mais le pire reste l’horrible drame du petit Farhaan qui après 25 jours de grande souffrance s’en est allé hier soir en laissant derrière lui des parents totalement effondrés de douleur. Ses funérailles auront lieu demain.

Arrêtés, les protagonistes passent aux aveux

Il était secrètement amoureux de la sœur de sa femme. Et ce, depuis environ 20 ans. C’est ce qu’a affirmé Tariq Aly Gafoor à la police lorsqu’il a été interrogé. Arrêté le mercredi 15 janvier, il n’a pas tardé à avouer qu’il était le commanditaire de cette terrible agression à l’acide. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il n’a pas osé dévoiler ses sentiments à Nazrana Sheik Joomally afin de préserver l’unité au sein de sa famille. Mais il ne pouvait accepter, dit-il, que cette dernière se fiance à un autre homme et partage sa vie.

Pour empêcher cette union, il aurait élaboré un plan machiavélique : défigurer son amour secret. Et pour réaliser son projet, il aurait fait appel au fils de sa sœur, Sheik Hashim Mungralee. Ce dernier a été arrêté quelques jours avant son oncle. C’est d’ailleurs lui qui aurait dénoncé Sheik Hashim Mungralee après avoir été pressé de questions par les enquêteurs. Dans un premier temps, il avait avancé que son oncle lui avait proposé la somme de Rs 10 000 pour défigurer Nazrana Sheik Joomally mais qu’il avait refusé d’accomplir cette sordide mission, mais il est revenu sur ses aveux le mardi 21 janvier. Il a fini par avouer qu’il avait accompagné son oncle à Plaine-Verte pour commettre le forfait alors que celui-ci faisait le guet. Ils restent tous deux en détention policière.

Les circonstances du drame

C’est aux alentours de 2 heures du matin, le 31 décembre, que le drame s’est joué au domicile des Allyjaun et des Sheik Joomally à Plaine-Verte. Cinq membres de cette famille sont réveillés en catastrophe après avoir été aspergés d’un produit nocif. Ils sont Nazma Allyjaun, 60 ans, ses filles Nazrana Sheik Joomally, 39 ans, et Asra Begum, 36 ans, et les deux enfants de cette dernière âgés de 7 et 2 ans.

Asra Begum, qui habite à Bois-Chéri, avait emmené ses enfants chez sa famille à Plaine-Verte depuis le 27 décembre. Ce, afin de participer aux préparatifs des fiançailles de sa sœur Nazrana qui devaient avoir lieu le 2 janvier. Le soir du drame, les cinq victimes dormaient dans la même pièce à l’étage, celle où Nazrana dort d’habitude. Leur agresseur a ouvert le portail de la demeure familiale et emprunté l’escalier menant à l’extérieur de la chambre. Une fois sur place, il a lancé l’acide à l’intérieur. C’est le petit Farhaan, couché aux côtés de sa tante Nazrana, qui a été le plus touché. Nazma, Asra Begum et sa fille qui dormaient sur un matelas à même le sol ont aussi été arrosés. Quelques minutes après cette agression barbare, la police de Plaine-Verte a été alertée et les victimes transportées à l’hôpital.

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